05/07/2011
Poème du Jour...
POETES
La tristesse des illettrés dans les ténèbres des bouteilles
L'inquiétude imperceptible des charrons
Les pièces de monnaie dans la vase profonde
Dans les nacelles de l'enclume
Vit le poète solitaire
Grande brouette des marécages.
(Poème de René Char)
07:30 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, char, surréaliste, poète, réflexion
17/03/2011
Poème du Jour...
LE GRAND MASTURBATEUR
Malgré l'obscurité régnante
le soir était encore peu avancé
aux bords des grandes escaliéreries d'agate
où
fatigué par la lumière du jour
qui durait depuis le lever du soleil
le grand Mastubarteur
son immense nez appuyé sur le parquet d'onyx
ses énormes paupières closes
le front mangé par d'affreuses rides
et le cou gonflé par le célèbre furoncle où bouillonnent les fourmis
s'immobilise
conflit dans cette heure du soir encore trop lumineuse
tandis que la membrane qui recouvre entièrement sa bouche
durcit le long de l'angoissante de l'énorme sauterelle
agrippée immobile et collée contre elle
depuis cinq jours et cinq nuits.
(Poème de Salvador Dali - fragment)
08:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, dali, surréaliste, masturbateur
04/03/2011
Poème du Jour...
SUR LA COLLINE...
Sur la colline qui n'était inspirée que par les lèvres peintes
les yeux blancs s'ouvrent à la lumière de la fête
et la respiration va mourir de sa belle mort
On dirait qu'une main
se pose sur l'autre versant de la colline
et que les hommes crient
C'était du ciel de Dieu que tombaient les paroles absurdes
Maintenant partons pour la maison des algues
où nous verrons les éléments couverts par leur ombre
s'avancer comme des criminels
pour détruire le passager de demain
ô mon amie ma chère peur.
(Poème de Benjamin Péret - extrait de "Immortelle Maladie" - 1924)
06:14 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, surréaliste, péret, sur la colline, livre, littérature
16/02/2011
Poème du Jour...
WALLY
Les champs de toutes les couleurs ont finalement jeté leur dévolu sur une ville dont le nom, désormais, égarera le voyageur.
Les rues sont pleines de gens qui ont souci de rire, qui rient de leur état civil et de l'heure qui patiente dans leur poche sans s'avouer battue.
D'étranges petites filles que l'on croyait paralytiques et auxquelles leurs parents avaient promis des béquilles neuves pour leur anniversaire, font leurs premiers pas sur une corde raide.
Un voyou lance une pierre qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau à une passante qui ressemble, mais à quoi ressemble-t-elle, à quoi sinon à l'image que les miroirs à sens unique se font des passantes non-rencontrées et c'est bien suffisant pour qu'ils volent en éclats, pour qu'ils volent à la rencontre des éclats de passante, des éclats qui brillent dans la main d'un voyou et le sang n'est pas long à paraître.
La pierre cependant parle de s'étendre. On ne sait à quels archipels mène l'éloquence des pierres.
Je vous souhaite une longue et heureuse existence dit une femme qui venait de mourir à un enfant qui songeait à naître...
... Vous n'aurez que le temps de sécher vos plaies au hasard du soleil.
(Poème Georges Hénien - publié dans "troisième convoi" - 1946)
07:45 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, surréaliste, littérature, hénien, poème, livre, 1946
24/12/2010
La petite note de Franck ... (26)
Voici Noël et son cortège de cadeaux et de "bonheur", mais pas pour tout le monde ! Il serait bon d'avoir une pensée pour ceux qui sont les plus démunis, cette pensée serait riche et la bienvenue. Pourquoi pas avec un poème ... "la poésie ouvre les coeurs" et va droit au but,
faites pour votre ami(e) un poème de "circonstance" pour dire votre amour. Moi, je le fais avec un poème surréaliste de JEAN MALRIEU...
Le veilleur
Le vent n'a pas assez traversé de pays
Essoufflé d'oiseaux émondé de branches
La vague n'a pas assez roulé
Il manque un grain de sable au désert
Il manque un tour de plus à la terre
Un peu dans le nuage
Encore une ravine au visage
Encore une lettre à l'alphabet
A minuit
Dans les rues désertes si le fantôme mendiant de la neige vient à passer
Ne ferme pas ta porte. Même de lui l'espérance va renaître.
Les rennes dessinés sur les rochers se rassembleront
Et viendront rafraîchir une soif de pierre sur les vitres
Les fleurs du givre donneront enfin des graines.
(Rendez-vous pour une nouvelle petite... de Franck)
JOYEUX NOEL A TOUS !!!
07:44 Publié dans société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : note, franck, pensée, poème, surréaliste, malrieu
18/11/2010
Poème du Jour...
UNE GOUTTE D'HOMME
une goutte d'homme
un rien de femme
achèvent la beauté du bouquet d'os
c'est l'heure de l'aubade
dans la fourrure de feu
le vent arrive sur ses quatre plantes
comme le cheval sur ses quatre roues
l'espace a un parfum vertical
l'espace a un parfum vertical
le vent arrive sur ses quatre plantes
comme le cheval sur ses quatre roues
c'est l'heure de l'aubade
dans la fourrure de feu
une goutte d'homme
un rien de femme
achèvent la beauté du bouquet d'os.
(Poème de Jean Arp - 1938)
05:56 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, artiste, surréaliste, littérature, 1938
06/11/2010
Poème du Jour...
LIEU DU CRIME
Les bonheurs de la pensée péris en mer
Avec les peaux d'onagre et les sceaux,
La déroute d'une colonnade, le crépuscuele
Font tinter la cloche du rémouleur.
Ceux qui ont mangé leur mère
Et couchent avec le destin,
Fondrières glacées,
Ont l'agilité des petites esclaves
Pour chanter et s'appuyer contre une feuille de houx.
La place pourrait sourire
Les arbres teints de patience
L'après-midi flambent.
(Poème de Vincent Bounoure)
05:16 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, surréaliste, bounoure