Allez les yeux invisibles vers le beau.

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28/04/2009

René Char - L'emmuré

 

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L'emmuré


S'il respire il pense à l'encoche

Dans la tendre chaux confidente

Où ses mains du soir étendent ton corps.


Le laurier l'épuise,

La privation le consolide.


O toi, la monotone absente,

La fileuse de salpêtre,

Derrière des épaisseurs fixe

Une échelle sans âge déploie ton voile !


Tu vas nue, constellée d'échardes,

Secrète, tiède et disponible,

Attachée au sol indolent,

Mais l'intime de l'homme abrupt dans sa prison.


A te mordre les jours grandissent 

Plus arides, plus imprenables que les nuages qui

se déchirent au fond des os.


(Poème de René char - extrait du recueil "Le Visage nuptial")

 

13:39 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie

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