Allez les yeux invisibles vers le beau.

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09/01/2012

Poème du jour...


Poésie, parménide, réflexion, détente, littérature, poète





Le Poème de Parménide


Les cavales qui m’emportent au gré de mes désirs, se sont élancées sur la route fameuse de la Divinité, qui conduit partout l’homme instruit;

c’est la route que je suis, c’est là que les cavales exercées

[5] entraînent le char qui me porte. Guides de mon voyage,

les vierges, filles du Soleil, ont laissé les demeures de la nuit et, dans la lumière, écartent les voiles qui couvraient leurs fronts. Dans les moyeux, l’essieu chauffe et jette son cri strident

sous le double effort des roues qui tournoient

[10] de chaque côté, cédant à l’élan de la course impétueuse.

Voici la porte des chemins du jour et de la nuit, avec son linteau, son seuil de pierre, et fermés sur I’éther ses larges battants,

dont la Justice vengeresse tient les clefs pour ouvrir et fermer.

[15] Les nymphes la supplient avec de douces paroles et savent obtenir que la barre ferrée soit enlevée sans retard; alors des battants

elles déploient la vaste ouverture et font tourner en arrière les gonds garnis d’airain

[20] ajustés à clous et à agrafes; enfin par la porte

elles font entrer tout droit les cavales et le char.

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