Allez les yeux invisibles vers le beau.

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02/06/2012

Un Temps pour une Conscience... (6)

La vie dans notre conscience (suite)...

 

72042165.jpgDans cette immense forêt vivait un petit-berger musicien à la recherche de sa cithare. Il se prénommait Élie, on l’appelait aussi le troubadour des cœurs. Élie vivait dans cette forêt depuis toujours, il était né en même temps que celle-ci, sa force était qu’il vivait en harmonie avec elle et avait su grandir en elle. Toujours joyeux et souriant, il était sans états d’âme et allait avec le vent et ses moutons à travers les prairies pour chercher son instrument bienheureux. Son humeur était constamment gaie, ses pas allégés — il sautillait en marchant avec une brindille à la bouche —, sûr de retrouver un jour son instrument chéri. Les oiseaux autour de lui chantonnaient des chants mélodieux, les arbres le couvraient de leurs bonnes intentions, les animaux se mêlaient à sa marche. Tout vivait autour de lui, même le soleil le caressait de ses rayons tendres, la vie n’était pas un poids, mais au contraire un soulagement. Il était le seul être humain vivant sur la terre, et se contentait de cela. Sachant qu’un jour, un autre être naîtrait plus en phase avec le monde, et qu’une étincelle émergerait de sa personne pour rejoindre ce grand arbre ? Il en aimait la grandeur et de son petit corps, il se métamorphoserait en une feuille magique. À la nuit tombée, il vint dormir au pied du grand arbre et quand il s’éveilla la forêt s’illumina, c’était le jour et la nuit, il était lui-même. Le chant des oiseaux le transportait lui, le berger, vers un chêne centenaire au pied de celui-ci, sa cithare chérie dans l’herbe reposait, il la prit et commença à jouer le premier air de la journée. C’était un musicien dans l’âme, il fit frissonner tous les arbres de la forêt, les oiseaux gazouillaient, les animaux tous, autour de lui, l’écoutaient dans un silence religieux. Élie reçut en échange à travers les pores de sa peau toutes les sensations du monde, des ailes lui poussèrent au-dessus de ses épaules et il s’envola, tout en jouant, vers le ciel.


(Extrait de "Un temps pour une conscience" de Franck Roy allias Pôl Kraly à paraître prochainement aux Ed. "Pays d'herbes")

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à suivre...

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