Ce que doivent être les choses (extrait 1)

Le déjeuner allait être pertubé par un incident de tout premier ordre. Après avoir dégusté un bon potage comme autrefois et à la dernière cuillère de ce velouté aux arômes de légumes frais, (on savait conserver les légumes, grâce à un territoire tout à fait exceptionnel dans Paris, caché et préservé de toute tentation, tenu secret et réservé pour les notables et les personnes dont le grand âge leur permettait d'être les seuls bénéficiaires du carré magique).

Prat fut pris d'un malaise aussi soudain qu'inattendu, suivi d'une forte fièvre, nous allâmes le coucher.Gylie laissa passer quelque temps, mais comme son état se montrait préoccupant, elle et Avia, avec mon accord, firent appel à un médecin. Celui-ci effectua son diagnostic à distance par télémédecine. Prat suait à grosses gouttes et sursautait par intermittences, de petits tremblements furent aussi visibles au niveau de ses paupières et ses yeux étaient comme maladifs. Le médecin ne percevait aucun symptôme d'une contagion due aux aliments. Il resta perplexe et prit la décision de le convoquer aux urgences...

 

(à suivre) - (Extrait de Ce que doivent être les choses - Roman de Franck Roy) - Episode 1.

Les Noces Rebelles

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Le Dormeur du Val

C'est un trou de verdure où chante une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

 

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

 

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

 

Les parfums ne font pas frisonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

 

(Poème d'Arthur Rimbaud in Poésie)

 

textos (extrait 1)

La beauté se vit

en un grand fleuve

le long des berges

on peut voir

des amants

se tenant la main

sais-tu ce qu'ils se disent

peu importe

ils s'aiment

leur image est la forme

de la vie

moi près de toi

j'aimerais suivre ce fleuve.    

 

(Poème tiré du recueil "Textos" aux Editions Echo Optique.)