07/04/2016
Rousseau, le philosophe...
Rousseau et la bonté de l’homme : Une philosophie de la Nature
La philosophie de Jean-Jacques Rousseau constitue un immense édifice moral et politique. Depuis l’Emile jusqu’au Contrat Social, Rousseau présente sa vision de l’humanité, telle qu’elle devrait être et non telle qu’elle est.
Rousseau a en effet une profonde répugnance pour l’homme tel qu’il est. Sa philosophie est donc essentiellement réactive, réactionnaire par rapport à la société et à la modernité.
Dans le Discours sur l’origine des inégalités parmi les hommes, Rousseau développe une longue métaphore sur l’état de nature, l’état pré-civilisationnel. Il décrit cette période de l’humanité comme étant la plus heureuse. Dans l’état de nature selon Rousseau, l’homme est autosuffisant et cultive son bout de terre librement. Etre stupide, robuste et candide, l’homme naturel ne connaît ni le bien ni le mal et vit au présent, sans soucis des lendemains. Contre Hobbes, qui décrit l’état de nature comme un état de guerre, Rousseau fait de l’état pré-civilisationnel une époque de paix et défend le mythe du bon sauvage, pure face à l’homme civilisé perverti.
Cet état de nature idyllique étant posé, Rousseau décrit comment cet état a été rompu par la propriété. Un beau jour, raconte Rousseau, il se trouve quelqu’un pour affirmer son droit sur une terre cultivable : la propriété est née, et avec elle la déchéance de l’humanité. L’avènement de la propriété génère des inégalités et une concurrence nouvelle entre les hommes. La société civile est instituée, volant à l’homme son innocence.
Rousseau s’illustre par un profond pessimisme sur l’histoire en général et la civilisation en particulier, et un optimisme assez béat sur la nature humaine.
“Je voudrais qu’on choisît tellement les sociétés d’un jeune homme, qu’il pensât bien de ceux qui vivent avec lui ; et qu’on lui apprît à si bien connaître le monde, qu’il pensât mal de tout ce qui s’y fait. Qu’il sache que l’homme est naturellement bon, qu’il le sente, qu’il juge de son prochain par lui-même ; mais qu’il voie comment la société déprave et pervertit les hommes ; qu’il trouve dans leurs préjugés la source de tous leurs vices ; qu’il soit porté à estimer chaque individu, mais qu’il méprise la multitude ; qu’il voie que tous les hommes portent à peu près le même masque, mais qu’il sache aussi qu’il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre”
05:00 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rousseau, humaniste, philosophe, bonté, naturelle, homme, société, monde, réflexion, comprendre, savoir, connaître
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