Allez les yeux invisibles vers le beau.

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28/09/2011

Proses des ivresses... (15)

 

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Venait le moment de rentrer, de choisir parmi les herbes séchées, celles dont il allait préparer l'infusion. Il connaissait les herbes médicinales. Il aimait celles qui avaient poussé là où toutes les autres renoncent, sur des terres rocailleuses et arides où se perpétuent comme en osmose minérale des plantes ingrates et noueuses. L'hiver, il ranimait une grosse bûche, faisait chauffer l'eau à même le feu. Souvent, il oubliait, s'absorbait dans la flamme, se posait la question du premier homme qui avait vu le feu mais il ne savait plus si cela était folie ou histoire. La flamme qui dansait, la braise qui rougeoyait, lui penché sur le foyer, la chaleur sur ses cuisses. Il retardait, refusait tout mouvement. Il restait là à regarder des villes étagées et momunentales bâties comme des temples au centre d'invisibles empires et qui s'effondraient, s'éboulaient, se délitaient presque, gagnaient la cendre, déclinaient, s'éteignaient comme des îles lointaines, océanes ou cosmiques. Le bruit de l'eau l'éveillait alors et il se secouait, perplexe.

(Prose de Yves Buin - extrait de "Maël" - Ed. Christian Bourgois - 1938)Unknown.jpeg

18/11/2010

Poème du Jour...

 

Unknown.jpegUNE GOUTTE D'HOMME

 

une goutte d'homme

un rien de femme

achèvent la beauté du bouquet d'os

c'est l'heure de l'aubade

dans la fourrure de feu

le vent arrive sur ses quatre plantes

comme le cheval sur ses quatre roues

l'espace a un parfum vertical

 

l'espace a un parfum vertical

le vent arrive sur ses quatre plantes

comme le cheval sur ses quatre roues

c'est l'heure de l'aubade

dans la fourrure de feu

une goutte d'homme

un rien de femme

achèvent la beauté du bouquet d'os.

 

(Poème de Jean Arp - 1938)