Allez les yeux invisibles vers le beau.

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16/02/2011

Poème du Jour...

 

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Les champs de toutes les couleurs ont finalement jeté leur dévolu sur une ville dont le nom, désormais, égarera le voyageur.

Les rues sont pleines de gens qui ont souci de rire, qui rient de leur état civil et de l'heure qui patiente dans leur poche sans s'avouer battue.

D'étranges petites filles que l'on croyait paralytiques et auxquelles leurs parents avaient promis des béquilles neuves pour leur anniversaire, font leurs premiers pas sur une corde raide.

Un voyou lance une pierre qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau à une passante qui ressemble, mais à quoi ressemble-t-elle, à quoi sinon à l'image que les miroirs à sens unique se font des passantes non-rencontrées et c'est bien suffisant pour qu'ils volent en éclats, pour qu'ils volent à la rencontre des éclats de passante, des éclats qui brillent dans la main d'un voyou et le sang n'est pas long à paraître.

La pierre cependant parle de s'étendre. On ne sait à quels archipels mène l'éloquence des pierres.

Je vous souhaite une longue et heureuse existence dit une femme qui venait de mourir à un enfant qui songeait à naître...

... Vous n'aurez que le temps de sécher vos plaies au hasard du soleil.

 

(Poème Georges Hénien - publié dans "troisième convoi" - 1946)