02/07/2010
Une brève histoire de l'avenir...(8)
Progressivement toujours, la compétition a conduit à concentrer les pouvoirs sur les marchés et la démocratie - supposés être également accessibles à tous - en de nouvelles élites mouvantes, maîtres du capital et du savoir, creusant de nouvelles inégalités.
Si cette histoire multimillénaire se poursuit encore pendant un demi-siècle, le marché et la démocratie s'étendront partout où ils sont encore absents ; la croissance s'accélera, le niveau de vie s'élèvera ; la dictature disparaîtra des pays où elle règne encore. Mais la précarité et la déloyauté deviendront les règles ; l'eau et l'énergie se feront plus rares, le climat sera mis en péril ; les inégalités et les fustrations s'aggraveront ; des conflits se multipliront ; de grands mouvements de population s'amorceront.
Vers 2035, à la fin d'une très longue bataille, et au milieu d'une grave crise écologique, les Etats-Unis, empire encore dominant, seront vaincus par cette mondialisation des marchés, en particulier financiers, et par la puissance des entreprises, en particulier celles des compagnies d'assurances. Epuisés financièrement et politiquement, comme les autres empires avant eux, les Etats-Unis cesseront alors de gérer le monde. Ils resteront la puissance majeure de la planète ; ils ne seront pas remplacés par un autre empire ni par une autre nation dominante. Le mondes deviendra, provisoirement, polytcentrique, géré par une petite dizaine de puissances régionales.
(Extrait de "Une brève histoire de l'avenir" - Jacques Atalli/fayard)
à suivre...
05:55 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atalli, la mondialisation, notre avenir, les conséquences, les etats-unis, livre
22/06/2010
Une brève histoire de l'avenir...(7)
Progressivement, et malgré des réactions de plus en plus violentes, le marché a transformé, sur des territoires de plus en plus vastes, l'essentiel des services (l'alimentation, les vêtements, le loisir, le logement, le transport, la communication), rendus d'abord gratuitement - de bon gré ou sous la contrainte-, en services marchands ; puis il les a transformés en objets industriels produits en série, en véritables outils de l'autonomie individuelle.
Progressivement aussi, la liberté marchande a contribué à faire naître la liberté politique, d'abord pour une minorité, puis pour beaucoup, au moins formellement, sur des territoires de plus en plus vastes, remplaçant presque partout le pouvoir religieux et militaire. Au total, la dictature a laissé naître le marché, qui a engendré la démocratie. Ainsi se sont installées, à partir du XIIe siècle, les premières démocraties de marché.
Progressivement encore, leur espace géographique s'est étendu ; le coeur du pouvoir sur l'ensemble de ces démocraties de marché s'est peu à peu déplacé vers l'ouest : il est passé du XIIe siècle du Proche-Orient à la Méditerranée, puis à la mer du Nord, à l'océan Atlantique, et enfin, aujourd'hui, au Pacifique, Neuf "Coeurs" se sont alors succédé : Bruges, Venise, Anvers, Gènes, Amsterdam, Londres, Boston, New-York, et aujourd'hui Los Angeles. L'ensemble du monde, mis à part la Chine et le Moyen-Orient, est désormais partie prenante de cet Ordre marchand.
(Extrait de "Une brève histoire de l'avenir" de Jacques Atalli/Fayard)
à suivre...
05:28 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atalli, l'avenir, société, humanité