Allez les yeux invisibles vers le beau.

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17/01/2011

Le Prophète... (5)

 

Unknown.jpegEt un homme dit, Parle-nous de la Connaissance de Soi.

Et il répondit, disant :

Vos coeurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits. Mais vos oreilles sont avides des rumeurs de ce que vos coeurs connaissent. Vous voudriez connaître avec des mots ce que vous avez toujours connu en pensée. Vous voudriez toucher avec vos doigts le corps nu de vos rêves.

Et il est bon qu'il en soit ainsi.

Quand elle jaillit, la source qui était cachée dans votre âme aspire à remonter et à courir en murmurant vers la mer ; et le trésor de vos infinies profondeurs veut être révélé à vos yeux. Mais qu'il n'y ait pas de balance pour peser votre trésor inconnu ; et ne fouillez pas dans les profondeurs de votre connaissance avec une perche ou une sonde. Car le moi est une mer infinie et qui ne se laisse pas mesurer.

Ne dites pas, "J'ai trouvé la vérité" mais plutôt, "J'ai trouvé une vérité".

Ne dites pas, "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt, "J'ai trouvé l'âme qui passait sur mon chemin". Car l'âme ne va pas en droite ligne, ni ne croît comme un roseau. L'âme s'épanouit, comme un lotus aux pétales innombrables.

 

(Extrait de "Le Prophète" de Khalil Gibran - Ed. Le Livre de Poche)

08/01/2011

Le Prophète... (4)

 

Unknown.jpegPuis un ermite, qui venait une fois l'an à la ville, s'avança et dit, Parle-nous du plaisir. Et il répondit, disant :

Le plaisir est un chant de liberté,

Mais il n'est pas la liberté.

Il est l'épanouissement de vos désirs,

Mais il n'est pas le fruit.

Il est une profondeur appelant une hauteur,

Mais il n'est ni le bas, ni le haut.

Il est l'encagé prenant son envol,

Mais il n'est pas environné d'espace.

Oui, en toute verité, le plaisir est un chant de liberté.

Et je vous entendrais volontiers le chanter de tout votre coeur ; mais je ne voudrais pas vous voir perdre vos coeurs à le chanter.

 

(Extrait de " Le Prophète" de Khalil Gibran - Ed. du Livre de Poche)

23/12/2010

Le Prophète... (3)

 

Unknown.jpegAlors une femme dit, Parle-nous de la joie et de la tristesse.

Et il répondit :

Votre joie est votre tristesse sans masque, et ce même puits d'où monte votre rire a souvent été rempli de vos larmes.

Et comment en serait-il autrement ? Plus la tristesse creusera profond dans votre être, plus vous pourrez contenir de joie. La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas justement la coupe qui a été cuite dans le four du potier ? Et le luth qui apaise votre esprit n'est-il pas fait justement d'un bois évidé avec des couteaux ? Lorsque vous êtes joyeux, regardez au plus profond de votre coeur et vous découvrirez que c'est seulement ce qui vous a donné de la tristesse qui vous donne de la joie. Lorsque vous serez envahi de tristesse, regardez de nouveau dans votre coeur, et vous verrez qu'en vérité vous pleurez pour ce qui avait fait vos délices.

Quelques-uns d'entre vous disent, "La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres disent, "Non, c'est la tristesse qui est plus grande".

Mais je vous le dis, elles sont inséparables. Elles viennent ensemble, et quand l'une est assise seule avec vous à votre table, n'oubliez pas que l'autre est endormie sur votre lit.

En vérité, comme les balances, vous êtes suspendu entre votre tristesse et votre joie. C'est seulement lorsque vous êtes vide que vous êtes immobile et à l'équilibre. Quand pour peser son or et son argent le gardien du trésor vous soulève, votre joie ou votre tristesse doit alors s'élever ou tomber.

 

(Extrait de "Le Prophète" de Khalil Gibran - Ed. du Livre de Poche)

26/11/2010

Le Prophète... (1)

Comment partir en paix et sans souffrance ? Non, ce n'est pas sans une blessure à l'âme que je quitterai cette cité.

Longs auront été les jours de douleur que j'ai passés entre ses murs, longues mes nuits de solitude. Et qui peut, sans regret, s'arracher à sa douleur et à sa solitude ?

Trop nombreux sont les fragments de mon âme que j'ai dispersés dans ces rues, trop nombreux sont les enfants de mes désirs qui s'en vont nus par ces collines, et je ne peux m'en détacher sans que cela me pèse et me fasse souffrir.

En ce jour, ce n'est pas un vêtement dont je me défais, mais une peau que j'arrache de mes propres mains.

Ce n'est pas non plus une pensée que je laisse derrière moi, mais un coeur que la faim et la soif ont adouci...

(Extrait du livre de Khalil Gibran "Le Prophète")

Note de Franck...

Je suis à lire le très beau livre de Khalil Gibran, une merveille de pensée dans ce noir qui s'obscurcit dans cette vie qui nous consomme, cette vie là... A lire absolument !

à suivre...

 

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