Allez les yeux invisibles vers le beau.

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12/10/2012

Trois maîtres de vie... (2)

Dire "oui" à la vie :

 

images.jpegEn lisant les grands sages et maîtres spirituels de l'humanité, on ressent toutefois une tension permanente, qui dépasse la diversité culturelle, entre deux conceptions du bonheur. D'un côté, le bonheur est recherché comme un état stable, définitif, absolu. C'est le paradis promis dans l'au-delà, dont on peut avoir un avant-goût ici-bas en menant une vie sainte. C'est aussi la quête des sages bouddhistes ou stoïciens, qui vise à acquérir un bonheur durable ici et maintenant, au-delà de toutes les souffrances de ce monde. Le paradoxe d'une telle quête, c'est qu'elle est théoriquement offerte à tous, mais qu'elle exige une ascèse et un renoncement aux plaisirs ordinaires que bien peu d'individus sont prêts à vivre. A l'autre extrême, le bonheur est présenté comme aléatoire, nécessairement provisoire et, tout compte fait, assez injuste puisqu'il dépend beaucoup du caractère de chacun : comme le rappelle Schopenhauer, à la suite d'Aristode, le bonheur réside dans l'accomplissement de notre potentiel et il existe de fait une inégalité radicale de tempérament de chaque individu. Le bonheur, comme le signifie son étymologie, doit donc à la chance : "bonne heure". Et le mot grec eudaimonia renvoie au fait d'avoir un bon daîmon.


(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)

à suivre...