Allez les yeux invisibles vers le beau.

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22/04/2011

Proses des ivresses... (4)

 

 

 

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  Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. Ces indigènes avaient le sang chaud et de leurs beaux yeux, ils déchiffraient l’univers. On pouvait voir des atomes attirés comme des amants l’un vers l’autre ;  des anges sans sexe naviguer vers des imprégnations karmiques ; des blés blonds (comme sur la terre) à  végéter dans la sagesse innée des aspirations des Dieux. De là, les tambourins de la troisième lune épousaient de leur présence un corps céleste échappé des trous noirs. Les cerveaux, ici, étaient tous connectés aux cycles des existences, naturellement et sans contraintes, libérés par le naturel encéphale d’un clair-obscur. Rien ne présageait que l’espace entier ne pouvait combler la main généreuse du maître, seul l’intérieur d’une molécule voyait la présence intrinsèque d’un divin buveur de sang pur. Le plein éveil d’un soleil au zénith n’offrait qu’un mince filet lumineux, et de manière générale il envoyait ce mince filet, sans état d’âme, à l’obscurcissement d’une voix éraillée par le chant des planètes. D’où, dans ce lieu, la grande importance d’apporter son petit-déjeuner pour voir tout ça, une simple vue était libératrice de tous les états intermédiaires de ces réalités de clarification. Les excitations de la masse corporelle n’avaient là, pas d'usage, si ce n’est de précéder la mort et de la rendre singulière. La vie future ayant vu ce passage étroit que laissait la mort déposa sa source scripturaire faisant autorité avec la loi qui régissait les fonctions organiques du système de l’univers. Dans l’immédiateté, je m'offris une chaise pour reposer ma tête toute sonore de vos derniers baisers. Décrire métaphoriquement ce que ressentait le défunt après le trépas fut bénéfique à ma conscience, légère comme l’air ambiant qui parfumait ce paradis répandu. L’essentiel nécessitait de pouvoir décrire l’atmosphère que dégageait cet endroit mystique qui engendrait une telle dévotion d’attachement mutuel, et je me considérais, être, comme la seule personne à appartenir aux forces du désir de concupiscence et d’affection, ce qui me donna l’envie de déposer mon âme au pied de la matrice qui avait fait ce monde comme une goutte essentielle d’une transmission de pensée de ma propre mère. Je n'avais toujours pas compris pourquoi des Peaux-Rouges criards les avaient cloués nus aux poteaux de couleurs, alors que ceux-ci savaient voir les choses.

 

 

(Chemins escarpés - Franck Roy)

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