04/09/2011
D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (8)
Chapitre 2 "Y retourner". (1)
Plus malin qu’un esprit, il fallait trouver, cet état végétatif avait assez duré, n’être qu’un esprit n’était pas une vie. Une vie sans un corps de chair, ce n’était pas la vie. Je n’étais pas loin d’une neurasthénie congénitale. Je trouvai la solution bizarrement, puisque j’étais sorti par le derrière, je rentrerai par le derrière... oui, mais comment ? Eurêka ! j’avais trouvé : au moyen d’un suppositoire suis-je bête de n’avoir pas pensé plutôt, à ce moyen de locomotion peu coûteux et qui m’emmènerait tout de go à l’endroit où mon parcours fut interrompu ? Mais comment intégrer la capsule ? Je frappai à la porte d’une pharmacie locale — dans le néant, il y en avait aussi, pour soigner les incurables du vide —. La pharmacienne, au demeurant, très sympathique me posa quelques questions, je relatai les faits. Elle me fit patienter dans une salle d’attente, quelques minutes plus tard un homme en blouse blanche, la soixantaine, les cheveux grisonnants apparut. Je le précédai dans une pièce pleine de machines étranges, il m’examina puis il me dit de m’allonger sur le divan. Il me donna un médicament à avaler et il me dit : « Maintenant vous allez fermer les yeux et vous allez penser fortement à ce corps et, dans quelques minutes, vous y serez »...
( Extrait de "D'un corps à l'autre" - Chapitre 2 "Y retourner" de Franck Roy - Ed. "Pays d'herbes - 2006).
à suivre...
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18/08/2011
D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (7)
Chapitre 1 - "Le Saut de l'ange" (fin du chapitre)
Je crois que ce qui anime tout cela et qui est à l’origine de tous nos maux, c’est la PEUR ; la peur d’être adulte, la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la peur des religions, la peur des obèses, la peur des chiens, la peur d’une pantoufle. Cela devient ridicule et dangereux, la peur freine nos élans, la peur nous empêche de voir plus loin en toute sérénité, et pour finir la peur est castratrice. J’en arrive même à me demander, si, dans le couple, on n’a pas peur de l’autre.
— Est-ce que je t’ai apporté une réponse à ta question, monsieur l’intervieweur ?
— Oui... en partie
— Je reviendrai sur quelques sujets abordés ici.
— Monsieur l’Auteur, j’aimerais retourner dans ce corps.
— On y va....
Au matin, si peu parler ainsi, au matin, je m’éveillai dans le noir. Mon excitation était extrême, jamais je n’avais connu de telles fourmis dans les jambes. Mon appétit de curiosité était insatiable, mon envie d’aller « explorer » ce coeur, et toutes les régions de ce corps me donnaient une pêche d’enfer. Je pris mon bagage, peu de choses en l’occurrence (je n’avais pas toujours trouvé ma besace, qui me manquait beaucoup). Je commençai une longue marche en avant. Je n’avais pas fait vingt mètres lorsque je fus projeté à l’extérieur de ce corps comme si une bombe avait explosé. Je me retrouvais dans le « néant », ce qui était le plus désagréable qui soit. J’étais dans un état de léthargie complète, le sentiment de n’être plus au monde, de n’être plus qu’un esprit ; je me croyais mort. Mais surtout, une odeur de puanteur se collait à moi, je compris à la seconde d’où je sortais.
("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
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26/07/2011
D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (5)
Chapitre 1 - "Le saut de l'ange" (suite)...
Je n’avais fait qu’une toute petite partie du chemin ; le prochain défi était de rejoindre les régions alvéolées qui me conduisaient vers le coeur, cela était un vaste programme. De toute façon, je n’avais pas le choix, assis au bord de la route, une brindille à la bouche, je contemplai ce que j’avais vaincu. J’avais une faim de loup pour ne pas dire de lion, j’avais l’estomac dans les talons. En parlant de talons, mes chaussures ne chantaient que la chamade, surtout celle de droite qui « bâillait », aucune paire de rechanges dans ma besace. Cette besace qui me suivait tout le temps et dans toute circonstance avait connu une histoire peu banale. Sachez qu’elle avait gravi la plupart des montagnes de l’Himalaya, seule sans l’aide de personne « étonnant non » ; comme aurait dit le regretter Pierre Desproges. Ce qui paraissait encore de plus banal c’était qu’elle soit avec moi aujourd’hui, mais je sentais que pour elle ce « voyage » à l’intérieur du corps de la femme lui était fort agréable, pour ne pas dire unique dans sa vie de besace.
« Mais, ma besace, il faut repartir », je ramassai un bout de bois et repartis, pieds nus, en sifflotant, ma besace en bandoulière. Le paysage resplendissait par ici... j'avançai, l’air désabusé ? Tout en marchant, j’aperçus au loin quelque chose de difforme qui m’intrigua, en approchant, je distinguai nettement une chatte au pelage épais et bouclé comme rarement j’en avais vu avec un miaulement gentillet sur le point de m’attendrir, mais la route était longue... Je n’avais pas le temps de la caresser, car je devais traverser de nombreuses cavités et galeries artérielles. Je reviendrai voir ce petit animal, de cela j’en étais sûr, qui était en manque d’affection.
("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
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19/07/2011
Proses des ivresses... (10)
Je cherchais dans mes pensées corporelles le besoin de comprendre mon corps, d’une pensée conceptuelle je réduisais mon corps à ses simples expressions, un grand vide se creusait ainsi entre mon esprit et celui-ci. À cet instant, je comprenais que ce qui se formulait dans ma tête était un corps qui n’était pas le mien et qui en était le noeud extrême de sa complexité et de son néant intérieur avec la crainte de le voir s’enfuir. C’est alors que je me tournais vers mon coeur dans sa vitalité et son accroissement, car celui-ci donnait des signes extérieurs de richesses pures. Ses pulsations rythmaient mon être dans l’obtention de son pouvoir à atteindre la lumineuse conscience par la libération naturelle de la peur et de repousser les limites de l’échéance fatale. Une naissance concrète prenait place à travers mon esprit par la méditation profonde, de la réalité émergente d’une respiration saine d’un vrai souffle ordinaire et de bonne qualité. Mon corps et mes pensées eurent consciences de ce souffle, essence claire et vive, clarté absolue de la sagesse éveillée, respiration maintenant externe qui éleva mon corps au-dessus de lui-même. État intermédiaire de l’âme exaltée et vivante, obtenu par la seule grâce d’un grand besoin d’altitude qu’implorait la lumière intérieure que diffusait mon corps. Un recueillement méditatif s’ensuivit par voie naturelle et écoute des sens, je venais de comprendre que le cycle de l’existence se rattachait au déplacement de mon corps avec ses pensées dans le désir de celui-ci. Corps éveillé au sein de l’espace lumineux qui lui était réservé, agrégat des sensations dans sa perfection intrinsèque de son jeu corporel, de l’éclat créer par lui sous l’emprise de ses plaisirs. Nécessaire épanouissement programmé au sein de la confiance la plus humaine par la délivrance de la lumière, du renouveau de celle-ci, de sa force à engendrer des rayons intelligents vers la compassion et la vie à travers le corps et l’esprit.
(Texte inédit de Franck Roy à paraître dans "Chemins escarpés")
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10/06/2011
D'un Corps à l'Autre (Prologue)... (2)
Sommes-nous génétiquement compatibles ?
« Je me souviens » aurait sûrement, pensé, le grand Georges Perec, je me souviens de ces premiers vers extraits du poème d’Arthur Rimbaud « Le Bateau ivre » :
« Comme je descendais des fleuves impassibles,
je me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs »
Qui sont ces « Peaux-Rouges » que Rimbaud a pris pour cibles, les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs ? La question reste entière ?... Ce sont peut-être des hommes et des femmes ou ses rêves à lui, perdus dans la folle errance, la fulgurance de ce « Bateau ivre », descendant ces fleuves impassibles pour se jeter dans ces mers tumultueuses où fermentent les pensées les plus mystérieuses. Le plus mystérieux chez l’homme et la femme c’est leur corps. Corps que l’on hérite de son père et de sa mère. Patrimoine cellulaire et génétique qui fait la fierté du genre humain. Corps peint, sculpté, vénéré, et porté aux nues, on le caresse aussi... qu’on tue ! Car on le tue d’une manière ou d’une autre et on le cache sous un amas de terre.
Quand je vois ce que Michel-Ange a fait de son Apollon, où des millions de paires d’yeux se sont usées à en percer le mystère, sans y déceler le moindre élément susceptible de nous informer sur cette « cartographie » anatomique, sur cette perfection troublante à jamais inégalée et qui laisse pantois ce visiteur incongru, parfois naïf, pris au piège par la magie qu’engendre ce spectacle inouï. J’aurais aimé que la belle Aphrodite me dévoile un plus d’elle même, la femme ne cache-t-elle pas plus de secrets que bien des Apollon réunis ?
Son corps, vous envoûte, vous attire comme un aimant pour mieux vous capturer et vous faire abdiquer aux seuls effluves émanant de la plus complexe des anatomies de la race humaine. Et que dire de son esprit ? Je donnerai tout l’argent du monde pour entrer dans ce cerveau énigmatique et étrange ; pour y déceler une des questions qui me taraudent : « Pourquoi les femmes veulent-elles donner le jour à des bébés ». À cette question bien précise, et à d’autres aussi, je tenterai d’y répondre, j’ai ma petite idée, mais je vous en ferais part ultérieurement.
Et si maintenant on faisait le saut de l’ange à l’intérieur de ce corps d’une manière poétique…
(Extrait du livre « D’un Corps à l’autre » de Franck Roy aux Éditions « Pays d’herbes » - 2006)
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06/06/2011
D'un Corps à l'Autre (Postface)... (1)
Voici la postface d'un récit que j'ai écrit en Mai 2006, vous aurez la version intégrale de ce livre au sujet, "volontairement" délicat.
D'UN CORPS A L'AUTRE
Ce soir là, les yeux rivés sur la TV, je tombai sur une curieuse émission d'Arte, malheureusement elle était déjà bien entamée, l'homme et la femme ne sont pas faits pour vivre ensemble (je résume).
Génétiquement pas pareil semblait dire le contenu, du fait de leurs chromosomes, XY pour l'homme et XX pour la femme. Des chercheurs émettent l'hypothèse selon laquelle il existe une évaluation de distance entre l'ADN de l'homme et de la femme. Alors que le génome humain est totalement décrypté, il s'avère que 300 gènes séparent la fille du garçon, soit 1 % de leur patrimoine héréditaire. L'écart peu paraître minime, mais selon les chercheurs, il est presque aussi grand que celui qui sépare le genre humain des grands singes, soit 1,5%. Il aurait donc autant de distance, génétiquement parlant, entre la femme et l'homme qu'entre les primates et Homo sapiens.
L'émission terminée et encore sous le choc, je me glissai sous les draps et plongeai dans une réflexion, qui au bénéfice de la nuit, allait se montrer constructive puisqu'elle déboucha sur ce récit. Réflexion qui se veut une sorte de voyage allégorique, fantastique et poétique à l'intérieur du corps de la FEMME.
(Postface de Franck Roy de son livre "D'UN CORPS A L'AUTRE" aux Editions "Pays d'Herbes" - Mai 2006)
à suivre...
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