05/03/2016
Conte... (1)
Ammamellen avait une sœur et, toutes les fois qu'elle mettait au monde un garçon, il le tuait.
Les choses se passèrent ainsi jusqu'à ce qu'un jour, ayant accouché en même temps que sa servante, la sœur d'Ammamellen lui donna son fils et prit avec elle l'enfant de cette dernière.
Ammamellen vint, saisit cet enfant et le tua. Le fils de la femme libre resta chez la servante ; il grandit et devint homme.
Il s'appelait Élias.
Il n'est rien qu'Ammamellen, qui n'était pas dupe de la supercherie, ne tentât pour attirer Élias dans un piège et le tuer. Mais le garçon était plus rusé que lui et il ne put accomplir ses projets de meurtre.
Un jour, Élias se rendit chez Ammamellen ; il avait très soif et Ammamellen tenait secret le lieu où l'on trouvait de l'eau dans la montagne. Le sol de la montagne était de roche dure et ne conservait pas l'empreinte des pieds.
Ammamellen allait la nuit avec ses serviteurs faire boire les troupeaux et rentrait pendant que tout le monde dormait encore.
Élias prit alors les souliers des serviteurs et les enduisit de graisse.
Le lendemain, il suivit leurs traces. Là où les souliers avaient touché le rocher, ils avaient laissé de la graisse. Le garçon put ainsi arriver jusqu'à l'eau.
Ammamellen l'avait vu et le suivait.
à suivre...
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25/04/2014
Kindle Edition... (1)
Littérature :
Je viens de télécharger sur Kindle Edition (version numérique), un livre admirable que l'ont ne peut lâcher, sorte de récit fantastique, très bien maîtrisé par l'auteur : Henri De Mussy. On peut avoir d'agréable surprise de lecture sur Amazon, celui-ci prouve qu'il y a des auteurs (qui ne trouve pas d'Editeur papier) et qui ont plein de talents. Pour ceux que cela intéresse le titre du livre est : "Diodémis : Ce rêve qui émane du crépuscule"... C'est très bien écrit aussi...
L'histoire :
Diodémis emmène le lecteur dans un voyage fantastique à travers le néant. Il raconte les tribulations de Jules Gray, un homme qui a le malheur de se confronter au cynisme de divinités souhaitant la fin de tout. Un Univers sans Humanité, un Univers sans douleur.
à suivre... (je vous raconterai d'autres chemins de lecture à travers ce site)
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07/10/2012
D'un corps à l'autre... (Chapitre 4... 21)
Chapitre 4... "Aller, toujours aller..." ( 21).
Je parvenais à me dire que peut-être, il y avait eu un phénomène de rejet, ce pauvre coeur ne supportait pas un élément étranger à lui-même. Il me fallait bien du courage pour ne pas renoncer, que les turpitudes liées à ce voyage n’étaient pas sans risque, que ma détermination pourrait être atteint. J’arrivai à me dire : que la vie n’était pas toujours un long fleuve tranquille, je hurlai au néant pour qu’il me sorte de là !... Il vint à mon secours, car je fus en son sein. Ce sentiment de bien-être avec le néant n'était qu'une utopie, tu te croyais vivant sans exister, tu pensais être la personne unique de l’existence, l’être suprême, le roi de l’univers. Le néant m’emmena à la raison, tu étais dans le néant et cela était plus qu’inconfortable, la sensation d’avoir le cul entre deux chaises. La signalétique était de poursuivre ce voyage, d’aller...
(D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
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18/02/2012
D'un corps à l'autre... (Chapitre 3... 16)
Chapitre 3 "Au coeur des choses"... (16)
Me voici, j’y étais dans l’antre de cet organe central de l’appareil circulatoire, muscle situé entre les deux poumons. La forme était à peu près celle d’une pyramide triangulaire ; où circulait le sang veineux et artériel ? Celui-ci, ce cœur précisément avait des battements de beauté sans cesse répétés, il voulait me parler, j’entendais sa clameur : « J’ai des choses à vous dire… » Je lui répondis par ces mots : « Quelles sont ces réalités ». J’étais tout à fait perplexe et interrogateur, je voulais aller au fond de celui-ci pour en retirer le nectar suprême, découvrir la texture, la nature, dont ces fibres émotionnelles et sensorielles me dévoileraient les choses à savoir.
Au milieu de cet organe palpitant et à chaque battement me voici ballotter, cela finissait par m’agacer puis j’en venais à me calmer, à être à son écoute, à entendre chacun de ses mots, de ses plaintes, de ses sentiments, de ses émotions. Je voulais le comprendre pour mieux l’apprivoiser et être indulgent avec lui. Je décidais de mettre toute ma confiance à lui répondre intelligemment. De cela naîtrait une conversation saine et enrichissante. Le sang, couleur rouge vif, affluait au niveau du ventricule gauche et je crus entendre une plainte, un long râle, un gémissement venir du plus profond. Pour moi, il n’y avait aucun doute, cela était de l’anxiété, une anxiété tellement communicative qu’elle m’interpella. J’essayai, dans un premier temps, de l’analyser, de prendre un certain recul, d’être le plus objectif pour déchiffrer le fond de sa pensée, mais je restai impuissant à sa plainte. Interpréter et définir une plainte ne se révélait pas à une quelconque pathologie, l’ampleur que celle-ci déployait m’inquiétait. Tout au plus, compatir et se montrer magnanime, on ne vit pas dans la plainte. Le cœur était si complexe, et celui-ci si étranger. Je me posais la question suivante : « Est-ce que les cellules de la femme étaient les mêmes que celles de l'homme ? » La réponse me paraissait évidente, c’était certain qu’elles étaient identiques, mais moi j’y voyais une petite différence. La cellule (ou bien les cellules) était l’unité fondamentale, morphologique et fonctionnelle de l’organisme humain, elle (ou elles) générait l’activité biologique et interne de notre corps, partant de là toutes les informations centralisées, par le cerveau, arrivaient pêle-mêle à ce pauvre cœur, qui ne savait que dire.
("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
04:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corps, femme, intérieur, coeur, comprendre, littérature, récit, écrivain, roy
03/02/2012
D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 15)
Chapitre 2... "Y retourner"... (15)
Arrivé devant ce col de l’utérus, passage obligatoire, pour continuer mon long périple. Dès les premières pentes, mon pied droit glissa sous de petites pierres évitant la chute, je m’équilibrai bien malgré moi, le plus possible à la paroi. Je dus mettre toute ma bonne volonté et toute mon énergie pour atteindre le sommet. De ce sommet, je contemplais avec extase le paysage, ma motivation était de marcher, marcher, toujours marcher. Savoir, voir, comprendre était mon ultime raison. Je quittai ce col pour aller vers le cœur, organe musculaire et emblématique qui me posait bien des questions. Siège des sensations et émotions, organe qui distribue le sang vers les cellules organiques, mais je m’intéressais plus à l’aspect émotionnel que par son aspect physiologique. Même si l’un ne va pas sans l’autre, cette Faculté à rassembler toutes les forces vitales essentielles à l’épanouissement de l’être. Comprendre le sentiment amoureux, son intensité, sa graduation, sa longévité, sa capacité à éclore dans la chair de la tendre aimée. Bien des réponses à apporter pour mieux cerner cet organe (le cœur) à l’origine de nos émois qui avec l’aide du cerveau (je reparlerai du cerveau dans une prochaine étape) régente tout le système biologique et physiologique de notre organisme.
Aller vers ce cœur n’était pas une mince affaire, il me fallait rejoindre la cage thoracique vers les poumons, organes de la respiration, où se font les échanges gazeux et qui vous font cracher le sang quand la plèvre est atteinte ; puis, il me fallait glisser à l’intérieur de cette cage et passer au milieu de deux convulsions. Je me devais de plonger dans une mer de sang et me laisser couler petit à petit vers l’objet cet obscur objet du désir au rythme des battements. Je me surpris à déclamer à haute voix un poème :
Quand l’effroi
Vint à en troubler un cœur aux abois
Un vide s’entend
Comme des battements sourds
Si seulement l’amour pouvait le lui donner
La chaleur enveloppante
De battements de beauté sans cesse répétés.
(D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
05:49 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, récit, écrivain, roy, réflexion, femme, intérieur, corps
29/01/2012
D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 14)
Chapitre 2 "Y retourner"... (14)
Je repris mon chemin par le conduit vaginal en direction de l’utérus, l’utérus dont j’avais gravi le col lors de la première étape de ce « voyage », plein de découvertes. Je me trouvais à l’intérieur de ce vagin en totale confiance, en étant serein, joyeux, n’ayant aucune appréhension particulière en me disant qu’il était bon de se sentir ici. Alors qu’ailleurs la vie au-delà de ce corps devait être bien triste, que le monde s’il ne pouvait exister que par la sensation que je ressentais à ce moment précis se devait d’être apaisant et harmonieux. En adéquation, en osmose avec les cellules de mon propre corps que constitue ce monde et qui sont autant de particules, qui fait la Genèse de ce grand univers et qui nous rattache aux éléments les plus infimes de l’intelligence et du cosmos ? Fais que tout est lié à notre cerveau et à notre corps, par définition.
(D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre....
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07/09/2011
La route...
Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté. Les nuits obscures au-delà de l'obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d'avant. Comme l'assaut d'on ne sait quel glaucome froid assombrissant le monde sous sa taie. A chaque précieuse respiration sa main se soulevait et retombait doucement. Il repoussa la bâche en plastique et se souleva dans les vêtements et les couvertures empuantis et regarda vers l'est en quête d'une lumière mais il n'y en avait pas. Dans le rêve dont il venait de s'éveiller il errait dans une caverne où l'enfant le guidait par la main. La lueur de leur lanterne miroitait sur les parois de calcite mouillées. Ils étaient là tous deux pareils aux vagabonds de la fable, engloutis et perdus dans les entrailles d'une bête de granit. De profondes cannelures de pierre où l'eau tombait goutte à goutte et chantait. Marquant dans le silence les minutes de la terre et ses heures et ses jours et les années sans s'interrompre jamais. Jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une vaste salle de pierre où il y avait un lac noir et antique. Et sur la rive d'en face une créature qui levait sa gueule ruisselante au-dessus de la vasque de travertin et regardait fixement dans la lumière avec des yeux morts et aveugles comme des oeufs d'araignée.
(Extrait de "La Route" de Cormac MC Carthy - Ed. de "L'Olivier")
L'apocalyspe a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie. Cormac MC Carthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l'extrème.
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