Allez les yeux invisibles vers le beau.

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16/09/2015

Pensée du Jour...

"Quelle connerie la guerre." 

Jacques Prévert

 

 

 

 

05/09/2015

Poème du jour...

lamartine, poète,lac,poésie,écrivain,réflexion,comprendre,savoir,connaîtreLe lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, 
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

Lamartine

05/08/2015

Poème du jour...

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Daphnis et Chloé

 

Dans un nouveau parentage, 
Te souviendras-tu de moi ? 
Ah ! je te laisse pour gage 
Mon serment, mon coeur, ma foi.

Me reviendras-tu fidelle ? 
Seras-tu toujours mon Berger ? 
Quelque destin qui m'appelle, 
Mon coeur ne saurait changer.

Ah ! sois-moi toujours fidelle !
Je serai toujours ton berger.

 

Jean-Jacques Rousseau

23/06/2015

Poème du jour...

Fleurs de feu

Bien des siècles depuis les siècles du Chaos, 
La flamme par torrents jaillit de ce cratère, 
Et le panache igné du volcan solitaire 

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Flamba plus haut encor que les Chimborazos.

Nul bruit n'éveille plus la cime sans échos. 
Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère ; 
Le sol est immobile et le sang de la Terre, 
La lave, en se figeant, lui laissa le repos.

Pourtant, suprême effort de l'antique incendie, 
A l'orle de la gueule à jamais refroidie, 
Éclatant à travers les rocs pulvérisés,

Comme un coup de tonnerre au milieu du silence, 
Dans le poudroîment d'or du pollen qu'elle lance 
S'épanouit la fleur des cactus embrasés.

José-Maria DE HEREDIA

 

16/06/2015

Poème du jour...

Unknown.jpegCythère

Un pavillon à claires-voies
Abrite doucement nos joies
Qu'éventent des rosiers amis;

L'odeur des roses, faible, grâce
Au vent léger d'été qui passe,
Se mêle aux parfums qu'elle a mis ;

Comme ses yeux l'avaient promis,
Son courage est grand et sa lèvre
Communique une exquise fièvre ;

Et l'Amour comblant tout, hormis
La Faim, sorbets et confitures
Nous préservent des courbatures.

Paul Verlaine

05/05/2015

Sagesse de la Conscience... (11)

sagesse,conscience,prose,inédite,langage,amour,kraly,poésie,poète,écrivain,réflexion,comprendre,savoir,connaîtreLE LANGAGE DE L’AMOUR

 

            À présent, je laisse au sommeil le choix de me délivrer les cartes émerveillées de la vie. Dans sa magnificence, celle-ci déploie beaucoup d’énergies pour combler mon cœur. Tout s’éveille en harmonie à celui qui sait observer autour de lui, il y a des parfums secrets qui dans ces jardins émanent aux narines de ceux qui en épousent les senteurs. Un grand et majestueux changement naît de l’éclosion des fleurs alentour à la beauté des paysages en mouvements que nulle n’arrête tellement cela s’impose aux regards. Nous acquérons un besoin de bonté pour contempler ce spectacle qui émerge sous nos yeux ébahis et amoureux. La vie s’y promène avec enthousiasme et séduction, elle offre au passage ses chemins de bonheur qui enivre le randonneur solitaire par ces effluves de tendresse. Ne cherchez pas à savoir comment cela est magique, tout est fantastique à celui qui veut bien en apprécier le chant. La planète attend cela depuis si longtemps que ce jour s’approche de la lumière et cela au-devant de notre marche volontaire et espérée, cette lumière qui viendra caresser de ses rayons nos sourires épanouis.

 

 

(Prose philosophique et spirituelle de Pôl Kraly in "Sagesse de la Conscience" - à paraître) 

30/03/2015

Poème du jour...

Spleen

 

baudelaire,poète,spleen,écrivain,réflexion,comprendre,savoir,connaîtrePluviôse, irrité contre la ville entière,

De son urne à grands flots verse un froid ténébreux

Aux pâles habitants du voisin cimetière

Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière
Agite sans repos son corps maigre et galeux;
L'âme d'un vieux poëte erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée
Accompagne en fausset la pendule enrhumée,
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

Héritage fatal d'une vieille hydropique,
Le beau valet de coeur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts.

Charles Baudelaire