20/10/2011
Proses des ivresses... (18)
Le matin très tôt vers cinq heures avant le lever du soleil pour cueillir les champignons bien frais et selon mon envie mes besoins manger dix douze quinze vingt champignons la première fois que je suis allé vivre dans une vallée de champignons (département du Tolima) j'avais jeûné pendant les trois jours précédents pour arriver dans le meilleur état psychique et physique possible la première prise devait être de quatre à sept plantes de taille moyenne mais j'ai pu en absorber huit dans la journée et plus et plus les autres jours jusqu'à dix-huit et vingt le douzième jour veille de mon départ mais cela dans un état d'abstinence rigoureux seulement des champignons du miel du lait condensé et de l'eau rien d'autre les champignons sont très nourrissants je n'ai jamais eu la moindre faim
et je me suis senti si bien pendant ces douze jours qu'en revenant à la ville j'étais persuadé d'avoir passé au moins cinq ans dans la vallée mon corps ne supportait plus aucune des agressions de la ville les odeurs ne donnaient la nausée les bruits me faisaient sursauter résonnaient dans ma tête comme des attaques inconnues j'étouffais comme un indien descendu de la sierra pour la première fois de sa vie tu comprends les champignons le trip des psilocybes c'est complètement lié à la nature à la vie dans la nature se réveiller à la fin de la nuit partir à la cueillette trouver les champignons dans la pénombre de l'aube et vivre là sous les arbres seul les antennes se dressent les circuits s'allument on recommence à fonctionner du bout des doigts à respirer sous la peau.
(Extrait de '"Absolument nécessaire" de Joëlle de la Casinière - Ed. Minuit - 1944)
04:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dela casinière, écrivaine, absolument nécessaire, réflexion, détente, champignons
18/10/2011
La Lumière sur le Sentier... (13)
L'intellect peut reconnaître la vérité, mais l'esprit ne peut la recevoir. Pour qui a traversé l'orage et trouvé la paix, il est désormais toujours possible d'apprendre, lors même que le disciple irrésolu fléchirait et quitterait le droit chemin. La voix du silence demeure en lui, et même s'il abandonne totalement le Sentier, un jour viendra où elle résonnera et le déchirera, séparant ses passions de ses possibilités divines. Alors, malgré la souffrance et les cris désespérés du soi inférieur abandonné, le disciple reprendra le Sentier. C'est pourquoi je dis : la paix soit avec vous. "Je vous donne ma paix" ne peut être dit que par le Maître aux disciples bien-aimés qui sont comme Lui-même. Il y en a aussi, parmi ceux qui ne connaissent point la Sagesse orientale, à qui ces mots peuvent être dits et répétés journellement d'une manière plus complète.
(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")
05:14 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, collins, réflexion, lumière, sentier, écrivaine, philosophie
16/10/2011
Pensée du Jour...
La sagesse est de voir le nouveau
dans l'ordinaire, en s'accommodant du monde
tel qu'il est. Il y a des trésors cachés
dans l'instant présent.
(Santoka Taneda - moine et poète japonais)
06:28 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pensée, note, réflexion, poète, philosophie, taneda, sagesse, instant présent
12/10/2011
D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (10)
Chapitre 2 "Y retourner"... (10)
Je me trouvais dans l’estomac d’où je sortais péniblement, puis je tombai, malgré moi, dans le rectum, zut ! me disais-je vexé. Je me couchai pour me reposer un peu lorsqu’un grand fracas se fit entendre. J’étais encore une nouvelle fois extirpé de ce corps par la faute d’un énorme pet, j’étais dans le néant. Ma détermination était, elle, intacte ; je retournerai dans ce corps, je voulais savoir, explorer, comprendre cette anatomie si riche, si passionnante à découvrir. Une main secourable (la main du néant, le néant possède une invisibilité parfois palpable qui vous fait sortir, parfois, du vide pour vous y remettre). Combien de fois le vide se confie lorsque l’on sait l’écouter, je dressai une oreille attentive, il me glissa : « Veux-tu que je vienne avec toi ? », sa question me laissait perplexe . Je lui répondis : « Pour quelle raison ? », sa réponse fut étonnante : « Pour voir s'il y a du vide en elle ». Je lui fis cette proposition : « Entre dans ma besace », et nous partîmes à la recherche d'une pharmacie. Une pharmacie, il n'y en a pas à chaque coin de rue, même dans le néant où je n'avais pas envie de passer une journée entière à me morfondre. J'avais donc pensé à utiliser le même moyen de locomotion que pour le voyage précédent pour atteindre les régions hostiles de ce monde décidément récalcitrant à ma venue.
("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)
07:22 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corps, femme, intérieur, voyage, savoir, réflexion, comprendre, humour, détente, écrivain, livre
10/10/2011
Poème du Jour...
POETES
La tristesse des illetrés dans les ténèbres des bouteilles
L'inquiétude imperceptible des charrons
Les pièces de monnaie dans la vase profonde
Vit le poète solitaire
Grande brouette des marécages.
( Poème de René Char)
05:35 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, rené char, écrivain, réflexion, tristesse, illetrés, poètes
09/10/2011
Pensée du Jour...
On voyage
autour du monde
à la recherche
de quelque chose
et on rentre chez soi
pour le trouver.
(George Moore - écrivain irlandais)
09:16 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moore, écrivain, irlandais, pensée, réflexion, voyage, chez soi
06/10/2011
La Lumière sur le Sentier... (12)
Lire, dans les sens occulte du mot, c'est lire avec les yeux de l'esprit. Demander, c'est éprouver la faim intérieure, le besoin passionné des aspirations spirituelles. etre capable de lire signifie avoir obtenu, à un faible degré, le pouvoir de satisfaire cette faim : lorsque le disciple est prêt à apprendre, alors il est accepté, reçu, reconnu. Il doit en être ainsi, car il a allumé sa lampe, laquelle ne peut cachée. Mais il est impossible d'apprendre avant que la première grande bataille ait été gagnée.
(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. Adyar)
04:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, lumière, sentier, collins, réflexion, comprendre, philosophie, écrivaine