Allez les yeux invisibles vers le beau.

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25/04/2013

Les grands auteurs... (3)

images-1.jpeg Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

           Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu

18/04/2013

Ron Mueck...

Ron Mueck expose (confondant de réalisme) à voir et à découvrir de toute urgence :

scuptures,mueck,exposition,talent,hyperréalisme,beauté,réflexion,comprendre,savoirSurnommé le "Pape de l'intime hyperréaliste" pour ses sculptures - parfois géantes - de gens ordinaires réalisées avec une précision clinique, l'Australien Ron Mueck est de retour à , à l'invitation de la Fondation Cartier, huit ans après une première exposition.
Visible depuis le boulevard Raspail dans le XIVe arrondissement de , un couple de seniors à la plage, immensément grands sous un parasol multicolore, accueille le visiteur frappé immédiatement par le réalisme extrême des sculptures: poils, cheveux et peaux abîmées par le temps ont été respectés par l'artiste minutieux. 

 


Dans une autre salle, une mère avec son bébé porté en écharpe a été immortalisée les bras chargés de sacs à provisions. Ron Mueck, qui aime jouer avec un effet zoom comme si la scène était aperçue au loin, a choisi une échelle plus petite que la réalité. A nouveau, l'hyperréalisme des sculptures intrigue, nourri par une évidente spiritualité et un profond humanisme.
Empathie
Deux adolescents enlacés au premier abord, un homme nu dans une barque, un autre en tenue de bain se prélassant au soleil sur un matelas pneumatique ou encore un poulet géant déplumé composent cette exposition inédite. Trois des sculptures ont été réalisées spécialement, les autres n'ont jamais été montrées à .
"Ron Mueck laisse le visiteur faire sa propre interprétation de chaque oeuvre. Il n'y a aucune narration. Ce sont à chaque fois des instantanés de vie comme des madeleines proustiennes qui rappellent à tous des moments déjà vécus ou observés, déclenchant autant des ressentis intimes", a indiqué à l'AFP Grazia Quaroni, commissaire de l'exposition, programmée jusqu'au 29 septembre.
"Le grand sujet de Ron Mueck, c'est la vie, le genre humain, sans jamais vouloir choquer mais avec beaucoup de délicatesse. C'est un grand observateur de l'intime. Son travail est très différent de toute autre sculpture figurative contemporaine dont il bouleverse les critères. Son habileté technique n'explique pas tout. Il maîtrise la capacité de créer une empathie avec le visiteur", a ajouté Mme Quaroni.
Cette plongée dans l'univers de Ron Mueck, 55 ans, dont les parents étaient marchands de jouets en bois et de poupées de chiffons, s'achève avec un documentaire inédit qui entraîne le visiteur dans l'atelier de l'artiste, installé dans la banlieue de Londres. Le processus de création, marqué par un infini souci du détail, est ainsi dévoilé.


source : AFP

30/03/2013

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10/01/2013

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Lou Doillon au Studio Ferber - I.C.U. 

02/11/2012

Emily Dickinson...

images-2.jpegEmily Elizabeth Dickinson, née le 10 décembre 1830 et morte le 15 mai 1886, est une poétesse américaine. Née à Amherst dans le Massachusetts, dans une famille aisée ayant des liens communautaires forts, elle a vécu une vie introvertie et recluse. Après avoir étudié dans sa jeunesse, durant sept ans à l'académie d’Amherst, elle vit un moment au séminaire féminin du mont Holyoke avant de retourner dans la maison familiale à Amherst. Considérée comme une excentrique par le voisinage, on la connaît pour son penchant pour les vêtements blancs et pour sa répugnance à recevoir des visiteurs voire, plus tard, à sortir de sa chambre. La plupart de ses amitiés seront donc entretenues par correspondance.

Bien qu’ayant été un auteur prolifique, moins d’une douzaine de ses presque mille huit cent poèmes ont été publiés de son vivantN 1. Ceux qui furent publiés étaient généralement modifiés par les éditeurs afin de se conformer aux règles poétiques de l’époque. Les poèmes de Dickinson sont uniques pour leur époque : ils sont constitués de vers très courts, n’ont pas de titres et utilisent fréquemment des rimes imparfaites et des majuscules et une ponctuation non conventionnelle1. Un grand nombre de ses poèmes traitent de la mort et de l’immortalité, des sujets récurrents dans sa correspondance avec ses amis.

Même si la plupart de ses connaissances devaient savoir qu’Emily Dickinson écrivait, l’étendue de son œuvre ne fut connue qu’après sa mort, en 1886, quand Lavinia, sa plus jeune sœur, découvre sa cachette de poèmes. Son premier recueil est publié en 1890 par des relations personnelles, Thomas Wentworth Higginson et Mabel Loomis Todd, qui en altéreront fortement le contenu. Ce n’est qu’avec l’édition de Thomas H. Johnson en 1955, Les poèmes d’Emily Dickinson (The Poems of Emily Dickinson), que paraît pour la première fois un recueil complet et pratiquement intact de son travail. Malgré des critiques défavorables et un grand scepticisme vis-à-vis de ses performances littéraires de la fin du xixe siècle au début du xxe siècle, les critiques considèrent à présent Emily Dickinson comme un poète américain majeur.,


Source Wikipédia


Poètesse dont j'aime l'écriture, "un frisson d'eau sur de la mousse" voilà comme je ressens ces poèmes. Je vous invite à lire cette grande Dame de la poésie.

Franck