Allez les yeux invisibles vers le beau.

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09/02/2013

Les réseaux de l'extrème...

10/08/2010

une brève histoire de l'avenir...(10)

 

images.jpegPuis, vers 2050, le marché, par nature sans frontières, l'emportera sur la démocratie, institutionnellement circonscrite à un territoire. Les Etats s'affaibliront ; de nouvelles technologies nanométriques réduiront les consommations d'énergie et transformeront les ultimes services encore collectifs : la santé, l'éducation, la sécurité et la souveraineté ; de nouveaux objets de consommation majeurs apparaîtront, que je nomme des surveilleurs, permettant de mesurer et contrôler la conformité aux normes : chacun deviendra son propre médecin, professeur, contrôleur. L'économie sera de plus en plus économe en énergie et en eau. L'autosurveillance deviendra la forme extrême de la liberté et la peur de ne pas satisfaire à des normes en sera la limite. La transparence deviendra une obligation ; quiconque voudra ne pas faire connaître ses appartenances, ses moeurs, son état de santé ou son niveau de formation sera a priori suspect. L'accroissement de la durée de la vie donnera le pouvoir aux plus âgés, qui choisiront de s'endetter. Les Etats s'effaceront devant les entreprises et les villes. Des hypernomades dirigeront un empire hors sol, sans centre, ouvert : un hyperempire. Chacun n'y sera plus loyal qu'à lui-même ; les entreprises ne se reconnaîtront plus aucune nationalité ; les pauvres constitueront un marché parmi d'autres ; les lois seront remplacées par des contrats, la justice par l'arbitrage, la police par des mercenaires. De nouvelles diversités s'installeront ; des spectacles et des sports verront le jour pour distraire les sédentaires, pendant que des masses immenses de nomades de misère, les infranomades, bousculeront les frontières pour chercher de quoi survivre. Des compagnies d'assurances, devenues régulateurs du monde, y fixeront les normes auxquelles devront se plier les Etats, les entreprises et les particuliers. Des organismes privés de gouvernance veilleront, pour le compte de ces assureurs au respect de ces normes. Les ressources se feront plus rares, les robots plus nombreux. Le temps, même le plus intime, sera presque entièrement occupé par l'usage de marchandises. Un jour même, chacun se verra proposer d'être autoréparé, puis de produire de prothèses de lui-même, enfin d'être cloné. L'homme deviendra alors artefact d'artefacts, cannibale mangeur d'objets cannibales, victimes de maux nomades.


(Extrait de "Une brève histoire de l'avenir" de Jacques Attali/Fayard)

à suivre...

31/05/2010

Zapping du 11 Mai 2010

15/05/2010

Une brève histoire de l'avenir...(4)

 

images.jpegAbsurde aussi de tenter de prévoir l'avenir, car toutes les réflexions à son sujet ne sont en général que des élucubrations sur le présent : ainsi, dès les premières sociétés humaines, les discours sur les temps futurs se résumaient à prédire un éternel retour des astres et des récoltes. Pour les prêtres et les augures, le monde ne pouvait survivre qu'en obtenant le retour de la pluie et du soleil ; un monde meilleur n'était pas possible que dans un au-delà cosmique, espace idéal, lui aussi stable, cyclique, dont l'avènement tenait plus au bon vouloir énigmatique des dieux qu'aux actions des hommes. Quand il devint clair que l'innovation pouvait améliorer la vie matérielle, intellectuelle et esthétique, apparurent, d'abord autour de la Méditerranée, quelques peuples déterminés à concevoir et mettre en oeuvre un progrès terrestre. Ceux qui pensèrent ensuite l'avenir de la Terre (philosophes, artistes, juristes, puis savants, économistes, sociologues, romanciers, futurologues) le décrivent encore, en général, comme le prolongement naïf de leur propre présent. Par exemple, à la fin du XVIe siècle, tous pronostiquaient que l'apparition en Europe des caractères mobiles de l'imprimerie ne ferait que renforcer les deux pouvoirs alors dominants l'Eglise et l'Empire ; de même, à la fin du XVIIIe siècle, la majorité des analystes ne voyaient que dans la machine à vapeur qu'une attraction de foire qui ne changerait rien au caractère agricole de l'économie ; de même encore, à la fin du XIXe siècle, l'électricité n'avait, pour l'essentiel des observateurs, qu'un seul avenir : permettre d'éclairer autrement les rues. Et si, au début du XXe siècle, certains prévoyaient l'apparition du sous-marin, de l'avion, du cinéma, de la radio, de la télévision, personne - pas même Jules Verne - ne pensait que cela pourrait venir modifier l'ordre géopolitique alors dominé par l'Empire britannique ; personne non plus a fortiori ne voyait venir le déclin de l'Europe, la montée du communisme, du fascisme et du nazisme ; encore moins venue de l'art abstrait, du jazz, de l'arme nucléaire ou de la contraception. De même, à la fin du siècle dernier, beaucoup considéraient encore l'ordinateur personnel et Internet comme des curiosités de peu d'importances, et rares ceux qui imaginaient le mariage homosexuel. Enfin, récemment encore, très peu d'analystes ont vu venir le retour de l'islam au coeur de l'Histoire...

 

à suivre...

 

(Extrait de "Une brève histoire de l'avenir" de Jacques Attali/Fayard)

05/05/2010

Une brève histoire de l'avenir...(3)

Pour expliquer et étayer ce pronostic, j'entends raconter ici l'histoire de cet avenir.

Entreprise absurde, dira-t-on. Tant d'événements, tant d'individus peuvent en inverser le cours ! Et, de surcroît, si le fondement de l'Histoire est la conquête de la liberté individuelle, alors cette finalité même la rend imprévisible. quelques exemples suffisent à s'en convaincre : si, en 1799, le général Bonaparte n'avait pas pris un tel ascendant sur ses contemporains, la Révolution française aurait pu immédiatement accoucher d'une république parlementaire, gagnant ainsi un siècle sur l'Histoire réelle. Si, en juin 1914, un assassin, à Sarajevo, avait raté sa cible, la Première Guerre mondiale ne se serait pas déclenchée, en tout cas pas de la même façon. Si, en juin 1941, Hitler n'avait pas envahi la Russie, il aurait pu, comme le général Franco, mourir au pouvoir et dans son lit ; si le Japon, la même année, avait attaqué la Russie au lieu des Etats-Unis, ceux-ci ne seraient peut-être pas entrée dans la guerre et n'auraient pas libéré l'Europe, comme ils n'ont ensuite jamais libérée ni l'Espagne ni la Pologne ; la France, l'Italie et le reste de l'Europe seraient ainsi peut-être restés sous la botte hitlérienne au moins jusqu'à la fin des années 1970. Enfin si, en 1984, le secrétaire général du parti communiste soviétique, Youri Andropov, n'était pas mort prématurément, et si le successeur de son successeur avait été, comme il était prévu, Grigori Romanov au lieu de Mikhaïl Gorbatchev, l'Union soviétique existerait probablement encore...

 

à suivre...

(extrait de "Une brève histoire de l'avenir" de Jacques Atalli/Fayard)

05/02/2010

Le Monde selon Stiglitz...


/!/ LE MONDE SELON JOSEPH STIGLITZ_5/6

21/01/2010

Demain, notre possible futur ? (7)...