Allez les yeux invisibles vers le beau.

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15/02/2012

Poème du jour...

Le manteau d'Arlequin

 

images-1.jpegEux dans la bouffée des rampes, nous dans leur pénombre. Eux dans le tréfonds, nous dans la plaie. Ensemble dans l'espace masqué du réel. Dans la nargue de son spectacle. Eux dans leurs métamorphoses, nous dans nos figures de terre. Ensemble dans les creux du monde.

Comme échoué au milieu des vies mortes, on sait le lieu trompeur, estomac de velours capable de nous avaler tout cru dans le maelström de sa langue. Et c'est cette probable succion qui nous attire, nous soude coudes à coudes suspendus à la mastication du Temps.

Eux dans les ficelles des cintres, nous sur leur grill. Eux dans le puits du corps. Nous dans leur cordée de voix. Ensemble dans l'espace retourné du réel. Dans les bris de son spectacle. Eux dans leurs manteaux d'Arlequin, nous dans nos plis de terre. Ensemble dans la barque du présent.

 

(Extrait du recueil "Les Dérives Immobiles" de Jean-Pierre Sautreau - Ed. "Soc & Foc" - 2011)

24/01/2012

Poème du jour...

Londonienne

 

images-1.jpegFoin des bocks, on n'a plus dix-sept ans le long des docks. Bien secoué le sablier, écrasée la boîte de Campbell's soup. Ca fait une éternité tous ces jours qui ont roulé leurs os comme des pierres. Pop'art et pop'rock, on remonte à pattes d'éph et sous-marin jaune dans les dernières seventies. Vintage psychédélique. On repique de fleurs nos squelettiques ready-made. Quelle mousse s'est amassée au noir sabbat des vinyles ?

Londres fume et crie. Ô quelle ville de bible chantait Verlaine dans d'autres seventies de la machine à débobiner l'underground avec Rimbaud, refaisant la Commune dans les pubs de Leicester square. Le révolvérisé Arthur plus tard 178 Stanford street avec Germain Nouveau, son goût pour la flâne, son amour par les rues des réclames des murs fardés de couleurs crues.

Le coeur fou Robinsonne à travers les romans. Ce soir là... vous rentrez aux cafés éclatants. Ô papier bible qu'on humecte à travers les vapeurs de malt, ces lignes imaginaires d'une constellation poétique dans le brouillard du temps. Ô choc des vers dans nos nuits londoniennes à ces spectres nouveaux roulant à travers l'épaisse et éternelle fumée de charbon.


(Poème de Jean-Pierre Sautreau extrait de "Les Dérivres Immobiles" - Ed. "Soc & Foc" - 2011)