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09/06/2013

"Ces affreuses années"...(2)


images-1.jpeg2. Gains de productivité et structure de la population active
Le monde agricole est en fort déclin numérique : le secteur primaire représentait plus de 25 % des actifs en 1958, il est à moins de 5 % aujourd'hui. De plus, il s'est profondément transformé : les « paysans », au mode de vie encore traditionnel, ont cédé la place aux « agriculteurs », bien plus ouverts au monde et à la modernité, et dont le mode de vie se distingue de moins en moins de celui des autres Français.
La proportion d'ouvriers est demeurée stable (un peu moins de 30 %), mais les ouvriers d'aujourd'hui ne ressemblent guère à ceux de 1958 : leurs tâches sont moins pénibles et des pans entiers du monde ouvrier traditionnel comme la mine ont disparu (la dernière mine française a fermé en 2004), au profit d'activités dont certaines se rapprochent de celles des « cols blancs ».
En revanche, le secteur tertiaire a explosé : il rassemble la majorité absolue des actifs depuis les années 1970 ; il est aussi de plus en plus diversifié. Cette évolution s'est accompagnée d'une nette progression de l'emploi des femmes. La croissance de l'emploi féminin compense la diminution de la population active qu'impliquent l'allongement des études et l'abaissement de l'âge de la retraite (passé à 60 ans en 1982 mais relevé depuis quelques années).
3. L'évolution du chômage et de la précarité de l'emploi
Il est apparu au cours des années 1970 un chômage massif qui touche depuis le début des années 1980 environ 10 % de la population. Beaucoup de chômeurs bénéficient de la protection sociale ; en revanche, ceux qui n'y ont pas ou plus droit, notamment les chômeurs de longue durée, connaissent une nouvelle pauvreté, intolérable dans une société riche. Dans l'ensemble, les inégalités se creusent, la précarité progresse. Des régions entières sont sinistrées, comme par exemple la Lorraine, ancien bastion industriel.
Contrairement à celles d'avant la crise, les générations actuelles ne sont pas sûres que leurs enfants vivront mieux qu'elles. Une nouvelle pauvreté apparaît en France, d'où la mise en place de dispositifs (RMI puis RSA) montrant les difficultés de l'État à régler la situation. C'est la fin de l'État providence.
Transition
Les Trente Glorieuses (1945-1973) ont été une période d'essor économique. Le milieu des années 1970 marque donc une rupture majeure, avec la chute de la croissance, la fin des certitudes économiques et la persistance d'un chômage élevé contre lequel toutes les mesures ont échoué. Toutefois, certains secteurs d'activité ont connu une ascension fulgurante (informatique, téléphonie mobile, services aux entreprises, immobilier). On ne peut donc pas parler de crise économique ou de récession continue, mais seulement de croissance ralentie. Ce ralentisement a-t-il interrompu la mutation des modes de vie ? La société ressort-elle des bouleversements socio-économiques plus unifiée ou au contraire fragilisée ? A-t-elle connu l'uniformisation ou la fracture ?

© Rue des écoles


à suivre...

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