07/10/2015
Révélations...
Concernant la censure du documentaire sur le Crédit Mutuel, reprogrammé sur France 3 le 7 octobre*, Olivier Schrameck attend toujours les éléments précis dont il a demandé la communication, précise la même source. « Il y a une volonté forte de la ministre de suivre tout cela très attentivement », explique l’entourage de Fleur Pellerin.
Mediapart a révélé lundi que la direction de Canal+ a assumé sans ambiguïté, mi-septembre, devant des représentants du personnel, la censure par Vincent Bolloré, d’un documentaire embarrassant pour le Crédit Mutuel, une banque liée à l'industriel. Selon des documents internes, la direction affirme vouloir « avant tout défendre les intérêts du groupe » et, par conséquent, « éviter » la diffusion d'enquêtes trop sensibles.
Source : Médiapart (extrait)
* (France 3, l'émission "Pièces à convictions")
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09/06/2013
"Ces affreuses années"...(2)
2. Gains de productivité et structure de la population active
Le monde agricole est en fort déclin numérique : le secteur primaire représentait plus de 25 % des actifs en 1958, il est à moins de 5 % aujourd'hui. De plus, il s'est profondément transformé : les « paysans », au mode de vie encore traditionnel, ont cédé la place aux « agriculteurs », bien plus ouverts au monde et à la modernité, et dont le mode de vie se distingue de moins en moins de celui des autres Français.La proportion d'ouvriers est demeurée stable (un peu moins de 30 %), mais les ouvriers d'aujourd'hui ne ressemblent guère à ceux de 1958 : leurs tâches sont moins pénibles et des pans entiers du monde ouvrier traditionnel comme la mine ont disparu (la dernière mine française a fermé en 2004), au profit d'activités dont certaines se rapprochent de celles des « cols blancs ».
En revanche, le secteur tertiaire a explosé : il rassemble la majorité absolue des actifs depuis les années 1970 ; il est aussi de plus en plus diversifié. Cette évolution s'est accompagnée d'une nette progression de l'emploi des femmes. La croissance de l'emploi féminin compense la diminution de la population active qu'impliquent l'allongement des études et l'abaissement de l'âge de la retraite (passé à 60 ans en 1982 mais relevé depuis quelques années).
3. L'évolution du chômage et de la précarité de l'emploi
Il est apparu au cours des années 1970 un chômage massif qui touche depuis le début des années 1980 environ 10 % de la population. Beaucoup de chômeurs bénéficient de la protection sociale ; en revanche, ceux qui n'y ont pas ou plus droit, notamment les chômeurs de longue durée, connaissent une nouvelle pauvreté, intolérable dans une société riche. Dans l'ensemble, les inégalités se creusent, la précarité progresse. Des régions entières sont sinistrées, comme par exemple la Lorraine, ancien bastion industriel.Contrairement à celles d'avant la crise, les générations actuelles ne sont pas sûres que leurs enfants vivront mieux qu'elles. Une nouvelle pauvreté apparaît en France, d'où la mise en place de dispositifs (RMI puis RSA) montrant les difficultés de l'État à régler la situation. C'est la fin de l'État providence.
Transition
Les Trente Glorieuses (1945-1973) ont été une période d'essor économique. Le milieu des années 1970 marque donc une rupture majeure, avec la chute de la croissance, la fin des certitudes économiques et la persistance d'un chômage élevé contre lequel toutes les mesures ont échoué. Toutefois, certains secteurs d'activité ont connu une ascension fulgurante (informatique, téléphonie mobile, services aux entreprises, immobilier). On ne peut donc pas parler de crise économique ou de récession continue, mais seulement de croissance ralentie. Ce ralentisement a-t-il interrompu la mutation des modes de vie ? La société ressort-elle des bouleversements socio-économiques plus unifiée ou au contraire fragilisée ? A-t-elle connu l'uniformisation ou la fracture ?© Rue des écoles
à suivre...
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04/06/2013
"Ces affreuses années"...(1)
Introduction
Les évolutions sociales, culturelles et économiques que la France a connues depuis 1958 reflètent celles de l'ensemble des pays industrialisés. La France s'est modernisée, ouverte, enrichie ; elle n'a pas connu de conflit sur son sol depuis la fin de la guerre d'Algérie (1962).On peut toutefois se demander de quelle manière la croissance, commune au monde occidental, a entraîné d'importants bouleversements dans un pays profondément marqué par son histoire et par les pesanteurs de la tradition.
Nous examinerons d'abord tout au long de la période quelles sont les mutations économiques, avant d'étudier comment ont évolué les cadres de la vie quotidienne. Nous verrons enfin comment se sont transformés parallèlement les systèmes de valeurs et les pratiques culturelles.
I. Les mutations des structures économiques
1. Croissance économique et évolution de la répartition sectorielle
Ce qu'on appelle les Trente Glorieuses est une période ininterrompue d'expansion économique, la plus longue et la plus rapide de toute notre histoire : elle a duré de 1945 à 1973 (année du premier choc pétrolier). Dès le milieu des années 1950, la France, reconstruite, s'est dotée d'une industrie performante et est parvenue à moderniser son agriculture. Grâce à la mécanisation, à l'emploi massif d'engrais et d'insecticides et à la Politique agricole commune de la Communauté économique européenne (CEE) à partir de 1957, la France devient, au milieu des années 1970, une grande puissance agricole. Mais le fer de lance de la croissance, c'est l'industrie. La généralisation du taylorisme et du fordisme est à l'origine d'une forte hausse de la productivité. Les industries phares sont le bâtiment (en 1975, on construit presque dix fois plus de logements qu'en 1946), les industries métallurgiques (l'automobile et la sidérurgie) et la chimie. L'explosion du secteur tertiaire caractérise aussi cette période. Les services liés à l'augmentation du niveau de vie générée par la croissance se multiplient : crédit à la consommation, transports, télécommunications, assurances, publicité, tourisme, commerce.Depuis les années 1970, l'économie française est entrée dans une phase de marasme économique, entrecoupé de reprises. La récession est déclenchée par le renchérissement du prix du pétrole et la crise du SME (Système monétaire européen), mais elle s'explique par des facteurs bien plus larges : la mondialisation multiplie les pays concurrents, où il existe une main-d'œuvre souvent meilleur marché. Le modèle économique et social mis en place à la Libération se retrouve inadapté aux conditions nouvelles. Les activités devenues en déclin, comme la sidérurgie et l'industrie chimique, sont en grande partie remplacées par d'autres, dans le secteur tertiaire ou dans celui des « nouvelles technologies ». Le secteur qui connaît les progrès les plus spectaculaires est celui des communications, aussi bien matérielles (les TGV, dont le premier a été inauguré en 1981, raccourcissent les voyages à l'intérieur du pays ; l'avion s'est banalisé) qu'immatérielles (la télévision ne date que des années 1950 ; en 1958, une majorité des Français n'avaient pas le téléphone ; les téléphones portables et la révolution Internet se développent dans les années 1990). La « crise » n'est donc que relative : la France demeure l'un des pays les plus riches du monde.
© Rue des écoles
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25/02/2013
Trois maîtres de vie... (7)
Depuis la révolution industrielle, et bien davantage encore depuis les années 60, nous vivons en effet dans une civilisation qui fait de la consommation le moteur du progrès. Moteur non seulement économique, mais aussi idéologique : le progrès, c'est posséder plus. Omniprésente dans nos vies, la publicité ne fait que décliner cette croyance sous toutes ses formes. Peut-on être heureux sans avoir la voiture dernier cri ? Le dernier modèle de lecteur DVD ou de téléphone portable ? Une télévision et un ordinateur dans chaque pièce ? Cette idéologie n'est pour ainsi dire presque jamais remise en cause : tant que c'est possible, pourquoi pas ? Et la plupart des individus à travers cette planète lorgnent aujourd'hui vers ce modèle occidental qui fait de la possession, de l'accumulation et du changement permanent des biens matériels le sens ultime de l'existence. Lorsque ce modèle se grippe, que le système déraille ; lorsqu'il apparaît qu'on ne pourra pas continuer à consommer indéfiniment à ce rythme effréné, que les ressources de la planète sont limitées et qu'il devient urgent de partager ; quand il apparaît que cette logique est non seulement réversible mais qu'elle produit des effets négatifs à court et à long terme, on peut enfin se poser les bonnes questions. On peut s'interroger sur le sens de l'économie, sur la valeur de l'argent, sur les conditions réelles de l'équilibre d'une société et du bonheur individuel.
(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)
à suivre...
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