Allez les yeux invisibles vers le beau.

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22/01/2015

Vers la sobriété heureuse...(10)

Relocalisation de l'économie :

 

rabhi,sobriété,heureuse,monde,planète,sauver,enjeux,relocalisation,économie,philosophie,philosophe,écrivain,réflexion,comprendre,savoir,connaîtreProduire et consommer localement s'impose comme une nécessité absolue pour la sécurité des populations à l'égard de leurs besoins élémentaires et légitimes. Sans se fermer aux échanges complémentaires, les territoires deviendraient alors les berceaux autonomes valorisant et soignant leurs ressources locales. Agriculture à taille humaine, artisanat, petits commerces, etc., devraient être réhabilités afin que le maximum de citoyens puissent redevenir acteurs de l'économie.

 

(Extrait de "Vers la sobriété heureuse" de Pierre Rabhi - Ed. "Actes Sud" - 2010)

 

à suivre...

 

 

04/10/2014

Entretien entre Etienne Chouard & Frédéric Bosqué...

02/08/2013

"Ces affreuses années"...(suite & fin)

3. La prise en compte des discriminations
années,50-60,social,réfexion,réalités,comprendre,savoir,économie,discriminations,conséquencesLa société française s'ouvre à la diversité, notamment en matière de mœurs. La famille traditionnelle demeure un modèle de référence et un cadre majoritaire, mais elle recule en proportion : le divorce, autorisé depuis lexixe siècle, s'est banalisé, ainsi que les naissances hors mariage encore stigmatisées dans les années 1930. Les familles recomposées sont de plus en plus nombreuses. L'égalité entre hommes et femmes est désormais non seulement reconnue mais protégée : ainsi, depuis 2000 à certaines élections, la « parité » est la règle, les partis politiques devant présenter autant de femmes que d'hommes.
Les années 1960 voient se manifester la revendication des femmes à maîtriser leur sexualité mais surtout leur fécondité. Dans le même temps, elles accèdent massivement au travail salarié. Les revendications féministes dénoncent la condition des femmes aliénées par le travail salarié, le travail domestique et les enfants. Pour s'émanciper et accéder à une meilleure qualité de vie, il semble nécessaire que la femme puisse maîtriser sa fécondité. Une première étape a lieu en 1967 avec la loi initiée par Lucien Neuwirth autorisant le recours à la contraception orale (pilule contraceptive). Mais le recours à la contraception n'est pas remboursé par la Sécurité sociale et, surtout, l'avortement reste illégal. C'est en 1975 que Simone Veil parvient, dans un climat politique tendu, à faire voter la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse. Cependant, si les femmes ont désormais la maîtrise de leur fécondité, leur représentation et leur rôle dans la société ne changent qu'avec lenteur.
Depuis les années 1980 enfin, la tolérance envers l'homosexualité progresse : en 1999, le PACS a constitué une forme de reconnaissance officielle des unions homosexuelles. À l'époque, certaines de ces avancées ont été violemment contestées et le sont encore par une partie de la population, notamment en ce qui concerne l'IVG et le PACS.

Conclusion

Depuis 1958, la France s'est donc profondément transformée, et à un rythme qui s'accélère. Le meilleur exemple de cette accélération est sans doute la révolution informatique, qui touche le grand public depuis les années 1980 environ : c'est un domaine où bien souvent les parents doivent se mettre à l'école de leurs enfants… Rien d'étonnant à ce que certains se sentent dépassés, d'autant que ces mutations très rapides ont lésé des catégories de la population, comme par exemple les paysans ou les ouvriers touchés par le chômage. On peut se demander aujourd'hui en quoi la persistance des inégalités et la montée du communautarisme influencent le vote des Français.

© rue des écoles

09/06/2013

"Ces affreuses années"...(2)


images-1.jpeg2. Gains de productivité et structure de la population active
Le monde agricole est en fort déclin numérique : le secteur primaire représentait plus de 25 % des actifs en 1958, il est à moins de 5 % aujourd'hui. De plus, il s'est profondément transformé : les « paysans », au mode de vie encore traditionnel, ont cédé la place aux « agriculteurs », bien plus ouverts au monde et à la modernité, et dont le mode de vie se distingue de moins en moins de celui des autres Français.
La proportion d'ouvriers est demeurée stable (un peu moins de 30 %), mais les ouvriers d'aujourd'hui ne ressemblent guère à ceux de 1958 : leurs tâches sont moins pénibles et des pans entiers du monde ouvrier traditionnel comme la mine ont disparu (la dernière mine française a fermé en 2004), au profit d'activités dont certaines se rapprochent de celles des « cols blancs ».
En revanche, le secteur tertiaire a explosé : il rassemble la majorité absolue des actifs depuis les années 1970 ; il est aussi de plus en plus diversifié. Cette évolution s'est accompagnée d'une nette progression de l'emploi des femmes. La croissance de l'emploi féminin compense la diminution de la population active qu'impliquent l'allongement des études et l'abaissement de l'âge de la retraite (passé à 60 ans en 1982 mais relevé depuis quelques années).
3. L'évolution du chômage et de la précarité de l'emploi
Il est apparu au cours des années 1970 un chômage massif qui touche depuis le début des années 1980 environ 10 % de la population. Beaucoup de chômeurs bénéficient de la protection sociale ; en revanche, ceux qui n'y ont pas ou plus droit, notamment les chômeurs de longue durée, connaissent une nouvelle pauvreté, intolérable dans une société riche. Dans l'ensemble, les inégalités se creusent, la précarité progresse. Des régions entières sont sinistrées, comme par exemple la Lorraine, ancien bastion industriel.
Contrairement à celles d'avant la crise, les générations actuelles ne sont pas sûres que leurs enfants vivront mieux qu'elles. Une nouvelle pauvreté apparaît en France, d'où la mise en place de dispositifs (RMI puis RSA) montrant les difficultés de l'État à régler la situation. C'est la fin de l'État providence.
Transition
Les Trente Glorieuses (1945-1973) ont été une période d'essor économique. Le milieu des années 1970 marque donc une rupture majeure, avec la chute de la croissance, la fin des certitudes économiques et la persistance d'un chômage élevé contre lequel toutes les mesures ont échoué. Toutefois, certains secteurs d'activité ont connu une ascension fulgurante (informatique, téléphonie mobile, services aux entreprises, immobilier). On ne peut donc pas parler de crise économique ou de récession continue, mais seulement de croissance ralentie. Ce ralentisement a-t-il interrompu la mutation des modes de vie ? La société ressort-elle des bouleversements socio-économiques plus unifiée ou au contraire fragilisée ? A-t-elle connu l'uniformisation ou la fracture ?

© Rue des écoles


à suivre...

15/03/2013

Rallumer la croissance...

images-3.jpegLe Fonds monétaire international (FMI) a récemment reconnu qu'il avait considérablement sous-estimé les dommages que l'austérité aurait provoqués sur les taux de croissance de l'Union européenne (UE). Cet aveu tardif met en évidence le caractère autodestructeur des recettes "orthodoxes" pour solutionnerles causes de la crise de la dette qui a suivi le crash financier de 2008-2009.

La théorie conventionnelle suggère qu'un pays - ou qu'un groupe de pays - qui consolide individuellement ses finances aura des taux d'intérêt plus bas, une monnaie plus faible et une position commerciale améliorée.

Mais, parce que cela ne peut pas se produire pour toutes les grandes économies simultanément - l'austérité d'un pays (ou d'un groupe de pays) implique une demande plus faible pour les produits des autres pays - de telles politiques finissent par conduire à des situations de protectionnisme. C'est cette dynamique - contre laquelle l'économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946) s'est battu - qui a rendu si profonde la Grande Dépression des années 1930.

INSUFFISANCE DE LA DEMANDE PRIVÉE

Aujourd'hui, la situation est aggravée par une insuffisance de la demande privée dans les économies avancées - en particulier de la consommation des ménages - qui ne permet pas de compenser les coupes budgétaires découlant des mesures d'austérité des Etats.

En outre, les grandes économies avancées, comme les Etats-Unis, l'Allemagne et le Japon, font face à des problèmes budgétaires de plus long terme à cause du vieillissement de la population ou d'Etats providence surdimensionnés, ce qui limite leur capacité à contribuer à la gestion de la demande.

Les initiatives récentes visant à assouplir la politique monétaire ont été un pas dans la bonne direction, mais, jusqu'à présent, elles n'ont pas semblé pouvoirchanger fondamentalement les choses.

Pour que la demande intérieure agisse en tant que moteur de la croissance, les politiques devraient transférer des ressources de l'investissement vers la consommation. Bien que les montants requis soient énormes, ils doivent être atteints si l'on veut éviter une longue période de croissance faible, de chômage élevé et de baisse du niveau de vie pour les plus pauvres.

La coordination internationale des politiques économiques devrait être renforcée pour faire face efficacement aux changements d'une telle ampleur. Il est absolument évident que l'austérité et les réformes domestiques ne sont pas suffisantes pour tirer la périphérie de la zone euro hors de la récession profonde dans laquelle elle se trouve.

UN BON BAROMÈTRE

La prise de conscience de l'échec des politiques actuelles est à l'origine du mécontentement social, de troubles civils et d'une instabilité politique croissante ; les élections récentes en Italie et la résistance de la population grecque aux efforts de réforme entrepris par Athènes sont, en la matière, un bon baromètre.

Ramener les économies périphériques de la zone euro sur le chemin de la croissance nécessite, plus que des réformes structurelles et un assainissement budgétaire, une réforme substantielle du système de gouvernance économique de l'union monétaire, en vue de rétablir la stabilité financière, de réduire les coûts d'emprunt et d'encourager la demande extérieure afin de compenser les effets de l'austérité.

Réformer la gouvernance implique d'importants progrès vers l'unification économique : centraliser la dette européenne par le biais des euro-obligations,mobiliser des fonds de secours suffisants permettant à la Banque centrale européenne (BCE) d'intervenir sur les marchés obligataires primaires, et établir à la fois une union fiscale et une union bancaire.

Il s'agit d'un défi de taille, compte tenu de la réticence de la plupart des Etats membres de l'UE à céder des compétences aux institutions européennes. Mais l'Europe doit s'engager de façon plus décidée dans cette direction. Dans le cas contraire, la spéculation sur les dettes nationales persistera, maintenant les coûts d'emprunt des pays de la zone euro à des niveaux incompatibles avec un soutien à la reprise économique.

En ce qui concerne la demande extérieure, il est peu probable que l'aide intra-européenne, sous la forme des politiques de relance dans les économies les plus fortes, s'avère suffisante, en raison, surtout, des conditions financières et politiques qui prévalent en Allemagne.

Un plan Marshall , mobilisant des ressources budgétaires de l'UE et des prêts supplémentaires par la Banque européenne d'investissement pour financer des projets dans les pays les plus faibles, pourrait être une alternative, mais elle manque de soutien politique.

SEULS LES PAYS ÉMERGENTS

A l'échelle mondiale, ni les Etats-Unis ni le Japon, ne sont en mesure d'apporterun stimulus externe important. Seuls les pays émergents pourraient doper la demande mondiale grâce à un effort coordonné visant à stimuler la consommation intérieure, qui, elle-même, dynamiserait les investissements.

En d'autres termes, un "New Deal" mondial semble être nécessaire. Les économies avancées devraient promouvoir des réformes structurelles visant àrenforcer la productivité. La zone euro devrait consolider son union monétaire. Quant aux économies émergentes et en développement, elles devraient soutenirles sources intérieures de croissance.

Pour qu'un tel accord soit possible, la coordination de la politique internationale par le G20 devrait être renforcée par la création d'un secrétariat permanent chargé defaire des propositions et des recommandations concernant les évolutions macroéconomiques et financières. Ce secrétariat devrait coopérer activement avec le FMI pour bénéficier de son analyse, notamment en ce qui concerne les taux de change.

Par ailleurs, la réforme financière mondiale doit avancer à un rythme plus rapide. Le secteur financier a besoin d'une réglementation plus stricte, d'une supervision renforcée et de mécanismes de résolution cohérents au niveau international afin de faire face aux problèmes posés par les très grandes institutions mondiales considérées comme trop importantes (ou trop complexes) pour faire faillite.

Enfin, un nouveau pacte commercial - peut-être, mais pas nécessairement, au sein du Cycle de Doha - est nécessaire pour assurer l'accès des grandes puissances du commerce mondial aux marchés étrangers. Cela est essentiel pourinspirer confiance aux pays asiatiques, qui pourraient alors se convaincre qu'une stimulation de la demande intérieure sert leurs intérêts. En outre, la libéralisation du commerce permettra d'augmenter la confiance des consommateurs dans le monde entier.

Le moment est venu pour un nouvel accord global destiné à rééquilibrer l'économie mondiale afin de la ramener sur le chemin d'une croissance forte et régulière (traduit de l'anglais par Timothée Demont. © Project Syndicate).



Yannos Papantoniou (Le Monde)

22/07/2011

France Inter... Jacques Attali.


Jacques Attali par franceinter

05/02/2011

Prospérité sans croissance.

51S8tnwOKmL._SL500_AA300_.jpgNos sociétés sont dominées par la croissance économique. Qu'elle soit effective ou que son absence inquiète, l'idée de croissance est l'alpha et l'oméga de l'univers économique. Et quand bien même l'accent serait mis sur ses conséquences négatives, notamment d'ordre environnemental, la prise en compte de ces dernières ne conduit généralement pas à la remise en cause de la croissance, mais passe par la recherche de constructions qui, dans une large mesure, font figure d'oxymore : « croissance verte », « green business », etc. 
Dans cet ouvrage au style alerte et précis, Tim Jackson s'attaque avec une efficacité remarquable à ce Dieu des temps modernes qu'est la croissance économique. 
Certes, par le passé les contempteurs n'ont pas manqué. Les Baudrillard, Illich, Gorz, ou, dans un registre assez différent, Georgescu-Roegen ont cherché, souvent avec conviction, à mettre en lumière les effets pervers de la croissance économique ainsi que les limites s'imposant à cette dernière. Cependant, la contribution de Tim Jackson n'est pas redondante vis-à-vis de ces écrits parfois anciens. Elle renouvelle, au contraire, très significativement l'argumentaire en lice. En s'appuyant, en effet, sur des statistiques récentes ou sur des apports analytiques de la vaste littérature traitant du développement durable, l'auteur établit une critique en règle de la croissance et de ses avatars de type « croissance verte ». Il tente alors de fonder une nouvelle économie écologique. 
Il est possible de repérer trois temps dans le développement de l'auteur : 
1) La prospérité n'est pas la croissance. Si la corrélation est relativement patente au départ, au-delà d'un certain niveau, l'accumulation de biens matériels n'implique plus une amélioration de certains indicateurs de prospérité (espérance de vie, mortalité infantile, participation à l'enseignement...) ni une augmentation du bonheur ressenti. 
2) Le « découplage » dont parlent beaucoup les économistes de l'environnement ne semble guère constituer un objectif atteignable. Le découplage est la possibilité de réduire les impacts environnementaux négatifs avec une croissance économique maintenue. En s'appuyant, sur un matériau statistique conséquent, Jackson montre que si le « découplage relatif » - à savoir la baisse de l'impact environnemental par unité produite - est souvent avéré, en revanche le « découplage absolu », autrement dit la baisse de l'impact total en situation de croissance ne se retrouve pas, sauf exception, dans la réalité. 
3) Dès lors, puisque la croissance économique ne paraît pas pouvoir s'obtenir sans dégradation de l'environnement, mais que de toute façon, la croissance n'est pas le corollaire de la prospérité, il s'agit de promouvoir une prospérité, ne passant pas par la croissance des biens matériels, et qui viserait à la fois la préservation de l'environnement et l'épanouissement des individus. C'est là l'objet de ce nouveau modèle intitulé « macroéconomie écologique » que propose Tim Jackson. 
Cette nouvelle macroéconomie, qui marque le troisième moment de la thèse, demeure assurément problématique. C'est bien sûr plus un projet à préciser et à mettre en aeuvre qu'un modèle que l'on pourrait comparer avec les schémas économiques dominants. L'auteur, d'ailleurs, le reconnaît aisément. S'il cherche à lui conférer une ossature keynésienne, pour autant, ses caractéristiques précises sont loin d'être stabilisées. Sur un mode quasi humoristique, il écrit : « Alors en quoi peut bien consister l'activité économiquement productive dans cette économie ? La réponse ne saute pas aux yeux. Certainement des 'services énergétiques' plutôt qu'un approvisionnement énergétique. À vendre de la mobilité plutôt que des voitures. À recycler, à réutiliser, à faire du leasing peut-être. À donner des leçons de yoga, sans doute, à couper les cheveux, à jardiner (...) » (p. 134) : des composantes qui n'ont rien de très originales, mais dont l'auteur recherche l'articulation sans vaeu de croissance économique nécessaire. Au contraire, Jackson insiste vivement sur le partage du travail : le bien-être de la population passe aussi par moins de travail pour certains et plus pour ceux qui n'en ont pas. Sans grande surprise, le livre met aussi l'accent sur le rôle essentiel des « investissements écologiques ». 
Une lacune importante de l'ouvrage me semble être l'absence de prise en considération des interactions entre économies au plan international. On ne voit pas très bien d'ailleurs si les préconisations de Jackson visent spécifiquement l'économie du Royaume Uni - ce que laisseraient supposer certains passages - ou concerneraient d'emblée l'économie-monde. Cette omission est vraiment dommageable car comment penser l'émergence d'une économie écologique dans un monde qui ne le serait pas ou comment penser l'instauration d'une économie écologique globale dès lors que certains « partenaires » ne semblent guère tentés par la philosophie sous-jacente (pensons aux Etats-Unis non signataires du Protocole de Kyoto ou les « émergents » avides d'expansion économique)? 
Il n'en reste pas moins que « Prospérité sans croissance », en s'attaquant efficacement au tabou de la croissance économique, constitue un livre important. Déjà, la version originale a pris une place significative dans les débats socioéconomiques du monde anglo-saxon. Il faut espérer que la version française obtiendra également l'attention qu'elle mérite

(Analyse du livre par un lecteur sur Amazon)

07:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, essai, tim, jackson, étude, économie