Allez les yeux invisibles vers le beau.

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20/12/2011

D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 13)

Chapitre 2 "Y retourner"... (13).



Je regardai, avec circonspection, ce petit organe érectile : le clitoris. Je le tâtai de mon doigt pour en connaître sa nature physiologique et fonctionnelle. À dire vrai, les organes de la femme sont d’une énigme des plus complexes qui m’amène à penser que cela pourrait être une des causes de l’incompatibilité possible de l’incompréhension relationnelle entre la femme et l’homme. Je veux dire que ce qui prime entre ces deux êtres n’est que purement sexuel. Avec pourtant une petite variante dont je vous parlerai plus tard.


— S’il te plaît, j’ai une question à te poser.

— Je t’écoute.

— Tu disais, au début, il faut être un adulte responsable... 

— À vrai dire, je le sens comme ça, c’est une personne affirmée, mûre qui jette sur la vie, sa vie, un oeil circonspect, prêt à intervenir en cas de litige, qui gère (même si je n’aime pas ce mot).

— Et l’enfant dans tout cela ?

— L’enfant que nous avons été subsiste en nous, il vit, il grandit, on ne peut le nier. Parfois même, il respire, il est là, il se réveille, me fait sentir sa présence, l’enfant me fait palper des choses. Intelligent, il nous structure, nous sommes l’adulte qu’il fait de nous, il agit sur notre personnalité, mais ne tombons pas dans son jeu, il est tellement malin qu’il peut nous engloutir, nous happer, nous dévorer et nous rendre infantiles. Il faut savoir le mettre à distance. 

— As-tu d’autres questions ?

— Non pas pour le moment.

— Alors, on plonge.

— Oh oui !


("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006) à suivre...

22/11/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (12)

Chapitre 2 "Y retourner"... (12)


Je me dirigeai aux confins de l’anus, l’odeur donnait aux parois de cette « caverne » un aspect austère et pestilentiel qui vous arrachait le coeur. J’arrivai devant le sphincter anal, puis je fis une halte. De mes jumelles, je contemplais, avant d’aller en direction du coeur, un paysage touffu. Je m’extirpai volontairement de ce corps, mais avec l’intention de ne pas trop m’éloigner. De plus, les portes de cet anus n’étaient pas trop loin. De petites plaintes jubilatoires et répétées se firent entendre à mon oreille, une fourrure épaisse et ondulante par contraction de la vulve éveilla ma curiosité. Puis, je me faufilai dans l’antre majestueux de la femme, le palais impérial et mystérieux, culte de tous les fantasmes érotisants et parfois pornographiques où bien des hommes ont laissé leur verge procréatrice qui fait que l’espèce se perpétue par leur sperme. Est-ce un bien pour l’avenir de l’humanité, est-ce que l’espèce humaine a ce besoin si vital de se perpétuer? Vaste problème...


(D'un corps à l'autre de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006) à suivre...

07/11/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (11)

Chapitre 2 "Y retourner" (11)


Je me trouvais devant cette enseigne tellement précieuse, avec la même gentille personne qui me fit une nouvelle ordonnance et me fit patienter dans une salle d’attente. Le scénario fut identique, la conclusion fut la même. J’étais à l’intérieur de la capsule pour un second voyage à l’intérieur de ce corps. Je fis le même itinéraire et le trajet fut très sensiblement moins long que le précédent, je me dis : « Que ce corps était bien malade, pour que je fasse ce parcours identique ». Atterrissage tout en douceur, pour retomber encore, une nouvelle fois, dans cet endroit si peu recommandable. J’avais emporté une lampe-torche dans cette « caverne préhistorique », ce canal excrémentiel et ce passage obligatoire, naturel que l’humain honore depuis le début de toute civilisation. Où ? Toute déjection humaine fait que quelque part de ce passage le fondement (c’est bien de le dire) de la race humaine. J’avais eu l’idée d’avoir avec moi une paire de jumelles. Tracer sa route pour voir où je mettais les pieds me semblait important. Quelle direction prendre ? Je n’avais nulle envie de passer par l’intestin grêle pour retomber, peut-être encore, dans l’estomac. J’avais ma petite idée...



("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

12/10/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (10)

Chapitre 2 "Y retourner"... (10)

 

 

Je me trouvais dans l’estomac d’où je sortais péniblement, puis je tombai, malgré moi, dans le rectum, zut! me disais-je vexé. Je me couchai pour me reposer un peu lorsqu’un grand fracas se fit entendre. J’étais encore une nouvelle fois extirpé de ce corps par la faute d’un énorme pet, j’étais dans le néant. Ma détermination était, elle, intacte; je retournerai dans ce corps, je voulais savoir, explorer, comprendre cette anatomie si riche, si passionnante à découvrir. Une main secourable (la main du néant, le néant possède une invisibilité parfois palpable qui vous fait sortir, parfois, du vide pour vous y remettre). Combien de fois le vide se confie lorsque l’on sait l’écouter, je dressai une oreille attentive, il me glissa : « Veux-tu que je vienne avec toi? », sa question me laissait perplexe . Je lui répondis : « Pour quelle raison? », sa réponse fut étonnante : « Pour voir s'il y a du vide en elle ». Je lui fis cette proposition : « Entre dans ma besace », et nous partîmes à la recherche d'une pharmacie. Une pharmacie, il n'y en a pas à chaque coin de rue, même dans le néant où je n'avais pas envie de passer une journée entière à me morfondre. J'avais donc pensé à utiliser le même moyen de locomotion que pour le voyage précédent pour atteindre les régions hostiles de ce monde décidément récalcitrant à ma venue.

 

 

("D'un corps à l'autre"  de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

04/09/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (8)

Chapitre 2 "Y retourner". (1)

 

Plus malin qu’un esprit, il fallait trouver, cet état végétatif avait assez duré, n’être qu’un esprit n’était pas une vie. Une vie sans un corps de chair, ce n’était pas la vie. Je n’étais pas loin d’une neurasthénie congénitale. Je trouvai la solution bizarrement, puisque j’étais sorti par le derrière, je rentrerai par le derrière... oui, mais comment  ? Eurêka ! j’avais trouvé : au moyen d’un suppositoire suis-je bête de n’avoir pas pensé plutôt, à ce moyen de locomotion peu coûteux et qui m’emmènerait tout de go à l’endroit où mon parcours fut interrompu ? Mais comment intégrer la capsule ? Je frappai à la porte d’une pharmacie locale — dans le néant, il y en avait aussi, pour soigner les incurables du vide —. La pharmacienne, au demeurant, très sympathique me posa quelques questions, je relatai les faits. Elle me fit patienter dans une salle d’attente, quelques minutes plus tard un homme en blouse blanche, la soixantaine, les cheveux grisonnants apparut. Je le précédai dans une pièce pleine de machines étranges, il m’examina puis il me dit de m’allonger sur le divan. Il me donna un médicament à avaler et il me dit : « Maintenant vous allez fermer les yeux et vous allez penser fortement à ce corps et, dans quelques minutes, vous y serez »...

 

( Extrait de "D'un corps à l'autre" - Chapitre 2 "Y retourner" de Franck Roy - Ed. "Pays d'herbes - 2006).

à suivre...

18/08/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (7)

Chapitre 1 - "Le Saut de l'ange" (fin du chapitre)

 

Je crois que ce qui anime tout cela et qui est à l’origine de tous nos maux, c’est la PEUR ; la peur d’être adulte, la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la peur des religions, la peur des obèses, la peur des chiens, la peur d’une pantoufle. Cela devient ridicule et dangereux, la peur freine nos élans, la peur nous empêche de voir plus loin en toute sérénité, et pour finir la peur est castratrice. J’en arrive même à me demander, si, dans le couple, on n’a pas peur de l’autre.

  Est-ce que je t’ai apporté une réponse à ta question, monsieur l’intervieweur ?

— Oui... en partie

— Je reviendrai sur quelques sujets abordés ici.

— Monsieur l’Auteur, j’aimerais retourner dans ce corps.

— On y va....

          Au matin, si peu parler ainsi, au matin, je m’éveillai dans le noir. Mon excitation était extrême, jamais je n’avais connu de telles fourmis dans les jambes. Mon appétit de curiosité était insatiable, mon envie d’aller « explorer » ce coeur, et toutes les régions de ce corps me donnaient une pêche d’enfer. Je pris mon bagage, peu de choses en l’occurrence (je n’avais pas toujours trouvé ma besace, qui me manquait beaucoup). Je commençai une longue marche en avant. Je n’avais pas fait vingt mètres lorsque je fus projeté à l’extérieur de ce corps comme si une bombe avait explosé. Je me retrouvais dans le « néant », ce qui était le plus désagréable qui soit. J’étais dans un état de léthargie complète, le sentiment de n’être plus au monde, de n’être  plus qu’un esprit ;  je me croyais mort. Mais surtout, une odeur de puanteur se collait à moi, je compris à la seconde d’où je sortais.

 

("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)

à suivre...

23/06/2011

La Lumière sur le sentier... (6)

 - Ne désire que ce qui est en toi.

- Ne désire que ce qui est au-delà de toi.

- Ne désire que ce qui est hors d'atteinte.

 

...Car en toi se trouve la lumière du monde, l'unique Lumière qui puisse être répandue sur le Sentier. Si tu es incapable de la percevoir en toi-même, inutile de la chercher ailleurs. Elle est au-delà de toi parce qu'en la rejoignant tu as perdu ton moi. elle est hors d'atteinte parce que qu'elle recule indéfiniment. Tu entreras dans la lumière, mais jamais tu ne toucheras la flamme.

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")

à suivre... 

( Par ce texte et d'autres, ne voyez pas de prosélytisme dans une religion quelqu'une, je suis agnostique et en recherche de moi-même et dans les profondeurs de soi, mais j'aime bien avoir ce sentiment d'aller chercher quelque chose dans l'univers et dans moi-même, une sorte de road-movie initiatique à l'intérieur de l'être que je suis....  par des livres de certains auteurs qui me posent des questions, tout simplement.)

Note de Franck