Allez les yeux invisibles vers le beau.

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17/09/2014

De l'utopie à la réalité (exemple)...

réalité, utopie, Marinaleda,espagne,communauté,vie,réalisable,réflexion,comprendre,savoir,connaîtreLa bonne dimension, pour ceux que l’activité paysanne séduit, est bien le hameau, le village. D’où l’idée que tous ceux qui cherchent une voie alternative se groupent géographiquement en communautés. Utopie, mythe soixante-huitard ? Que nenni ! L’alternative est possible, n’en déplaise à tous les politiques qui nous font croire, brandissant pour cela l’épouvantail communiste, qu’il n’y a d’autre salut que dans l’économie libérale et la mondialisation.

À tous ceux qui parlent d’utopie et de rêve irréalisable, je les invite à découvrir Marinaleda.
Petite ville espagnole de 2700 habitants, en Andalousie, avec 12.000 hectares de terre. Depuis 30 ans, Marinaleda vit en mode communautaire, régie par une démocratie directe (100 à 200 réunions publiques et votes par an), a mutualisé les terres et les activités économiques (agriculture, maraîchage et conserverie) sur un mode coopératif. Salaire identique pour tous (47 euros par jour pour 6h30 à 8h de travail hebdomadaire selon la pénibilité), logement pour tous (maisons individuelles d’environ 90m2) pour 15 euros/mois, plein emploi, nombreuses infrastructures sportives et sociales gratuites, etc. Tous les bénéfices sont réinvestis pour le bien commun et par décision collective. Non seulement cela fonctionne, est pérenne (30 années de recul), mais le système apporte à tous les habitants sérénité et joie de vivre au quotidien. L’enthousiasme de chacun (parents, enfants, nouveaux venus) pour ce mode de vie et ce travail communautaire est unanime. Il ne s’agit pas d’un paradis sur terre fait de farniente, loin de là, mais de femmes et d’hommes qui vivent et travaillent avec passion, portés par une motivation commune.

Je vous invite à visiter les sites suivants (certains ne sont qu’en espagnol) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marinaleda
http://www.marinaleda.com/
http://www.youtube.com/watch?v=r8JcmhbasRw
http://www.youtube.com/watch?v=ybzS5vbz2f0


L’exemple de Marinaleda est très intéressant car il démontre que, localement, d’autres systèmes d’organisation de la société fonctionnent, peuvent très bien s’autogérer, s’insérer dans une région et un pays sans se marginaliser, vivre dans la modernité et l’échange et non revenir au moyen-âge. L’autogestion en est la clé. Le communisme, avec son pouvoir autoritaire, avait fait fausse route. L’état, s’il se souciait du bonheur de chacun, ne devrait être qu’un cadre, qu’une structure institutionnelle permettant aux communautés humaines de s’autogérer comme bon leur semble. Il s’agit bien d’une troisième voie, ni capitaliste ni communiste, qui repose sur une démocratie directe, une vraie démocratie politique, économique et sociale (je reviendrai sur la notion de démocratie directe dans un prochain billet).

Marinaleda repose essentiellement sur une activité agraire, mais rien n’empêche de dupliquer l’expérience dans le monde de l’industrie ou des services.

Je vous invite, chers lecteurs, à nous faire part de vos propres expériences de vie communautaire, réussies ou avortées, ou de nous signaler d’autres exemples du type « Marinaleda ».

 

11/06/2013

Pour un revenu universel...

revenu,universel,vivre,liberté,bien-être,raisonnable,communauté,fraternité,solidarité,intelligent,actionAu delà des clivages sociaux, des corporations, des écoles de pensée, nous, signataires du présent appel, voulons contribuer à provoquer dès maintenant une transformation réaliste et constructive de la société : celle du revenu de vie.

Qu’est-ce que le revenu de vie?

L’idée est soutenue de longue date par de nombreuses personnalités, de tous horizons politiques, de toutes confessions et de toutes nationalités. Elle est connue sous des appellations diverses : allocation universelle, revenu d’existence, revenu citoyen, revenu universel, revenu social garanti, dividende universel, revenu de base, etc. (cf. Wikipedia)

Le revenu de vie ne doit pas être confondu avec le RMI, le RSA et autres allocations attribuées de manière conditionnelle. Le revenu de vie, lui, est automatique, inconditionnel et inaliénable. Il concerne tout le monde, riches ou pauvres. Il est attribué à chaque individu, de la naissance à la mort. Son montant est suffisant pour garantir à chacun une existence décente – quoi qu’il arrive -. Il est cumulable avec les autres revenus (salariés ou non). Il ne peut être saisi aux plus modestes, mais il entre dans l’assiette d’imposition des plus aisés.

Le revenu de vie ne rémunère pas l’emploi, mais le travail au sens large

Ni l’emploi salarié, ni les revenus du capital, ni les aides sociales classiques ne peuvent prétendre désormais garantir le droit à l’existence de chacun tel que défini à l’article III de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est un fait : en raison de l’informatisation et de l’automatisation de la production, le plein-emploi ne peut plus être atteint. Par contre le travail est toujours d’actualité, et sa tâche est immense.

Il est plus que jamais nécessaire que chacun puisse travailler, d’abord à prendre soin de lui-même, de ses parents, de ses enfants et de ses proches, travailler ensuite pour contribuer aux biens communs accessibles à tous (connaissances, arts, culture, logiciels, etc.), travailler enfin à inventer et à mettre en oeuvre à toutes les échelles les moyens qui permettront de léguer une planète vivable aux générations futures.

Loin d’être un encouragement à la paresse, nous affirmons que le revenu de vie permettra à chacun, dans la mesure de ses capacités et de son désir, de s’engager de manière sereine, libre et responsable, dans des travaux essentiels pour l’intérêt général que les emplois traditionnels n’ont pas vocation à assumer.

Comment financer le revenu de vie ?

Il s’agit précisément d’engager pour le financement du revenu de vie tous les moyens alloués à l’entretien de la chimère du plein emploi. L’institution du revenu de vie implique pour les pays qui le mettront en place de revoir leur système fiscal et social, et probablement de reprendre un certain niveau de contrôle sur la création monétaire qu’ils avaient abandonné aux banques. Les calculs des économistes qui ont réfléchi en profondeur à cette question montrent que cela est parfaitement possible (cf. simulations).

Il n’est nul besoin d’attendre quelque cataclysme pour envisager cette profonde transformation. Cela peut se faire progressivement et sans dommage, à condition qu’il existe une prise de conscience et un engagement suffisamment massif. C’est à cet engagement que nous, signataires de cet appel, voulons amener.

Qu’avons-nous à perdre ?

L’illusion d’un emploi salarié et dûment rémunéré pour tous s’est volatilisé avec la crise. Avec cette disparition, va s’évanouir aussi pour beaucoup le réflexe de se définir en fonction de son activité professionnelle. Il ne faut pas le cacher, l’institution du revenu de vie amènera probablement à s’interroger plus encore, sur notre identité, notre rôle dans la société, notre aspiration à procréer en regard des problèmes de démographie, et sur la nature de ce que nous voulons transmettre à nos enfants.

L’institution du revenu de vie ne va pas sans mises en cause profondes de nombreuses habitudes. Nous pensons néanmoins que cette mutation des consciences et des comportements peut s’effectuer sans violence, et dans un esprit d’entr’aide mutuelle afin que se développe une nouvelle culture de la responsabilité.

Qu’avons-nous à gagner ?

L’institution du revenu de vie remet en cause le “travail” tel qu’il est compris usuellement, à savoir comme base du capital et des rapports sociaux. On le sait, la réduction du “travail” au seul “emploi” provoque automatiquement l’exclusion de ceux qui en sont privés, la peur du chômage chez les salariés, et le contrôle social des assistés. Cette confusion entre “travail” et “emploi” a un coût énorme pour la société aussi bien financièrement que socialement. Les pathologies sociales et psychiques qu’elle entraîne ne sont tout simplement plus soutenables.

Nous n’attendons pas du revenu de vie qu’il règle tous les maux, mais nous affirmons qu’il est absolument nécessaire pour surmonter la crise de confiance actuelle en réduisant le niveau intolérable, de pauvreté, d’exclusion et de peur.

Action

Au moment où les médias annoncent quotidiennement l’imminence de catastrophes provoquées par l’effondrement des économies, le réchauffement climatique ou les pandémies, nous affirmons qu’il existe un moyen efficace pour faire face collectivement et pour mobiliser les forces vives: c’est la voie du revenu de vie.

Nous citoyens signataires de cet appel, demandons, aux politiques de tous bords, aux syndicats et aux experts, en France et partout dans le monde, de prendre en compte cette voie dans les délais les plus brefs et d’engager avec nous cette grande transformation.

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