Allez les yeux invisibles vers le beau.

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18/09/2010

poème du jour...

 

Unknown-6.jpegLE BOULEVARD

 

La fraîcheur vive du boulevard pourri d'automne. Les larges feuilles des platanes dégringolent. C'est un écroulement imprévu et bizarre dans la lumière croisée des lampes à arc. Il tombe une petite pluie menue, serrée que le vent incline parfois sur les visages. La nuit est parfumée de l'odeur des feuillages gâtés : elle sent encore l'ambre, l'oeillet, la poudre, le fard et le caoutchouc des imperméables.

 

(Poème de Francis Carco)

17/09/2010

Maison de demain...

16/09/2010

Les écrans du futur...


Les écrans du futur

15/09/2010

La Carte et Le Territoire..


41vCA41r0OL._SL500_AA300_.jpgJe suis à lire le tout nouveau roman de Michel Houellebecq "La Carte et Le Territoire"  et je peux vous dire que c'est très agréable à lire et que nous avons tous intérêt à palper ces pages, et je vous l'encourage car c'est un très grand écrivain. Il part de la réalité la plus banale et vous donne à penser et à réfléchir sur ce monde. Je souhaite à vous montrer une idée de sa prose par les premières pages de son livre... (Franck ROY)

"Un an auparavant, à peu près à la même date, son chauffe-eau avait émis la même succession de claquements, avant de s'arrêter tout à fait. En quelques heures, la température dans l'atelier était tombée à 3 ° C. Il avait réussi à dormir un peu, à s'assoupir plutôt, par brèves périodes. Vers six heures du matin, il avait utilisé les derniers litres du ballon d'eau chaude pour une toilette sommaire, puis s'était préparé un café en attendant l'employé de Plomberie en général - ils avaient promis d'envoyer quelqu'un dès les premières heures de la matinée."

 

Voilà le début de ce roman et je vous assure qu'on s'y accroche et qu'on ne le quitte pas, la prose et l'intelligence de Houellebecq font le reste. Faites-moi des commentaires, si vous le souhaitez, sur ce livre de l'un des plus grands écrivains au monde ! Et il est Français ! (Franck ROY)

14/09/2010

La Présence et l'Image...

 

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Que faire, eh bien, en tout cas, interroger à nouveau la poésie, que nous avons laissée tout à l'heure à cet état de tutelle où veut la tenir aujourd'hui, dès qu'il s'agit de la vérité, la philosophie du langage.

Interroger la poésie, ce qui dans ma destinée n'est d'ailleurs que la réaction la plus naturelle, puisque c'est déjà dans son expérience, au cours des années, que se sont présentées à moi les contradictions et les inquiétudes que je viens d'essayer de dire, mais aussi que se seront obstinés un espoir et une idée de l'espoir. En fait, ce que la critique a souligné, récemment, et de la place de l'inconscient dans les décisions des poètes, ceux-ci l'ont perçu les premiers, et au seuil de notre modernité, qui commença comme désagrégation de l'idée absolue du moi qu'il y avait chez les Romantiques, ils en avaient déjà fait leur préoccupation principale. L'autonomie du signifiant, Rimbaud ne l'ignorait pas quand il écrivait le sonnet Voyelles, ni Mallarmé quand il agença le Sonnet en yx. Et cet excès des mots sur le sens, ce fut bien ce qui m'attira pour ma part, quand je vins à la poésie, dans les rets de l'écriture surréaliste. Quel appel, comme d'un ciel inconnu, dans ces grappes de tropes inachevables ! Quelles énergie, semblait-il, dans ces bouillonnements imprévus de la profondeur du langage ! Mais, passée la première fascination, je n'eus pas joie à ces mots qu'on me disait libres. J'avais dans mon regard une autre évidence, nourrie par d'autres poètes, celle de l'eau qui coule, du feu qui brûle sans hâte, de l'exister quotidtien, du temps et du hasard qui en sont la seule substance, et il me sembla assez vite que les trangressions de l'automatisme étaient moins la sur-réalité souhaitable, au-delà des réalismes trop en surface de la pensée contrôlée, aux signifiés gardés fixes, qu"une paresse à poser la question  du moi, dont la virtualité la plus riche est peut-être la vie comme on l'assume jour après jour, sans chimères, parmi les choses du simple.

 

(Extrait de "La Présence et L'image" de Yves Bonnefoy/ Mercure de France - 1983)

13/09/2010

La légende des sciences 5/6


Michel Serres - La légende des sciences VIII - 

11/09/2010

Ce que doivent être les choses... (3)

 

Unknown.jpeg... J'essayais de créer ce langage, je le fabriquais avec mes yeux, mes sensations, mes pensées, avec mon raisonnement dans une sorte de bulle qui dans mon esprit activait des impressions diverses plus ou moins confuses. Au fil de ce que je voyais et ressentais, je vivais. Le spectacle qui s'offrait à moi était de toute beauté. Un monde jusqu'alors inconnu émergeait, fait de périphrases, de circonvolutions verbales, de métaphores visuelles qui me donnaient l'agréable intuition de vivre en harmonie avec mes pensées. Tout ce que percevais, je le comprenais. Les ondes pénétraient mon être et se diffusaient en moi, un langage se concevait, s'inventait, se formulait. Un dialogue s'installait avec les animaux, les végétaux. Ils entretenaient un conciliabule intime et plaisant dans une sorte d'osmose jubilante. Nyad et Lian étaient en communion profonde et leur présence intense. Nos esprits en connivence, mon cerveau en relation avec ce qui m'entourait, l'Universel en lien direct avec nos âmes. L'enchantement existait et les intelligences fonctionnaient. Je restais très actif intellectuellement, mais une foule de questions me venaient et je ne savais pas comment sortir de cet état-là. Nyad émergea en me disant au creux de l'oreille :

- Laisse entrer mes mots et ma pensée par les mots. Laisse entrer le cosmos, laisse entrer tes joies, tes humeurs, tes bonheurs ; cherche la diversité, cherche à englober tes zones d'ombre dans le tréfonds de ta conscience : personnifie tes désirs.

Je pensais avoir entendu cela et j'en avais compris le sens depuis un moment déjà, tout me revenait dans un langage clair.

 

(Extrait du chapitre 14 de "Ce que doivent être les choses" de Franck Roy / Pays d'Herbes - 2008) à suivre...