Allez les yeux invisibles vers le beau.

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16/03/2012

Poème du jour...

FEMME ET OISEAU

 

images-1.jpegLe chat rêve et ronronne dans la lutherie brune. Il scrute le fond de l'ébène et de biais lape à distance le tout vif acajou. C'est l'heure où le sphinx de la garance détend par milliers sa trompe autour de la fontaine de Vaucluse et où partout la femme n'est plus qu'un calice débordant de voyelles en liaison avec magniola illimitable de la nuit.

 

(Poème de André Breton)images-2.jpeg

18/02/2012

D'un corps à l'autre... (Chapitre 3... 16)

Chapitre 3 "Au coeur des choses"... (16)

 

Me voici, j’y étais dans l’antre de cet organe central de l’appareil circulatoire, muscle situé entre les deux poumons. La forme était à peu près celle d’une pyramide triangulaire ;  où circulait le sang veineux et artériel ? Celui-ci, ce cœur précisément avait des battements de beauté sans cesse répétés, il voulait me parler, j’entendais sa clameur : « J’ai des choses à vous dire… » Je lui répondis par ces mots : « Quelles sont ces réalités ». J’étais tout à fait perplexe et interrogateur, je voulais aller au fond de celui-ci pour en retirer le nectar suprême, découvrir la texture, la nature, dont ces fibres émotionnelles et sensorielles me dévoileraient les choses à savoir.

Au milieu de cet organe palpitant et à chaque battement me voici ballotter, cela finissait par m’agacer puis j’en venais à me calmer, à être à son écoute, à entendre chacun de ses mots, de ses plaintes, de ses sentiments, de ses émotions. Je voulais le comprendre pour mieux l’apprivoiser et être indulgent avec lui. Je décidais de mettre toute ma confiance à lui répondre intelligemment. De cela naîtrait une conversation saine et enrichissante. Le sang, couleur rouge vif, affluait au niveau du ventricule gauche et je crus entendre une plainte, un long râle, un gémissement venir du plus profond. Pour moi, il n’y avait aucun doute, cela était de l’anxiété, une anxiété tellement communicative qu’elle m’interpella. J’essayai, dans un premier temps, de l’analyser, de prendre un certain recul, d’être le plus objectif pour déchiffrer le fond de sa pensée, mais je restai impuissant à sa plainte. Interpréter et définir une plainte ne se révélait pas à une quelconque pathologie, l’ampleur que celle-ci déployait m’inquiétait. Tout au plus, compatir et se montrer magnanime, on ne vit pas dans la plainte. Le cœur était si complexe, et celui-ci si étranger. Je me posais la question suivante : « Est-ce que les cellules de la femme étaient les mêmes que celles de l'homme ? » La réponse me paraissait évidente, c’était certain qu’elles étaient identiques, mais moi j’y voyais une petite différence. La cellule (ou bien les cellules) était l’unité fondamentale, morphologique et fonctionnelle de l’organisme humain, elle (ou elles) générait l’activité biologique et interne de notre corps, partant de là toutes les informations centralisées, par le cerveau, arrivaient pêle-mêle à ce pauvre cœur, qui ne savait que dire.

 

("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)

à suivre...

03/02/2012

D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 15)


Chapitre 2... "Y retourner"... (15)


Arrivé devant ce col de l’utérus, passage obligatoire, pour continuer mon long périple. Dès les premières pentes, mon pied droit glissa sous de petites pierres évitant la chute, je m’équilibrai bien malgré moi, le plus possible à la paroi. Je dus mettre toute ma bonne volonté et toute mon énergie pour atteindre le sommet. De ce sommet, je contemplais avec extase le paysage, ma motivation était de marcher, marcher, toujours marcher. Savoir, voir, comprendre était mon ultime raison. Je quittai ce col pour aller vers le cœur, organe musculaire et emblématique qui me posait bien des questions. Siège des sensations et émotions, organe qui distribue le sang vers les cellules organiques, mais je m’intéressais plus à l’aspect émotionnel que par son aspect physiologique. Même si l’un ne va pas sans l’autre, cette Faculté à rassembler toutes les forces vitales essentielles à l’épanouissement de l’être. Comprendre le sentiment amoureux, son intensité, sa graduation, sa longévité, sa capacité à éclore dans la chair de la tendre aimée. Bien des réponses à apporter pour mieux cerner cet organe (le cœur) à l’origine de nos émois qui avec l’aide du cerveau (je reparlerai du cerveau dans une prochaine étape) régente tout le système biologique et physiologique de notre organisme.

 

 Aller vers ce cœur n’était pas une mince affaire, il me fallait rejoindre la cage thoracique vers les poumons, organes de la respiration, où se font les échanges gazeux et qui vous font cracher le sang quand la plèvre est atteinte ; puis, il me fallait glisser à l’intérieur de cette cage et passer au milieu de deux convulsions. Je me devais de plonger dans une mer de sang et me laisser couler petit à petit vers l’objet cet obscur objet du désir au rythme des battements. Je me surpris à déclamer à haute voix un poème :

 

Quand l’effroi

Vint à en troubler un cœur aux abois

Un vide s’entend

Comme des battements sourds

Si seulement l’amour pouvait le lui donner

La chaleur enveloppante

De battements de beauté sans cesse répétés.


(D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)

à suivre...

29/01/2012

D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 14)


Chapitre 2 "Y retourner"... (14)

 

Je repris mon chemin par le conduit vaginal en direction de l’utérus, l’utérus dont j’avais gravi le col lors de la première étape de ce « voyage », plein de découvertes. Je me trouvais à l’intérieur de ce vagin en totale confiance, en étant serein, joyeux, n’ayant aucune appréhension particulière en me disant qu’il était bon de se sentir ici. Alors qu’ailleurs la vie au-delà de ce corps devait être bien triste, que le monde s’il ne pouvait exister que par la sensation que je ressentais à ce moment précis se devait d’être apaisant et harmonieux. En adéquation, en osmose avec les cellules de mon propre corps que constitue ce monde et qui sont autant de particules, qui fait la Genèse de ce grand univers et qui nous rattache aux éléments les plus infimes de l’intelligence et du cosmos ? Fais que tout est lié à notre cerveau et à notre corps, par définition. 


(D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)

à suivre....

01/01/2012

Francis Cabrel - Mademoiselle l'aventure...

20/12/2011

D'un corps à l'autre... (Chapitre 2... 13)

Chapitre 2 "Y retourner"... (13).



Je regardai, avec circonspection, ce petit organe érectile : le clitoris. Je le tâtai de mon doigt pour en connaître sa nature physiologique et fonctionnelle. À dire vrai, les organes de la femme sont d’une énigme des plus complexes qui m’amène à penser que cela pourrait être une des causes de l’incompatibilité possible de l’incompréhension relationnelle entre la femme et l’homme. Je veux dire que ce qui prime entre ces deux êtres n’est que purement sexuel. Avec pourtant une petite variante dont je vous parlerai plus tard.


— S’il te plaît, j’ai une question à te poser.

— Je t’écoute.

— Tu disais, au début, il faut être un adulte responsable... 

— À vrai dire, je le sens comme ça, c’est une personne affirmée, mûre qui jette sur la vie, sa vie, un oeil circonspect, prêt à intervenir en cas de litige, qui gère (même si je n’aime pas ce mot).

— Et l’enfant dans tout cela ?

— L’enfant que nous avons été subsiste en nous, il vit, il grandit, on ne peut le nier. Parfois même, il respire, il est là, il se réveille, me fait sentir sa présence, l’enfant me fait palper des choses. Intelligent, il nous structure, nous sommes l’adulte qu’il fait de nous, il agit sur notre personnalité, mais ne tombons pas dans son jeu, il est tellement malin qu’il peut nous engloutir, nous happer, nous dévorer et nous rendre infantiles. Il faut savoir le mettre à distance. 

— As-tu d’autres questions ?

— Non pas pour le moment.

— Alors, on plonge.

— Oh oui !


("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006) à suivre...

22/11/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (12)

Chapitre 2 "Y retourner"... (12)


Je me dirigeai aux confins de l’anus, l’odeur donnait aux parois de cette « caverne » un aspect austère et pestilentiel qui vous arrachait le coeur. J’arrivai devant le sphincter anal, puis je fis une halte. De mes jumelles, je contemplais, avant d’aller en direction du coeur, un paysage touffu. Je m’extirpai volontairement de ce corps, mais avec l’intention de ne pas trop m’éloigner. De plus, les portes de cet anus n’étaient pas trop loin. De petites plaintes jubilatoires et répétées se firent entendre à mon oreille, une fourrure épaisse et ondulante par contraction de la vulve éveilla ma curiosité. Puis, je me faufilai dans l’antre majestueux de la femme, le palais impérial et mystérieux, culte de tous les fantasmes érotisants et parfois pornographiques où bien des hommes ont laissé leur verge procréatrice qui fait que l’espèce se perpétue par leur sperme. Est-ce un bien pour l’avenir de l’humanité, est-ce que l’espèce humaine a ce besoin si vital de se perpétuer? Vaste problème...


(D'un corps à l'autre de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006) à suivre...