Allez les yeux invisibles vers le beau.

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16/05/2014

Poème du jour...

dickinson,américaine,poétesse,recueil,quatrains,auteure,poésie,réflexions,comprendre,savoirElle n'a que sa Grâce,

Et celle-ci, si peu s'étale,

Qu'il faut un art pour la déceler,

Un autre Art, pour la louer.

 

(Poème d'Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" - Poésie/Gallimard - 2011)

10/05/2014

Poème du jour...

Unknown.jpegEn printemps …


En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu’éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d’hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux…
Dans des pays d’argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d’émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d’eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.

Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s’inclinant de profil.
Ô l’ovale si pur d’alors, et le pistil
Du col où s’éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l’ange et l’air ” Exil du ciel ” ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !

Mil-huit-cent-vingt… parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d’Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur ” le lac ” étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j’ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d’un seul baiser.
L’idéal était roi sur un grand coeur brisé.

C’était le temps du patchouli, des janissaires,
D’Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.

Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.

Albert Samain, Le chariot d’or

20/04/2014

Poème du jour...

images-2.jpegPar d'aussi menues Courtoisies,

Une fleur, ou un Livre,

Se plantes de graines de sourires -

Qui dans l'ombre fleurissent.

 

(Poème de Emily Dickinson - Extrait de "Quatrains" - Ed. Poésie/Gallimard - 2011)

17/04/2014

Poème du jour...

Le Navire Mystique


images-2.jpegIl se sera perdu le navire archaïque
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus ;
Et ses immenses mâts se seront confondus
Dans les brouillards d’un ciel de bible et de cantiques.

Un air jouera, mais non d’antique bucolique,
Mystérieusement parmi les arbres nus ;
Et le navire saint n’aura jamais vendu
La très rare denrée aux pays exotiques.

Il ne sait pas les feux des havres de la terre.
Il ne connaît que Dieu, et sans fin, solitaire
Il sépare les flots glorieux de l’infini.

Le bout de son beaupré plonge dans le mystère.
Aux pointes de ses mâts tremble toutes les nuits
L’argent mystique et pur de l’étoile polaire.

 

Antonin Artaud

01/04/2014

Poème du jour...

poésie,poétesse,recueil,dickinson,américaine,réflexion,savoir,comprendre,simplicitéSi l'on échoue sur le Banc de la Pensée

Qu'en est-il en Mer ,

Le seul Vaisseau que l'on évite

Est sûr - la Simplicité -

 

(Poème de Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" - Poésie/Gallimard - 2011)

20/03/2014

Poème du jour...

images-2.jpegAme, cours ton risque,

Etre avec la Mort

Vaudrait mieux qu'avec toi ne pas être.

 

(Poème de Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" - Poésie/Gallimard - 2011)

03/03/2014

Poème du jour...

verlaine,Poète,écrivain,livre,saturniens,berger,réflexion,poésie,comprendre,savoir L'heure du berger

La lune est rouge au brumeux horizon;
Dans un brouillard qui danse, la prairie
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson;

Les fleurs des eaux referment leurs corolles;
Des peupliers profitent aux lointains,
Droits et serrés, leur spectres incertains;
Vers les buissons errent les lucioles;

Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit. 

 

(Poème de Paul Verlaine)