04/10/2011
Proses des ivresses... (17)
Fruit du travail de la réalité, nous sommes tous comme des composants naturels de la nature ; le système élémentaire de notre force au réel délivrée de son apesanteur dans l’espace-temps. Tu disais que : « La quiétude n’est pas une fin en soi », mais tu disais aussi : « Que l’inquiétude crée de la peur ». Sachant que ce monde va ainsi, la force dont tu pourras en tirer pourrait suffire à satisfaire la convergence de ton moi intérieur avec l’autre. Que ce qui transforme ton être ne puisse être en aucun cas source à une méditation profonde, mais ce que l’on en fait, sage relaxation de l’esprit vers les manifestations les plus audacieux de ton incommensurabilité à te fondre en toi-même ! Présence intrinsèque de l’existence sur ta vie dans ce qu’elle a de plus riche, puissance de ta reconnaissance alors de ta personne avec ta conscience dans l’effort de celle-ci à te comprendre. J’aime à dire : « Que la conscience devient une vérité dès lors qu’elle s’accomplit dans sa plénitude. » Tous les canaux de ton intelligence sont en équation avec l’éveil que cela suscite dans le réel, toutes divergences néfastes sont obstruées aux abords de l’esprit par la seule distraction de l’indifférence à toi-même. Mais assure-toi que la délivrance se fait par ton abnégation à vouloir libérer tes sens. Tu proféreras dès lors que la soumission au désir est plus lente que sa souffrance à naître. Le parfait éveil te révélera à ta présence reconnue, les apparences flatteuses seront les clés. Le fil vital de nos existences se médite dans l’épanouissement de l’être et dans sa capacité à comprendre les cycles de celle-ci. Tu pourras dire alors : « Que ceux qui parviendront à atteindre leur identité propre seront les seuls à comprendre que la vie est bien plus forte que la mort.
(Prose inédite de Franck Roy à paraître dans "Chemins escarpés")
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27/08/2011
Proses des ivresses... (13)
Dans l’espace primordial, il y a ma place, significative, droite dans l’emplacement de tout être du réel. Le rappel de soi aux autres est une libération intemporelle de l’âme vers la conscience, essence du beau vers le divin. Ici, passe le rayon lumineux de l’invisible clarté vers les flots du corps, de la parole et de l’esprit lavant toutes les souillures engendrées par le négatif d'une imagination morbide. La purification et la contemplation sont les liens originaux vers une solide reconstruction aux forces pénétrantes et réactivent du naturel. L’énergie en visualise la fonction par sa phase de développement ; l’âme parvient ainsi à une réalité où elle se reflète avec soi. À ce moment-là, commence et défile la concentration des visions du vécu déployé, variable selon les assises du temps. Le féminin accompagne ces territoires bien délimités tributaires de ces traditions millénaires où les différences se destinent aux phases ultimes de la connaissance et de l’intelligence au service de mon moi intérieur. La pensée principale se libère par l’écoute et le don de soi à travers les sons mélodieux des voix intimes, celles qui se diffusent à l’intérieur du corps. Transparence totale et compréhension des individus par l’expérience essentielle de l’expérience directe qui émergent à la spiritualité naissante. Clarification et représentation manifestent comme une respiration externe et lente de nous-mêmes vers la sagesse de canaux de dérivation de nos intelligences unifiées...
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11/08/2011
Proses des ivresses... (11)
LES REVERBERES AFRICAINS
J'étais ivre l'autre nuit d'un vin venu d'Europe et qui avait fait le voyage sur un bateau lent et secoué par la tempête. Ce vin qui avait des souvenirs marins et l'humeur impétueuse des flots, avait communiqué pour toujours à son essence spirituelle un caractère sauvage et tumultueux. La mer donne à ses amis un goût ardent de la liberté : ce vin avait un goût de corsaire ; en des temps meilleurs il se fût fait pirate, aurait mérité d'être pendu à une vergue dans le port de Londres, non loin de quelque celèbre capitaine. Je ne dirai rien de moi : ce vin merveilleux m'habitait.
Ainsi gréé, puissant comme un dieu, je partis au hasard des rues du Caire.
(Prose de Georges Limbour - extrait de "Soleil bas" - Ed. Gallimard)
à suivre...
( Portrait de Georges Limbour par Picasso...)
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13/07/2011
Proses des ivresses... (9)
Frères, vous pullulez, vous vous entroupez, vous vous encroûtez. Bientôt les caves seront à sec et que deviendrons-nous ? Les uns crèveront lamentablement, les autres se mettront à boire d'infâmes potions chimiques. On verra des hommes s'entretuer pour une goutte de teinture d'iode. On verra des femmes se prostituer pour une bouteille d'eau de Javel. On verra des mères distiller leurs enfants pour en extraire des liqueurs innommables. Cela durera sept années. Pendant les sept années suivantes, on boira du sang. D'abord le sang des cadavres, pendant un an. Puis le sang des malades, pendant deux ans. Puis chacun boira son propre sang, pendant quatre ans. Pendant les sept années suivantes, on ne boira que des larmes et les enfants inventeront des machines à faire pleurer leurs parents pour se désaltérer. Alors il n'y aura plus rien à boire et chacun criera à son dieu : " rends-moi mes vignes ! " et chaque dieu répondra : " rends-moi mon soleil ! ", mais il n'y aura plus de soleils, ni de vignes, et plus moyens de s'entendre.
Des soleils et des vignes, il y en a encore. Mais sans soif, on ne fait plus de vin. Plus de vin, on ne cultive plus les vignes. Plus de vignes, les soleils s'en vont : ils ont autre chose à faire que de chauffer les terres sans buveurs, ils se diront : allons maintenant vivre pour nous. Cela, le voulez-vous ?
- Non ! gronda l'auditoire.
- Avez-vous soif ?
- Oui ! confessa l'auditoire.
- Eh bien, allons aux vignes ! Mais pour cela, il faut partir comme moi, en délaissant tous les biens de ce monde, en n'emportant que le strict nécessaire. Qui a soif me suive !
(" La Grande Beuverie " de René Daumal - Ed. Gallimard)
04:34 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : daumal, littérature, livre, beuverie, réflexion, prose, ivresse, écrivain
04/04/2011
Proses des ivresses... (2)
Quelques minutes après la crise de cocaïne, on fait preuve d'une soudaine hilarité et d'une impression de légèreté. On sent un certain engourdissement sur les lèvres et le palais, suivi d'une impression de chaleur dans les mêmes régions ; et l'on boit de l'eau froide, elle paraîtra chaude aux lèvres et froide à la gorge. A d'autres moments, l'impression dominante est une fraîcheur assez agréable dans la bouche et la gorge.
Lors de ce premier essai, je subis une courte période d'effets toxiques, qui ne se reproduisirent pas au cours des essais suivants. Ma respiration devint plus lente et plus profonde et je me sentis quelque peu languissant. Après quelques minutes, la véritable euphorie de la cocaïne commença, introduite par une série d'éructations apaisantes. Tout de suite après la prise de cocaïne, je notai un léger ralentissement de mon pouls et plus tard une relative accélération. j'ai observé les mêmes signes physiques de l'effet de la cocaïne chez les autres surtout chez les personnes de mon âge. Le symptôme le plus fréquent se révéla être la répétition d'éructations apaisantes. celle-ci sont fréquemment accompagnées d'un grondement provenant probablement du haut de l'intestin ; deux personnes que j'ai observées, qui me disaient être capable de reconnaître les mouvements de leur estomac, déclaraient avoir détecté à plusieurs reprises de tels mouvements. souvent, à la fin de l'effet produit par la cocaïne, les sujets prétendent avoir éprouvé une impression de chaleur intense dans la tête. Je remarquais cette impression chez moi-même aussi bien qu'au cours d'expériences ultérieures, bien que d'autres fois elle fut absente. La cocaïne donna lieu à des vertiges que dans deux cas.
Les effets toxiques de la coca sont finalement de faible durée et d'une bien moindre intensité que ceux produits par des doses efficaces de quinine ou de salicylate de soude ; ils semblent devenir même plus faibles après usage répété de la cocaïne.
("La Cocaïne" de Sigmund FREUD)
Note de Franck : Selon l'humeur du moment, il y aura dans cette nouvelle rubrique "Proses des ivresses" des récits insolites, surréalistes et parfois déroutants écrits par des auteurs connus ou inconnus (en l'occurrence votre serviteur et ceux qui voudront m'envoyer leur texte à l'adresse suivante : kraly.57@orange.fr) ces textes avant d'être mis en ligne seront jugés à la seule appréciation du propriétaire du blog. Tous les sujets seront abordés, sans pour cela qu'ils tombent dans le scabreux. Vous pouvez, d'ores et déjà, m'envoyer vos textes.
PS : Un seul repère pour lire ces textes le logo (qui sera identique à chaque fois).
04:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, freud, cocaïne, réfexion, prose, ivresse
29/03/2011
Proses des ivresses... (1)
"Etes-vous un homme positif et l'or est-il votre dieu, goûtez à ceci, et les mines du Pérou, de Guzarate et de Golconde vous seront ouvertes. Etes-vous un homme d'imagination, êtes-vous poète, goûtez encore ceci, et les barrières du possible disparaîtront : les champs de l'infini vont s'ouvrir, vous vous promènerez libre de coeur, libre d'esprit dans le domaine sans borne de la rêverie."
(extrait de "Le Comte de Monte-Cristo" - Alexandre Dumas)
Note de Franck : Selon l'humeur du moment, il y aura dans cette nouvelle rubrique "Proses des ivresses" des récits insolites, surréalistes et parfois déroutants écrits par des auteurs connus ou inconnus (en l'occurrence votre serviteur et ceux qui voudront m'envoyer leur texte à l'adresse suivante : kraly.57@orange.fr) ces textes avant d'être mis en ligne seront jugés à la seule appréciation du propriétaire du blog. Tous les sujets seront abordés, sans pour cela qu'ils tombent dans le scabreux. Vous pouvez, d'ores et déjà, m'envoyer vos textes.
Pour commencer un court extrait d'Alexandre Dumas.
PS : Un seul repère pour lire ces textes le logo (qui sera identique à chaque fois).
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