22/09/2013
Trois maîtres de vie... (14)
Parmi les points communs de leur vie, l'un d'entre eux est assez singulier et mérite d'emblée d'être souligné : le Bouddha, Socrate et Jésus n'ont laissé aucune trace écrite. Pourtant, tous trois savaient très probablement lire et écrire, ainsi qu'il fut d'usage pour les jeunes gens de leur époque et de leur milieu - même si, dans l'Inde du Bouddha, au Vème siècle avant notre ère, l'usage de l'écriture était réduit, se limitant aux échanges commerciaux et administratifs. Leur désir de se limiter à un enseignement oral n'est sans doute pas anodin. L'enseignement qu'ils transmettent est une sagesse de vie. Celle-ci se transmet de manière vivante, par la force de l'exemple, la justesse du geste, la parole vive, l'intonation de la voix. Elle se transmet avant tout à un cercle étroit de disciples, même si Jésus aimait aussi parler aux foules. A des hommes et des femmes qui ont parfois tout quitté pour mettre leurs pas dans les traces de ceux qu'ils considèrent comme des maîtres de sagesse, et qui auront à coeur de transmettre leur vie et leur parole. Certains de ces disciples ont écrit, d'autres ont continué de transmettre un enseignement oral avant que de plus lointains disciples ne consignent leur témoignage.
(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" -2009)
à suivre...
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20/09/2013
Pensée du Jour...
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09/09/2013
Poème du jour...
LE VIEUX SALTIMBANQUE
Partout s’étalait, se répandait, s’ébaudissait le peuple en vacances. C’était une de ces solennités sur lesquelles, pendant un long temps, comptent les saltimbanques, les faiseurs de tours, les montreurs d’animaux et les boutiquiers ambulants, pour compenser les mauvais temps de l’année.
En ces jours-là il me semble que le peuple oublie tout, la douleur et le travail ; il devient pareil aux enfants. Pour les petits c’est un jour de congé, c’est l’horreur de l’école renvoyée à vingt-quatre heures. Pour les grands c’est un armistice conclu avec les puissances malfaisantes de la vie, un répit dans la contention et la lutte universelles.
L’homme du monde lui-même et l’homme occupé de travaux spirituels échappent difficilement à l’influence de ce jubilé populaire. Ils absorbent, sans le vouloir, leur part de cette atmosphère d’insouciance. Pour moi, je ne manque jamais, en vrai Parisien, de passer la revue de toutes les baraques qui se pavanent à ces époques solennelles.
Elles se faisaient, en vérité, une concurrence formidable : elles piaillaient, beuglaient, hurlaient. C’était un mélange de cris, de détonations de cuivre et d’explosions de fusées. Les queues-rouges et les Jocrisses convulsaient les traits de leurs visages basanés, racornis par le vent, la pluie et le soleil ; ils lançaient, avec l’aplomb des comédiens sûrs de leurs effets, des bons mots et des plaisanteries d’un comique solide et lourd comme celui de Molière. Les Hercules, fiers de l’énormité de leurs membres, sans front et sans crâne, comme les orang-outangs, se prélassaient majestueusement sous les maillots lavés la veille pour la circonstance. Les danseuses, belles comme des fées ou des princesses, sautaient et cabriolaient sous le feu des lanternes qui remplissaient leurs jupes d’étincelles.
Tout n’était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte ; les uns dépensaient, les autres gagnaient, les uns et les autres également joyeux. Les enfants se suspendaient aux jupons de leurs mères pour obtenir quelque bâton de sucre, ou montaient sur les épaules de leurs pères pour mieux voir un escamoteur éblouissant comme un dieu. Et partout circulait, dominant tous les parfums, une odeur de friture qui était comme l’encens de cette fête.
Au bout, à l’extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s’était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d’homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute ; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse.
Partout la joie, le gain, la débauche ; partout la certitude du pain pour les lendemains ; partout l’explosion frénétique de la vitalité. Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d’horreur, de haillons comiques, où la nécessité, bien plus que l’art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable ! Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas ; il ne chantait aucune chanson, ni gaie ni lamentable, il n’implorait pas. Il était muet et immobile. Il avait renoncé, il avait abdiqué. Sa destinée était faite.
Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières, dont le flot mouvant s’arrêtait à quelques pas de sa répulsive misère ! Je sentis ma gorge serrée par la main terrible de l’hystérie, et il me sembla que mes regards étaient offusqués par ces larmes rebelles qui ne veulent pas tomber.
Que faire ? À quoi bon demander à l’infortuné quelle curiosité, quelle merveille il avait à montrer dans ces ténèbres puantes, derrière son rideau déchiqueté ? En vérité, je n’osais ; et, dût la raison de ma timidité vous faire rire, j’avouerai que je craignais de l’humilier. Enfin, je venais de me résoudre à déposer en passant quelque argent sur une de ses planches, espérant qu’il devinerait mon intention, quand un grand reflux de peuple, causé par je ne sais quel trouble, m’entraîna loin de lui.
Et, m’en retournant, obsédé par cette vision, je cherchai à analyser ma soudaine douleur, et je me dis : Je viens de voir l’image du vieil homme de lettres qui a survécu à la génération dont il fut le brillant amuseur ; du vieux poëte sans amis, sans famille, sans enfants, dégradé par sa misère et par l’ingratitude publique, et dans la baraque de qui le monde oublieux ne veut plus entrer !
(Extrait de "Petits poèmes en prose" de Charles Baudelaire)
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07/09/2013
Chemins escarpés... (21)
Ainsi se lève l’aube victorieuse, paisible et heureuse, sous la forme de corps flamboyants où de riches liens s’unissent. De ton imagination, tu en fais un dialogue et une saine nourriture de l’esprit en osmose avec les consciences actuelles… De celles qui s’échappent du cerveau par leur émanation naturelle et qui se dirigent vers les êtres de lumière. Bien que je me félicite de les voir ainsi voler comme des papillons vers leurs nids, par une sagesse souveraine, toutes ces luminescences qui sentent bon la connaissance s’offrent le bonheur. Promesse de matins radieux sous un ciel tout bleu, j’implore, alors, votre patience pour ce défilé génial qui en ordre serré entrera dans ces esprits clairvoyants. Nul doute, on s’écoutera dire : « Elles sont en lieu sûr pour l’éternité qu’elles sachent en garder les substances essentielles à nos vies ». Semblables aux choses qui s’octroient un décor, ces luminescences seront les gardiennes des lieux. À nous d’en sauvegarder leurs âmes.
(Poème inédit de Pôl Kraly (alias Franck Roy) in "Chemins escarpés" - à paraître)
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06/09/2013
Vient de Paraître...
Mon roman "Ce que doivent être les choses" vient de paraître sous deux formules chez lulu.com, en version papier et en version numérique pour tablettes sur "eBook"...
6,99 Euros - 200 pages (version numérique - eBook)
19,04 Euros - 200 pages (version papier) - (de bonne qualité)
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05/09/2013
Trois maîtres de vie... (13)
Socrate, Jésus et Bouddha nous apprennent à vivre. Le témoignage de leur vie et l'enseignement qu'ils proposent est, me semble-t-il, universel et d'une étonnante modernité. Leur message est centré sur l'être individuel et sa croissance, sans jamais nier sa nécessaire inscription dans le corps social. Il propose un savant dosage de liberté et d'amour, de connaissance de soi et de respect d'autrui. Même s'il s'enracine diversement dans un fonds de croyances religieuses, il n'est jamais froidement dogmatique : il donne toujours du sens et fait appel à la raison. Il parle aussi au coeur.
(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. Fayard - 2009)
à suivre...
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04/09/2013
Méloé...
Mon roman "Méloé" vient de paraître chez lulu.com vous pouvez le commander...
18,90 Euros - 238 pages
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