Allez les yeux invisibles vers le beau.

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22/03/2013

Trois maîtres de vie... (8)

lenoir,philosophie,fayard,socrate,jésus,bouddha,réflexion,crise,humain,comprendre,savoir,écrivain,En cela, je crois que la crise peut et se doit d'avoir un impact positif. Elle peut nous aider à refonder notre civilisation, devenue pour la première fois planétaire, sur d'autres critères que l'argent et la consommation. Cette crise n'est pas simplement économique et financière, mais aussi philosophique et spirituelle. Elle renvoie à des interrogations universelles : qu'est-ce qui rend l'être humain heureux ? qu'est-ce qui peut être considéré comme un progrès véritable ? Quelles sont les conditions d'une vie sociale harmonieuse ?

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)


à suivre...

09/03/2013

Les grands auteurs... (2)

Premier discours

Blaise PascalPour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image.

Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et, ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. D’abord il ne savait quel parti prendre ; mais il se résolut enfin de se prêter à sa bonne fortune. Il reçut tous les respects qu’on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi.

Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas ce roi que ce peuple cherchait, et que ce royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double pensée : l¹une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que ce n’était que le hasard qui l’avait mis en place où il était. Il cachait cette dernière pensée et il découvrait l’autre. C’était par la première qu’il traitait avec le peuple, et par la dernière qu’il traitait avec soi-même.

Ne vous imaginez pas que ce soit par un moindre hasard que vous possédez les richesses dont vous vous trouvez maître, que celui par lequel cet homme se trouvait roi. Vous n’y avez aucun droit de vous-même et par votre nature, non plus que lui : et non seulement vous ne vous trouvez fils d’un duc, mais vous ne vous trouvez au monde, que par une infinité de hasards. Votre naissance dépend d’un mariage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont vous descendez. Mais d’où ces mariages dépendent- ils ? D’une visite faite par rencontre, d’un discours en l’air, de mille occasions imprévues.

Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres, mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées ? Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous ? Cela n’est pas véritable. Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous ayez sur ces choses. S’il leur avait plu d’ordonner que ces biens, après avoir été possédés par les pères durant leur vie, retourneraient à la république après leur mort, vous n’auriez aucun sujet de vous en plaindre.

Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. Un autre tour d’imagination dans ceux qui ont fait les lois vous aurait rendu pauvre ; et ce n’est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître, avec la fantaisie des lois favorables à votre égard, qui vous met en possession de tous ces biens.

Je ne veux pas dire qu’ils ne vous appartiennent pas légitimement, et qu’il soit permis à un autre de vous les ravir ; car Dieu, qui en est le maître, a permis aux sociétés de faire des lois pour les partager ; et quand ces lois sont une fois établies, il est injuste de les violer. C’est ce qui vous distingue un peu de cet homme qui ne posséderait son royaume que par l’erreur du peuple, parce que Dieu n’autoriserait pas cette possession et l’obligerait à y renoncer, au lieu qu’il autorise la vôtre Mais ce qui vous est entièrement commun avec lui, c’est que ce droit que vous y avez n’est point fondé, non plus que le sien, sur quelque qualité et sur quelque mérite qui soit en vous et qui vous en rende digne. Votre âme et votre corps sont d’eux-mêmes indifférents à l’état de batelier ou à celui de duc, et il n’y a nul lien naturel qui les attache à une condition plutôt qu’à une autre.

Que s’ensuit-il de là ? que vous devez avoir, comme cet homme dont nous avons parlé, une double pensée ; et que si vous agissez extérieurement avec les hommes selon votre rang, vous devez reconnaître, par une pensée plus cachée mais plus véritable, que vous n’avez rien naturellement au- dessus d’eux. Si la pensée publique vous élève au-dessus du commun des hommes, que l’autre vous abaisse et vous tienne dans une parfaite égalité avec tous les hommes ; car c’est votre état naturel.

Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce secret. Il croit que la noblesse est une grandeur réelle et il considère presque les grands comme étant d’une autre nature que les autres. Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez ; mais n’abusez pas de cette élévation avec insolence, et surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres.

Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l’erreur du peuple, s’il venait à oublier tellement sa condition naturelle, qu’il s’imaginât que ce royaume lui était dû, qu’il le méritait et qu’il lui appartenait de droit ? Vous admireriez sa sottise et sa folie. Mais y en a-t-il moins dans les personnes de condition qui vivent dans un si étrange oubli de leur état naturel ?

Que cet avis est important ! Car tous les emportements, toute la violence et toute la vanité des grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont : étant difficile que ceux qui se regarderaient intérieurement comme égaux à tous les hommes, et qui seraient bien persuadés qu’ils n’ont rien en eux qui mérite ces petits avantages que Dieu leur a donnés au-dessus des autres, les traitassent avec insolence. Il faut s’oublier soi-même pour cela, et croire qu’on a quelque excellence réelle au-dessus d’eux, en quoi consiste cette illusion que je tâche de vous découvrir.

 


Pascal

04/02/2013

La fusion des êtres...

images-3.jpeg La fusion des êtres, des végétaux, de la nature avec tout ce qui nous entoure crée des ondes positives et négatives pour la planète entière, le sort d’un arbre, les ondes qu’il dégage... Du  fait que, nous aussi, les humains, nous avons une influence sur sa végétation comme sur nous-mêmes, mais j’en parlerai plus loin. J’aborderai, aussi : « les éveilleurs de conscience »; « la vie dans la conscience »; « l’homme et la nature »; « la mort du corps charnel »; « l’état végétatif »; « vers l’accomplissement » et enfin « la finitude ». Il y a dans la personne humaine (mais non seulement), des êtres de demain pour des vies antérieures et futures pour une symbiose de l’état harmonieux de notre univers. L’agnostique que je suis n’a pas réponse à tout, mais il propose des voies dans la nuit, dans le prétendu néant. Car le néant nous réunit dans l’absolu et en nous-mêmes, dans l’accomplissement de nos intelligences, de nos consciences. Philosophe, de ma propre raison, de ma propre intelligence, de mon propre esprit végétatif, je veux dire en vérité prédisposer à cet état. Il nous faut consommer ensemble le meilleur pour que tout cela libère des pulsions vers cette alchimie spirituelle qui nous gouverne, à cela essayons de capter la connexion cérébrale de nos cerveaux en ébullition. Le travail des uns pourrait servir le travail des autres dans l’approche d’une acuité communicative que ce livre offre. On se doit de remettre le lecteur gentiment en place et en accord avec lui-même dans cette vie, où tout lui échappe, lui donner des liens avec les autres, avec ce qui nous entoure, lui faire prendre conscience, comme le dit Sartre que « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Reste à faire une vie en harmonie; un corps en harmonie; un esprit en harmonie avec les choses. À cela, l’assurance d’un monde plus vivant saura être à notre portée et nous fera comprendre le Cosmos et ce que nous sommes. 


(extrait de "Un temps pour une conscience" de Pôl Kraly -Ed. "Pays d'Herbes" - 2012)

 

21/01/2013

Poème du jour...

images-3.jpegNuit de neige


La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.




Auteur : Guy de MAUPASSANT

18/01/2013

Chemins escarpés... (8)

images-3.jpegUne existence basée sur le spirituel ouvre l’esprit qui féconde la connaissance vers des richesses insoupçonnées, signe de l’intellect au service de l’universel en quête de sens. Une dimension propice alors à engendrer un esprit sain est la base qui prédispose la question existentielle au réel. Ne pas confondre, dans ce cas, l’obtention de ce que demande le réel par rapport à l’esprit même si une parfaite harmonie demeure subjacente. Définitivement libéré de l’irrésolue pratique de notre moi et de notre surmoi, le corps apprend dans le giron de l’esprit que la claire lumière n’est pas le fruit d’une chimère quelconque. Mais en revanche la familiarité des points clés de ce que nous donne la conscience. Toutes naissances naturelles qui émergent de ce que la conscience veut bien nous délivrer sont le fruit d’une intelligence non parasitée par l’ordinaire, le quotidien de nos pensées. En résumé, cherchons à connaître le souffle qui anime nos vraies pensées dans l’insouciance d’un corps sain et d’un esprit attentif aux signes positifs de l’éveil de notre conscience. La libération naturelle de nos peurs se fait par l’écoute de nos sens, la quintessence subliminale et le son originel vont vers l’acuité intellectuelle.


(Extrait de "Chemins escarpés" de Pôl Kraly à paraître aux Ed. "Pays d'Herbes")

 

14/01/2013

Les grands auteurs... (1)

faubert,éducation,extrait,écrivain,littéraire,texte,Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, _ la Ville-de-Montereau _ , près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard. 

Des gens arrivaient hors d'haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer. 

Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d'usines, filèrent comme deux larges rubans que l'on déroule. 

Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. A travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d'oeil, l'île Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame ; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir. 

M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, s'en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir pendant deux mois, avant d'aller _ faire son droit _ . Sa mère, avec la somme indispensable, l'avait envoyé au Havre voir un oncle, dont elle espérait, pour lui, l'héritage ; il en était revenu la veille seulement ; et il se dédommageait de ne pouvoir séjourner dans la capitale, en regagnant sa province par la route la plus longue. 

Le tumulte s'apaisait ; tous avaient pris leur place ; quelques-uns, debout, se chauffaient autour de la machine, et la cheminée crachait avec un râle lent et rythmique son panache de fumée noire ; des gouttelettes de rosée coulaient sur les cuivres ; le pont tremblait sous une petite vibration intérieure, et les deux roues, tournant rapidement, battaient l'eau. 

(Extrait de "L'éducation sentimentale" de Gustave Flaubert)

à suivre...

13/01/2013

Trois maîtres de vie... (5)

Etre ou avoir ?

 

Essai,lenoir,philosophe,philosophie,réflexion,livre,écrivain,comprendre,savoirLa question est aussi vieille que l'histoire de la pensée. Et pourtant elle se pose aujourd'hui avec une acuité toute particulière. Nous sommes en effet plongés dans une crise économique d'une ampleur rare, qui devrait remettre en cause notre modèle de développement fondé sur une croissance permanente de la production et de la consommation. n'étant pas économiste, je ne saurais me prononcer sur les tenants et les aboutissants de la situation actuelle. Mais, d'un point de vue philosophique, je pressens qu'elle peut avoir un effet positif, et ce malgré des conséquences sociales dramatiques que beaucoup subissent et que nous observons tous.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir -Ed. "Fayard" - 2009)