13/04/2012
Un Temps pour une Conscience... (3)
Les Eveilleurs de Conscience (suite)...
Toutes ces lanternes (je parle des plus éclairantes) illuminent la route que l’on doit suivre, parsemée d’embûches certes, mais généreuse à souhait. Le trajet se trace avec pudicité et convenance, la force des « éveilleurs » c’est qu’ils travaillent souvent dans l’ombre. Ils transmettent leur énergie par dose homéopathique parfois, dans l’oreille. Comme, le bouche-à-oreille est le meilleur système pour que celui-ci soit convaincant et pour que l’issue soit toujours gagnante. Il faut que de la conscience à la conscience, votre interlocuteur soit réceptif à votre écoute (comme je l’indique dans les catégories de lanternes ci-dessus). Mais, le plus fort est la télépathie, la plus géniale, car elle émet simultanément, et fabrique des « éveilleurs » à la pelle. Son poids est énorme et sa diffusion rapide. Son intelligence dirige et renforce la capacité de celle-ci à engendrer des êtres en parfaite harmonie avec eux-mêmes. La télépathie est d’une productivité redoutable, car elle exécute sa tâche avec perspicacité et en douceur, sans rompre le lien qui se fait sous l’eau (façon de parler). Elle a toujours existé, depuis les Homos Sapiens, les tribus aborigènes, les sages de l’orient, les bouddhistes, ceux qui ont la capacité de transmettre. Sur cette terre, il y a plus de personnes que l’on ne croit qui arrivent à faire passer le message. Dans ce monde moderne, les intelligences vont vite comme des ordinateurs, elles diffusent. L’ordinateur, outil utile, est l’autre moyen « d’accrocher » les consciences. Son originalité c’est qu’il est partout et que lui aussi est efficace. Il faut, bien sûr, s’en servir à bon escient pour atteindre sa cible… Mais son inventivité est indispensable pour faire communiquer les gens, de nos jours, il est impensable sans lui de faire les choses.
Mais il n’y a pas que les ordinateurs, la télépathie, le dialogue, la conscience, l’intelligence, il y a les actes. « Un éveilleur » se reconnaît, aussi à l’action, humanitaire, ou l’aide à son prochain, il se montre, ici, doublement important comme s’il faisait la cuisine et servait à table. Son rendement n’est plus le même, son énergie n’est plus la même, son mental n’est plus le même, il est la perfection incarnée, si les traits de sa personnalité ne sont pas entachés d’une faiblesse quelconque. Je veux dire qu’un « éveilleur » peut avoir des asthénies notoires dues à son éducation, à sa traversée de vie qui agit sur son comportement ; il peut être jaloux, faible parfois, avoir des curiosités malsaines ou autres choses. À savoir que les « éveilleurs » ne sont pas toujours des hommes ou des femmes irréprochables. Dans tous les cas, ils sauront se montrer à la hauteur dans la discussion ou dans les actes. « L’éveilleur » est dans l’ensemble assez intelligent pour ne pas avoir beaucoup de défauts, son intelligence travaille pour lui.
Parlons maintenant du sort de l’humanité entre les mains des « éveilleurs », sachez tout de suite, qu’il est rassurant. Nous sommes dans de bonnes mains et plus leur nombre ira en grandissant, et plus cette planète sera bonne à vivre. Mais l’adversaire est redoutable et surtout bête ; il peut nous emmener au désastre. Sachons être les garants d’un héritage bien précaire, mais important, pour que celui-ci se construise encore de jour en jour. La bêtise est notre plus dure ennemie, parce qu‘elle est avant tout ignare, méchante et gratuite. Elle défie l’entendement et il n’est jamais facile de la raisonner lorsque cela parfois est vain. Mais nous avons des armes, et ces armes sont l’intelligence, la générosité, le courage, l’humanité et d’autres encore…
La planète, disais-je, est dans de bonnes mains, car ces mains-là ne sont pas sales et veulent du bien à l’humanité, malgré les conflits qui éclatent un peu partout. Ces « éveilleurs » sont prêts à rendre justice, à faire ou dire les choses qui feront du bien à l’autre et aux autres. Ils sont capables de soulever des montagnes et de s’infiltrer dans les sphères les plus hautes du pouvoir, ce sont en quelque sorte nos pions sur le grand échiquier des hiérarchies octogonales de ceux qui nous dominent, certains sont des nôtres. Car, voyez-vous, je me considère comme un « éveilleur », d’ailleurs pour écrire un livre comme celui-ci, vous l’aviez sans doute deviné. Mais je ne suis pas un « éveilleur » qui vit en harmonie avec ses pensées (je m’expliquerai davantage dans le chapitre à suivre). Je connais des amis proches de moi (ils ne sont pas nombreux) qui vivent en harmonie avec leurs pensées, en plus d’être des « éveilleurs », qualité rare d’être harmonieux en soi. Ces personnes sont doublement précieuses, la sagesse et la grâce les touchent, car il y a peu de gens qui se disent en accord avec leurs pensées. À ce moment, on vient d’atteindre le summum du genre humain, l’heureuse possession de l’âme, ils l’ont entre leurs doigts de fées et ils en connaissent l’origine. Plus loin dans mon récit, je parlerai de l’euphonie qui nous lie avec la nature, car les arbres sont aussi importants que les êtres humains et les animaux sont aussi importants que les végétaux, et les végétaux sont aussi importants que les nuages, et les nuages sont aussi importants... L’univers est grandiose et nous sommes si petits nous les hommes. Si l’on sait mener notre barque, elle nous conduira loin, jusqu’au fond de nous-mêmes pour rechercher ce que nous avons de meilleur. La terre s’en sortira par notre volonté, par notre responsabilité, par notre clairvoyance, par notre esprit. « Les éveilleurs » se chargent d’être des anges gardiens, pour que cette planète puisse voir naître ses enfants de demain.
En résumé et pour conclure, « les éveilleurs de conscience » ne sont que des gens normaux assimilés à aucune secte, juste des êtres que je qualifie « d’Élus » qui se différencient avant tout par leur bon sens et leur clairvoyance. Leur vie est assimilable aux autres dans leur quotidien, avec une perception aiguë, affublée d’un instinct hors-norme et d’une générosité immense. Leur « pouvoir » est « d’enseigner » le culte du beau et de l’amour, aussi bien par la parole que par l’acte. Ce sont de grands hommes et femmes dont la compagnie flatte ceux qui sont réceptifs à leurs pensées. Il y a des chances énormes de voir leurs enfants s’approcher d’eux par leur esprit, leur façon de vivre, d’être en communion avec les autres. Je pense, sincèrement, qu’ils survivront aux ignares tant que la magie opère sur leur vie. Le risque d’extinction de la planète, si elle devait avoir lieu, ne serait pas en aucun cas dû à ces hommes, ni à ces femmes, trop, en adéquation avec eux-mêmes. La gentillesse qui les anime traversera les temps, jusqu’à la fin du monde, « un temps pour une conscience » vient de naître sous nos yeux, il existe déjà et a toujours existé, mais le temps s’accroît de jour en jour par son évolution naturelle. Je suis en concordance avec Jacques Attali dans son ouvrage « Une brève histoire de l’avenir », nous allons vers l’hyperdémocratie, vers l’autosuffisance, vers une vie meilleure pour tout le monde, lorsque tous les conflits internes et personnels se résoudront. L’hyperdémocratie est en marche, j’y crois, sauf si, les hommes se chargent de réduire la planète en cendre. Je reste persuadé que le bon sens l’emportera, « Les anges gardiens » veillent sur nous et sur cette terre. Au cas où les hommes et les femmes viendraient à disparaître, on ne peut jurer de rien, « les éveilleurs » auront tout fait avant pour sauver cette planète. Ils sont les porteurs d’eau de l’altruisme et je terminerai ce chapitre par la dernière phrase du livre d’Attali : « Pour le plus grand bénéfice de l’humanité. »
(Extrait de "Un temps pour une conscience" de Franck Roy allias Pôl Kraly, à paraître, aux Ed. "Pays d'Herbes en Mai 2012)
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07/04/2012
Un Temps pour une Conscience... (2)
LES EVEILLEURS DE CONSCIENCE
« Les éveilleurs de conscience » sont nés en même temps que « Les Homos Sapiens » épousant leur intelligence et mode de vie. Ces êtres à part par leur fonctionnement ont su faire évoluer leur peuple dans la bonne direction. Car je pense que de tout temps « les éveilleurs » furent les hommes de leur siècle et que grâce à eux le monde a pu en arriver là, certes dans son imperfection, mais dans son espérance, dans son évolution. De leur héritage, nous sommes dans le meilleur monde possible, sans eux cette planète ne serait pas, et j’en suis convaincu, plus là. Mais tous les peuples ne possèdent pas parmi eux des « éveilleurs », il y a aussi des personnes qui ne respectent pas les critères adéquats « d’éveilleurs ». Ces gens-là ne seront jamais des êtres de cette société, de ces hommes et femmes à l’intelligence ouverte et large, car la plupart des gens « ignares » sont, en grande partie, bornés. Leur petitesse d’esprit les réduit comme peau de chagrin à leur état que je dirais primitif.
En ce qui concerne la bonne marche de l’histoire, avec certes ses aléas, nous le devons à ces « éveilleurs » et je suis sûr qu’ils nous emmènent dans le droit chemin, vers ces terres de respect, de tolérance, de justice, d’amitiés entre les peuples, de paix, de joie et d’amour. Ces paysages, ils les créent devant nos yeux chaque jour par des actes de solidarité et de paroles sincères et nobles. Parmi eux, il y a des chefs de conscience, qui les rassemblent, comme le ferait le berger aidé de son chien, à unir ses moutons. Ces hommes et ces femmes sont de toutes les couches sociales, on peut les reconnaître à leur façon objective de voir les choses sans parti pris, ils sont sans dissonance dans leur dialogue et délivre un message clair et cohérent toujours dans la gestion calme du bon sens. Ce sont eux et je n’ai pas peur de le dire, qui fabrique ce monde ; ils façonnent celui-ci à leur manière et souvent dans la discrétion.
Je classe les êtres en trois catégories comme des lanternes :
1erLanterne : « LES MUETTES », celles qui seront toujours et irrémédiablement éteintes (voir plus haut) pour elles, aucune chance de voir la lumière, par manque de générosité, de tolérance, de courage, de lucidité ou bien d’intelligence, par leur aveuglement, leur petitesse d’esprit, leur intransigeance, leur peur, leur bêtise, leur médiocrité. Qu’ils soient simples balayeurs ou hommes politiques, toutes les couches sociales sont concernées. Pour eux, la lumière est difficilement transmissible, voire impossible, tant que ces êtres ne voient pas, ou plutôt sont aveuglés par leur idéologie, qui les limite à l’obscurantisme loin de l’idéal planétaire, du moins à un idéal utopique qui est le leur et qui les fige dans une rectitude bornée.
2e Lanterne : « LES CLIGNOTANTES », celles qui auront, peut-être, la chance de voir un jour de la lumière, elles clignotent par intermittence, pour elles un espoir de lumière intense diffusée par la conscience d’êtres qui sauront leur montrer que la générosité, le courage, la tolérance, l’amour des autres peuvent illuminer un vaste réseau de personnes. La compréhension de tout ce système est le moteur qui illumine les « clignotantes », par l’aide aux plus démunis, par le sacrifice, par le dévouement, par le don de soi, en résumé par l’amour, si elles le veulent, elles seront intenses.
3e Lanterne : « LES LUMINEUSES », celles dont la lumière est intense et éternelle, ce sont elles qui diffusent aux « clignotantes » pour leur donner tout leur éclat. Pour qu’elles soient, elles aussi, intenses et éternelles afin de raviver les consciences par leur générosité, leur intelligence, leur courage, leur tolérance, leur capacité à donner un sens à la vie. « Les lumineuses » ont pour mission de rapprocher les êtres de toutes les races : noirs ou blancs ; juifs ou Arabes ; de toutes confessions laïques ou religieuses ; bouddhistes ou bien athées. Du pauvre vers le plus riche, de tous les milieux, de toutes les cultures, de toutes les générations, de toutes les origines, de toutes les couches sociales, qui par leur humanité, leur dévouement, sont là pour aider les autres. Il y a parmi nous des gens connus et des gens inconnus, je peux vous citer l’un d’entre eux, qui pour moi incarnent « l’éveilleuse chef », car il s’agit d’une femme, j’ai nommé : Jodie Foster (l’actrice), qui symbolise à mes yeux un être supérieur, directrice de conscience. Mais parmi eux, il y en a des milliers.
("Un temps pour une conscience" de Franck Roy à paraître en Mai 2012 aux Ed. "Pays d'Herbes")
à suivre... en exclusivité sur mon blog !
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24/03/2012
Un Temps pour une Conscience... (1)
UN TEMPS POUR UNE CONSCIENCE
Essai
"La conscience ne se mesure pas au temps, elle l'adopte."
Franck Roy
"Il ne dépend pas de toi d'être riche, mais il dépend de toi d'être heureux."
Epictète
Avant-propos
Ceux qui aborderont ce livre auront conscience d’avoir lu les premiers pas d’un homme sur la lune. Je veux dire la lune du clair-obscur ou de la lumière révélatrice. Ces textes sont là pour que j’avance à travers mon esprit, détaché de tous liens d’autocensures et de propos obscurs, voire pédants. Au contraire, je veux raisonner dans la clarté absolue vers le beau de l’esprit. Certains y verront (peut-être) de la monomanie exacerbée pour « épater » le lecteur. À ceux-là, je veux dire, modestement, que cela n’engage que ma personne de ce que je pense de la vie et de la mort.
Les fusions des êtres, des végétaux, de la nature avec tout ce qui nous entoure créent des ondes positives et négatives pour la planète entière, le sort d’un arbre, les ondes que lui dégage, que nous dégageons à une influence sur sa végétation comme sur nous-mêmes, mais j’en parlerais plus loin. J’aborderai, aussi : les éveilleurs de conscience ; la vie dans la conscience ; l’homme et la nature ; la mort du corps charnel ; l’état végétatif ; vers l’accomplissement et enfin la finitude. Il y a dans la personne humaine (mais non seulement) ; des êtres de demain pour des vies antérieures et futures pour une symbiose de l’état harmonieux de notre univers. L’agnostique que je suis n’a pas de réponses à tout, mais il propose des voies dans la nuit, dans le prétendu néant. Car le néant nous réunit dans l’absolu et en nous-mêmes, dans l’accomplissement de nos intelligences, de nos consciences. Philosophe, de ma propre raison, de ma propre intelligence, de mon propre esprit végétatif, je veux dire en vérité prédisposer à cet état. Il nous faut consommer ensemble le meilleur pour que tout cela libère des pulsions vers cette alchimie spirituelle qui nous gouverne, à cela essayons de capter la connexion cérébrale de nos cerveaux en ébullitions. Le travail des uns pourrait servir le travail des autres dans l’approche d’une acuité communicative que ce livre offre. On se doit de remettre le lecteur gentiment en place et en accord avec lui-même dans cette vie, où tout lui échappe, lui donner des liens avec les autres, avec ce qui nous entoure, lui faire prendre conscience, comme le dit Sartre que « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Reste à faire une vie en harmonie ; un corps en harmonie ; un esprit en harmonie avec les choses. À cela, l’assurance d’un monde plus vivant saura être à notre portée et nous fera comprendre le Cosmos et ce que nous sommes.
(Extrait de "Un temps pour une conscience" de Franck Roy - Essai à paraître fin 2012)
à suivre... En exclusivité sur mon blog.
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23/06/2011
La Lumière sur le sentier... (6)
- Ne désire que ce qui est en toi.
- Ne désire que ce qui est au-delà de toi.
- Ne désire que ce qui est hors d'atteinte.
...Car en toi se trouve la lumière du monde, l'unique Lumière qui puisse être répandue sur le Sentier. Si tu es incapable de la percevoir en toi-même, inutile de la chercher ailleurs. Elle est au-delà de toi parce qu'en la rejoignant tu as perdu ton moi. elle est hors d'atteinte parce que qu'elle recule indéfiniment. Tu entreras dans la lumière, mais jamais tu ne toucheras la flamme.
(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")
à suivre...
( Par ce texte et d'autres, ne voyez pas de prosélytisme dans une religion quelqu'une, je suis agnostique et en recherche de moi-même et dans les profondeurs de soi, mais j'aime bien avoir ce sentiment d'aller chercher quelque chose dans l'univers et dans moi-même, une sorte de road-movie initiatique à l'intérieur de l'être que je suis.... par des livres de certains auteurs qui me posent des questions, tout simplement.)
Note de Franck
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05/02/2011
Prospérité sans croissance.
Nos sociétés sont dominées par la croissance économique. Qu'elle soit effective ou que son absence inquiète, l'idée de croissance est l'alpha et l'oméga de l'univers économique. Et quand bien même l'accent serait mis sur ses conséquences négatives, notamment d'ordre environnemental, la prise en compte de ces dernières ne conduit généralement pas à la remise en cause de la croissance, mais passe par la recherche de constructions qui, dans une large mesure, font figure d'oxymore : « croissance verte », « green business », etc.
Dans cet ouvrage au style alerte et précis, Tim Jackson s'attaque avec une efficacité remarquable à ce Dieu des temps modernes qu'est la croissance économique.
Certes, par le passé les contempteurs n'ont pas manqué. Les Baudrillard, Illich, Gorz, ou, dans un registre assez différent, Georgescu-Roegen ont cherché, souvent avec conviction, à mettre en lumière les effets pervers de la croissance économique ainsi que les limites s'imposant à cette dernière. Cependant, la contribution de Tim Jackson n'est pas redondante vis-à-vis de ces écrits parfois anciens. Elle renouvelle, au contraire, très significativement l'argumentaire en lice. En s'appuyant, en effet, sur des statistiques récentes ou sur des apports analytiques de la vaste littérature traitant du développement durable, l'auteur établit une critique en règle de la croissance et de ses avatars de type « croissance verte ». Il tente alors de fonder une nouvelle économie écologique.
Il est possible de repérer trois temps dans le développement de l'auteur :
1) La prospérité n'est pas la croissance. Si la corrélation est relativement patente au départ, au-delà d'un certain niveau, l'accumulation de biens matériels n'implique plus une amélioration de certains indicateurs de prospérité (espérance de vie, mortalité infantile, participation à l'enseignement...) ni une augmentation du bonheur ressenti.
2) Le « découplage » dont parlent beaucoup les économistes de l'environnement ne semble guère constituer un objectif atteignable. Le découplage est la possibilité de réduire les impacts environnementaux négatifs avec une croissance économique maintenue. En s'appuyant, sur un matériau statistique conséquent, Jackson montre que si le « découplage relatif » - à savoir la baisse de l'impact environnemental par unité produite - est souvent avéré, en revanche le « découplage absolu », autrement dit la baisse de l'impact total en situation de croissance ne se retrouve pas, sauf exception, dans la réalité.
3) Dès lors, puisque la croissance économique ne paraît pas pouvoir s'obtenir sans dégradation de l'environnement, mais que de toute façon, la croissance n'est pas le corollaire de la prospérité, il s'agit de promouvoir une prospérité, ne passant pas par la croissance des biens matériels, et qui viserait à la fois la préservation de l'environnement et l'épanouissement des individus. C'est là l'objet de ce nouveau modèle intitulé « macroéconomie écologique » que propose Tim Jackson.
Cette nouvelle macroéconomie, qui marque le troisième moment de la thèse, demeure assurément problématique. C'est bien sûr plus un projet à préciser et à mettre en aeuvre qu'un modèle que l'on pourrait comparer avec les schémas économiques dominants. L'auteur, d'ailleurs, le reconnaît aisément. S'il cherche à lui conférer une ossature keynésienne, pour autant, ses caractéristiques précises sont loin d'être stabilisées. Sur un mode quasi humoristique, il écrit : « Alors en quoi peut bien consister l'activité économiquement productive dans cette économie ? La réponse ne saute pas aux yeux. Certainement des 'services énergétiques' plutôt qu'un approvisionnement énergétique. À vendre de la mobilité plutôt que des voitures. À recycler, à réutiliser, à faire du leasing peut-être. À donner des leçons de yoga, sans doute, à couper les cheveux, à jardiner (...) » (p. 134) : des composantes qui n'ont rien de très originales, mais dont l'auteur recherche l'articulation sans vaeu de croissance économique nécessaire. Au contraire, Jackson insiste vivement sur le partage du travail : le bien-être de la population passe aussi par moins de travail pour certains et plus pour ceux qui n'en ont pas. Sans grande surprise, le livre met aussi l'accent sur le rôle essentiel des « investissements écologiques ».
Une lacune importante de l'ouvrage me semble être l'absence de prise en considération des interactions entre économies au plan international. On ne voit pas très bien d'ailleurs si les préconisations de Jackson visent spécifiquement l'économie du Royaume Uni - ce que laisseraient supposer certains passages - ou concerneraient d'emblée l'économie-monde. Cette omission est vraiment dommageable car comment penser l'émergence d'une économie écologique dans un monde qui ne le serait pas ou comment penser l'instauration d'une économie écologique globale dès lors que certains « partenaires » ne semblent guère tentés par la philosophie sous-jacente (pensons aux Etats-Unis non signataires du Protocole de Kyoto ou les « émergents » avides d'expansion économique)?
Il n'en reste pas moins que « Prospérité sans croissance », en s'attaquant efficacement au tabou de la croissance économique, constitue un livre important. Déjà, la version originale a pris une place significative dans les débats socioéconomiques du monde anglo-saxon. Il faut espérer que la version française obtiendra également l'attention qu'elle mérite.
07:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, essai, tim, jackson, étude, économie
14/09/2010
La Présence et l'Image...
Que faire, eh bien, en tout cas, interroger à nouveau la poésie, que nous avons laissée tout à l'heure à cet état de tutelle où veut la tenir aujourd'hui, dès qu'il s'agit de la vérité, la philosophie du langage.
Interroger la poésie, ce qui dans ma destinée n'est d'ailleurs que la réaction la plus naturelle, puisque c'est déjà dans son expérience, au cours des années, que se sont présentées à moi les contradictions et les inquiétudes que je viens d'essayer de dire, mais aussi que se seront obstinés un espoir et une idée de l'espoir. En fait, ce que la critique a souligné, récemment, et de la place de l'inconscient dans les décisions des poètes, ceux-ci l'ont perçu les premiers, et au seuil de notre modernité, qui commença comme désagrégation de l'idée absolue du moi qu'il y avait chez les Romantiques, ils en avaient déjà fait leur préoccupation principale. L'autonomie du signifiant, Rimbaud ne l'ignorait pas quand il écrivait le sonnet Voyelles, ni Mallarmé quand il agença le Sonnet en yx. Et cet excès des mots sur le sens, ce fut bien ce qui m'attira pour ma part, quand je vins à la poésie, dans les rets de l'écriture surréaliste. Quel appel, comme d'un ciel inconnu, dans ces grappes de tropes inachevables ! Quelles énergie, semblait-il, dans ces bouillonnements imprévus de la profondeur du langage ! Mais, passée la première fascination, je n'eus pas joie à ces mots qu'on me disait libres. J'avais dans mon regard une autre évidence, nourrie par d'autres poètes, celle de l'eau qui coule, du feu qui brûle sans hâte, de l'exister quotidtien, du temps et du hasard qui en sont la seule substance, et il me sembla assez vite que les trangressions de l'automatisme étaient moins la sur-réalité souhaitable, au-delà des réalismes trop en surface de la pensée contrôlée, aux signifiés gardés fixes, qu"une paresse à poser la question du moi, dont la virtualité la plus riche est peut-être la vie comme on l'assume jour après jour, sans chimères, parmi les choses du simple.
(Extrait de "La Présence et L'image" de Yves Bonnefoy/ Mercure de France - 1983)
05:01 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, présence, image, essai, bonnefoy, mercure de france
05/07/2009
Les métamorphoses du désir...
(Interrogation sur l'amour) - Les métamorphoses du désir.
" Je n'ai pas de mari", "Je n'ai pas de femme" : je n'aime pas mon mari, ma femme comme j'aimerais l'aimer ; il, ou elle, ne m'aime pas comme j'aimerais être aimé. Le manque est tel, parfois, je ne sais plus : est-ce l'autre, est-ce moi ? L'autre qui ne me correspond pas, ou moi qui ne m'aime pas et suis convaincu de ne pouvoir être aimé ? J'attends de mon mari, de ma femme qu'il, ou elle, me donne cet amour que je n'ai jamais reçu, un amour auquel je ne crois pas, ou je ne crois plus, un amour impossible. Un amour qui doit être celui de mes rêves, même si je ne rêve plus. Ma soif d'amour n'est-elle pas alors trop vive ? Une soif d'amour qu'aucun amour ne peut désaltérer.
(Extrait du livre "Qui aime quand je t'aime" de Catherine Bensaid et Jean-Yves Leloup aux Editions Albin Michel)
05:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, essai, philosophie