12/05/2011
Poème du Jour...
FUMEES
Et tandis que la guerre
Ensanglante la terre
Je hausse les odeurs
Près des couleurs-saveurs
Et je fu
me
du
ta
bac
de
Zone
Des fleurs à ras du sol regardent par bouffées
Les boucles des odeurs par tes mains décoiffées
Mais je connais aussi les grottes parfumées
Où gravite l'azur unique des fumées
Où plus doux que la nuit et plus pur que le jour
Tu t'étends comme un dieu fatigué par l'amour
Tu fascines les flammes
Elles rampent à tes pieds
Ces nonchalantes femmes
Tes feuilles de papier.
(Poème de Guillaume Apollinaire - "Calligrammes")
09:08 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, apollinaire, calligrammes, littérature, recueil
17/03/2011
Poème du Jour...
LE GRAND MASTURBATEUR
Malgré l'obscurité régnante
le soir était encore peu avancé
aux bords des grandes escaliéreries d'agate
où
fatigué par la lumière du jour
qui durait depuis le lever du soleil
le grand Mastubarteur
son immense nez appuyé sur le parquet d'onyx
ses énormes paupières closes
le front mangé par d'affreuses rides
et le cou gonflé par le célèbre furoncle où bouillonnent les fourmis
s'immobilise
conflit dans cette heure du soir encore trop lumineuse
tandis que la membrane qui recouvre entièrement sa bouche
durcit le long de l'angoissante de l'énorme sauterelle
agrippée immobile et collée contre elle
depuis cinq jours et cinq nuits.
(Poème de Salvador Dali - fragment)
08:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, dali, surréaliste, masturbateur
16/02/2011
Poème du Jour...
WALLY
Les champs de toutes les couleurs ont finalement jeté leur dévolu sur une ville dont le nom, désormais, égarera le voyageur.
Les rues sont pleines de gens qui ont souci de rire, qui rient de leur état civil et de l'heure qui patiente dans leur poche sans s'avouer battue.
D'étranges petites filles que l'on croyait paralytiques et auxquelles leurs parents avaient promis des béquilles neuves pour leur anniversaire, font leurs premiers pas sur une corde raide.
Un voyou lance une pierre qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau à une passante qui ressemble, mais à quoi ressemble-t-elle, à quoi sinon à l'image que les miroirs à sens unique se font des passantes non-rencontrées et c'est bien suffisant pour qu'ils volent en éclats, pour qu'ils volent à la rencontre des éclats de passante, des éclats qui brillent dans la main d'un voyou et le sang n'est pas long à paraître.
La pierre cependant parle de s'étendre. On ne sait à quels archipels mène l'éloquence des pierres.
Je vous souhaite une longue et heureuse existence dit une femme qui venait de mourir à un enfant qui songeait à naître...
... Vous n'aurez que le temps de sécher vos plaies au hasard du soleil.
(Poème Georges Hénien - publié dans "troisième convoi" - 1946)
07:45 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, surréaliste, littérature, hénien, poème, livre, 1946
03/02/2011
Poème du Jour...
IDEAL MAITRESSE
Je m'étais attardé ce matin-là à brosser les dents d'un joli animal que, patiemment, j'apprivoise. C'est un caméléon. Cette aimable bête fuma, comme à l'ordinaire, quelques cigarettes puis je partis.
Dans l'escalier je la rencontrai "Je mauve" me dit-elle et tandis que moi-même je cristal à peine ciel-je à son regard qui fleuve vers moi.
Or il serrure et, maîtresse ! Tu pichpin qu'a joli vase je me chaise si les chemins tombeaux.
L'escalier, toujours l'escalier qui bibliothèque et la foule au bas plus abîme que le soleil ne cloche.
Remontons ! Mais en vain, les souvenirs sa sardine ! à peine, à peine un bouton tirelire-t-il. Tombez, tombez ! En voici le verdict : " La danseuse sera fusillée à l'aube en tenue de danse avec ses bijoux immolés au feu de son corps. Le sang des bijoux, soldats !".
Et quoi, déjà je miroir. Maîtresse tu carré noir et si les nuages de tout à l'heure myosotis, ils moulins dans la toujours présente éternité.
(Extrait de "Langage cuit" - 1923 - Poème de Robert Desnos)
08:03 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, surréalisme, desnos, livre, 1923, littérature
11/01/2011
Poème du Jour...
Grande et immense la mer qui
Ramène une à une ses vagues
A la plage pour effacer
Inutiles les pas de l'homme allant ou
N'allant pas vers ce qui sera ou ne sera pas
De cette promenade
En solitaire
Sans se soucier du temps qui passe,
Au retour peut-être aura-t-il
Bien avant l'heure
La réponse à la question :
Et moi qui suis-je ? un grain de sable ?
(Poème de Thierry Piet - extrait de "Terre d'Envol" aux Editions "Echo Optique" - 2010)
Vient de paraitre.
07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, thierry, piet, echo, optique, extrait, 2010
24/12/2010
La petite note de Franck ... (26)
Voici Noël et son cortège de cadeaux et de "bonheur", mais pas pour tout le monde ! Il serait bon d'avoir une pensée pour ceux qui sont les plus démunis, cette pensée serait riche et la bienvenue. Pourquoi pas avec un poème ... "la poésie ouvre les coeurs" et va droit au but,
faites pour votre ami(e) un poème de "circonstance" pour dire votre amour. Moi, je le fais avec un poème surréaliste de JEAN MALRIEU...
Le veilleur
Le vent n'a pas assez traversé de pays
Essoufflé d'oiseaux émondé de branches
La vague n'a pas assez roulé
Il manque un grain de sable au désert
Il manque un tour de plus à la terre
Un peu dans le nuage
Encore une ravine au visage
Encore une lettre à l'alphabet
A minuit
Dans les rues désertes si le fantôme mendiant de la neige vient à passer
Ne ferme pas ta porte. Même de lui l'espérance va renaître.
Les rennes dessinés sur les rochers se rassembleront
Et viendront rafraîchir une soif de pierre sur les vitres
Les fleurs du givre donneront enfin des graines.
(Rendez-vous pour une nouvelle petite... de Franck)
JOYEUX NOEL A TOUS !!!
07:44 Publié dans société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : note, franck, pensée, poème, surréaliste, malrieu
10/12/2010
Poème du Jour...
L'INCONNU
Il disait mes lèvres sont des grappes monstrueuses
de panthères qui chantent
plus douces que les oiseaux si doux de la colline
et les taureaux sanglants des gros nuages obscurs
Il disait
Je porte dans mon sein
des vagues immenses et âcres
au milieu des fleurs si belles des grands jours
Il appelait Marie
une petite fille qui portait des légumes
Il disait il disait encore
Je suis un coquelicot
qui réveille le matin l'azur blême des bêtes
(Extrait de "L'Allure poétique" de Jacques Baron - 1924)
05:16 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature, baron, jacques, surréalisme, 1924