Allez les yeux invisibles vers le beau.

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/12/2011

Proses des Ivresses... (21)


images.jpeg


LE CAFE

 

C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur,

Sans altérer la tête épanouit le coeur !

Ainsi, quand mon palais est émoussé par l'âge

Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.

Que j'aime à préparer ton nectar précieux,

Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.

Sur le réchaud brûlant, moi seul, tournant la graine,

A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;

Moi seul, contre la noix qu'arment ses dents de fer, 

Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,

Chargé de ton parfum, c'est toi seul qui, dans l'onde,

Infuses à mon foyer ta poussière féconde ;

Oui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,

Suis, d'un oeil attentif tes légers tourbillons.

Enfin, de ta liqueur, lentement reposée,

Dans la vase fumant, la lie est déposée ;

Ma coupe, ton nectar, le miel américain,

Que du suc des roseaux exprima l'Africain,

Tout est prêt ; du Japon, l'émail reçoit tes ondes

Et, seul, tu réunis les tribus des deux mondes.

Viens donc, divin nectar ! viens donc, inspire-moi :

Je ne veux qu'un désert, mon Antigone, et toi !

A peine j'ai senti ta vapeur odorante,  

Soudain de ton climat la chaleur pénétrante

Réveille tous mes sens, sans trouble, sans chaos,

Mes pensers plus nombreux, accourent à grands flots,

Mon idée était triste, aride, dépouillée ;

Elle rit, elle sort richement habillée,

Et je crois, du génie éprouvant le réveil,

Boire dans chaque goutte un rayon de soleil.

 

(Poème de Jacques Delille - extrait de "Oeuvres" - 1738-1813)

30/11/2011

Poème du jour...

1002718.jpg

tu reposes

endormie

nue

les questions viennent

sans véritables réponses

je vois 


la fragilité d'un lit

 

suis-je pour elle.

 

(Poème de Franck ROY - extrait de "Textos" - Ed. "Echo Optique" - 2002)

17/11/2011

Poème du Jour...

LE BAISER

 

Comme une ville qui s'allume

Et que le vent vient embraser,

Tout mon coeur brûle et se consume,

J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.

 

Baiser de la bouche et des lèvres

Où notre amour vient se poser,

Plein de délices et de fièvres,

Ah ! j'ai soif, j'ai soif d'un baiser !

 

Baiser multiplié que l'homme

Ne pourra jamais épuiser,

Ô toi, que tout mon être nomme,

J'ai soif, oui, j'ai soif d'un baiser

 

Fruit doux où la lèvre s'amuse,

Beau fruit qui rit de s'écraser,

Qu'il se donne ou qu'il se refuse,

Je veux vivre pour ce baiser.

 

Baiser d'amour qui règne et sonne

Au coeur battant à se briser,

Qu'il se refuse ou qu'il se donne,

Je veux mourir de ce baiser.

 

(Poème de Germain Nouveau - extrait de  "La doctrine de l'amour" - Ed. Poésie/Gallimard)Unknown.jpeg

10/11/2011

Poème du Jour...

Une branche bat devant le mur blanc

 

neuve antériorité surgissante

parmi les embus de son cri

 

un grand corps machinal bouge

fleuve aux membres séparés

à la musculature jaune prisonnière

comme des noeuds vieux dans le bois

 

un enchevêtrement de lettres

en filigrane dans ses eaux.

 

(Poème de Jacques Dupin - extrait de "L'issue dérobée" - Ed. Gallimard 1999)images-1.jpeg

19/10/2011

Hommage à Georges Brassens...


Lorage(Georges BRASSENS) par tidamtz

15/10/2011

Poème du Jour...

L'HEURE DU BERGER

 

La lune est rouge au brumeux horizon ;

Dans un brouillard qui danse la prairie

S'endort fumeuse, et la grenouille crie

Par les joncs verts où circule un frisson ;

 

Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;

Des peupliers profilent aux lointains,

Droits et serrés, leurs spectres incertains ;

Vers les buissons errent les lucioles ;

 

Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit

Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,

Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.

Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.

 

(Poème de Paul Verlaine extrait de "Paysages Tristes")

10/10/2011

Poème du Jour...

 

POETES

 

La tristesse des illetrés dans les ténèbres des bouteilles

L'inquiétude imperceptible des charrons

Les pièces de monnaie dans la vase profonde

Vit le poète solitaire

Grande brouette des marécages.

 

( Poème de René Char)