Allez les yeux invisibles vers le beau.

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13/10/2016

Le non-jugement dans le Bouddhisme...(3)

non-jugement,bouddhisme,respect,tolérance,signification,mots,important,conventions,bouddha,nirvana,réflexions,comprendre,savoir,connaîtreNe pas juger autrui : entre sagesse et compassion.

 

La compassion est le principe incontournable dans le bouddhisme, avec la vacuité. La vacuité et la compassion vont toujours ensemble, l'un sans l'autre ne serait pas du bouddhisme. Il n'y a pas de vacuité possible sans compassion, car si l'on comprend de façon profonde pourquoi chacun agit de telle façon, nous ne pouvons qu'avoir de la compassion. Mais il n'y a pas non plus de vraie compassion possible sans compréhension de la vacuité. La compassion, ce n'est pas pas tout accepter, tout cautionner, sous prétexte qu'on comprenne pourquoi la personne ait agit ainsi. Pour être vraiment compatissant, il faut agir du mieux possible, mais en ayant connaissance également de la vacuité, et donc des relations d'interdépendance. En ayant conscience de la vacuité, on se rend également compte que si nous laissons faire le « mal », d'un point de vue relatif, nous en sommes aussi coupables. Donc il ne s'agit pas de tout cautionner, sous prétexte de vacuité, ou de non-jugement. Oui, ne pas juger est important, pour pouvoir atteindre la connaissance de la vacuité. Mais il est peut-être plus important, parfois, de « juger », c'est à dire de déposer une étiquette sur quelque chose ou quelqu'un, pour protéger quelqu'un, que de ne pas juger, en vue de connaître le Nirvana. Si vous dites à un enfant : « ne traverse pas la route, c'est dangereux », « dangereux » est un jugement. Cependant, si vous ne le lui dites pas, vous serez responsables s'il se fait écraser par une voiture, et votre karma en sera donc touché ; ce qui retardera votre compréhension de la vacuité (puis-ce que les progrès spirituels sont interdépendants de notre karma, lui même interdépendant des intentions derrières nos actes et paroles). Juger autrui, par contre, ne doit pas être quelque chose que l'on fait par plaisir, ni pour faire souffrir quiconque. Dire « regarde, comme untel est gros » par exemple, n'a aucun intérêt, et c'est clairement se créer du mauvais karma. Par contre, dire « attention lui est dangereux» à une femme battue par exemple, n'est pas du mauvais karma, au contraire : vous ne dites pas du « mal » de son ami pour le ou la blesser, mais vous souhaitez la mettre en garde contre un danger auquel elle a à faire face.

Donc, encore une fois, tout est basé sur l'intention. Ce n'est pas juger qui créera du mauvais karma. Ce qui crée le karma, c'est l'intention. Si votre intention est altruiste, vous créerez du bon karma, pour vous, ainsi que pour les personnes concernées. Si vous jugez pour vous amuser, vous moquer, ou faire du mal à quelqu'un, vous créerez du mauvais karma.

 

Tout est toujours dans l'intention.

 

Quand vous pensez, faites ou dites quelque chose, peu importe quoi, soyez toujours attentifs à l'intention qu'il y a derrière : le faites-vous par altruisme, ou le faites-vous pour de mauvaises raisons ? Tout ce que vous ne faites pas par altruisme est du mauvais karma... Mais certains actes ou même certaines paroles que l'on peut considérer comme « mauvaises » ne le sont en fait que si vos intentions sont mauvaises... En étant bien conscients que rien n'est, en soi, ni bon ni mauvais, tout est inscrit dans un contexte, une histoire, et est relatif à des intentions. De toutes façons, il y a quand même quelque chose sur lequel l'on peut se baser, au lieu de penser en terme de « bien » ou de « mal », c'est tout « simplement » : « est-ce que ce que je fais / dis / pense est conforme aux Enseignements de Bouddha ? ».

 

Source : bouddhisme.e-monsite.com  

 

(suite & fin)

16/09/2016

Le non-jugement dans le Bouddhisme...(2)

images.jpeg(suite...)

 

Surtout, les personnes ne sont pas comme elles sont pour rien, il y a toujours une raison à ce qu'elles sont ( ou à ce que leur égo est, plutôt), nous ne pouvons donc nous permettre de les juger, de dire si ce sont de « bonnes » ou « mauvaises » personnes, sans être à leur place, ou au moins sans avoir toutes les données.

 

Le relatif et l'absolu : la même chose vue sous un angle différent

 

Il faut cependant bien comprendre que la vacuité, le Nirvana, n'est pas non plus indépendant du reste: il est relié au monde relatif, au Samsara. Sans Samsara, pas de Nirvana.. Et inversement, car le Samsara et le Nirvana sont une seule et même chose, la seule chose qui change étant notre regard sur le monde : dans le Samsara, nous jugeons, nous catégorisons, et dans le Nirvana, il n'y a plus rien à juger, nous ne catégorisons plus... Pourtant, nous voyons la même chose. Quand nous sommes dans le Nirvana, nous voyons la même chose que quand nous sommes dans le Samsara. La seule chose qui change, c'est ce que notre esprit fait de ce qu'il voit . Dans le Samsara, il catégorise, et donc « juge » le monde qui nous entoure, alors que dans le Nirvana, il appréhende simplement le monde, sans y apporter une quelconque pensée, juste il est « là », avec le reste... Sans se poser de question, sans se dire que ce qu'il voit est telle ou telle chose, sans se prendre non plus pour l'égo. De manière ultime, l'esprit est libre de toute formation de pensée, et donc le jugement n'en fait pas partie...

 

Le bien et le mal

 

Pour juger quelqu'un, se dire si ce qu'il fait est « bien » ou « mal », nous devons déjà admettre que « bien » et « mal » existent. Hors, ce n'est pas le cas dans le bouddhisme : rien n'est « bien » ni « mal » en soi, de par l'interdépendance, et l'impermanence. Ce n'est pas l'acte en lui-même qui fait que quelque chose est « bien » ou « mal », car d'une époque à l'autre, les conventions changent, et de par l'interdépendance, on peut faire une chose « mal » avec de « bonnes » intentions. Donc, ce qui compte, c'est non pas l'acte en lui-même, mais l'intention qu'il y a derrière. Avant, avoir des rapports sexuels avant le mariage était mal, aujourd'hui, c'est normal. Le bien et le mal sont relatifs, à nos sociétés, à nos intentions, et ils font donc partie du monde relatif, le Samsara. Si vous assommez quelqu'un par plaisir, on peut dire que c'est mal dans une certaine mesure, car votre intention est de faire du mal. Si vous assommez cette même personne exactement de la même façon, mais parce qu'elle est en train d'essayer d'en tuer 30 autres, votre acte ne sera plus motivé par « faire le mal », mais par « empêcher le mal ». On pourra donc dire que votre geste était altruiste, car motivé par le bien des autres, et non par l'intention de faire du mal à quelqu'un. Le non-jugement est un principe bouddhiste, car de manière ultime, il n'y a pas à juger, comme il 'y a pas de soi, ni de bien ou de mal, de manière indépendante. Cependant, ce n'est pas parce que tout est vacuité, que rien n'est « mal ».
Il faut bien comprendre que le bouddhisme n'est pas du nihilisme, il ne s'agit pas de nier le bien, le mal, ni de nier la personnalité. Mais il s'agit par contre de comprendre que tout est vacuité, donc interdépendant et impermanent.


à suivre...

11/09/2016

Le non-jugement dans le Bouddhisme...(1)

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Tout d'abord, qui signifie « juger » ? Juger c'est mettre une étiquette sur quelque chose et/ou quelqu'un. On peut aussi appeler cela « catégoriser ». On juge et/ou catégorise quoi/qui ? Quelque chose et/ou quelqu'un qu'on considère comme différent de soi-même, et ayant des caractéristiques propres, indépendantes du reste.

 

Dans le bouddhisme, le non-jugement est important, car sans lui on ne peut connaître la vacuité : dans le Nirvana, il n'y a plus de mots, donc plus de jugements... Nous ne sommes plus « nous », mais nous sommes le tout, une fois débarrassés de notre égo. Il n' a donc plus lieu, ni même possibilité de juger, si l'on ne se considère pas comme différent du reste, et que l'on ne peut même plus utiliser de mots, n'étant plus dans le monde relatif... Les mots sont un jugement, une catégorisation du monde qui nous entoure. On appelle un table « table », mais cela représente quoi ? Dans la tête de tout le monde, « table » désigne quelque chose avec 4 pieds, et une planche au milieu. Mais si cette table a 3 pieds, est-ce toujours une table, ou non ? C'est ainsi qu'on peut comprendre à quel point on catégorise le monde qui nous entoure, et à quel point nous sommes habitués, et donc conditionnés, à le faire. On peut ensuite se demander pourquoi tel mot est tel mot, pourquoi la couleur « bleu» s'appelle « bleu » ?
"Qu'y a-t-il dans un nom? Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom sentirait aussi bon." (Bouddha, Canon Pali)
C'est là que l'on voit que des étiquettes, des conventions, ont été posées sur des choses, des concepts, et qu'on est tellement conditionné à les employer, qu'on ne se pose même plus la question du pourquoi du comment.

 

La vacuité : rien n'est « vraiment » ce par quoi il est désigné

 

En examinant bien, rien n'est vraiment le mot par lequel il est désigné. Exemple tout simple, un mot se dira d'une façon dans une langue, d'une autre façon dans une autre langue.. Pourtant, ce sera exactement le même objet, avec les mêmes caractéristiques. Cela montre bien l'interdépendance de tout. De plus, les choses ne sont pas telles qu'elles sont sans raison : une table est l'endroit sur lequel on mange, mais nous aurions très bien pu manger sur autre chose, et il y a des cultures où ils ne mangent pas à table... Et l'on peut aussi très bien avoir un usage tout autre d'une table, que celui que nous en avons habituellement en Occident. Il en va de même pour les êtres humains : nous mettons des étiquettes pour les « juger », les catégoriser, mais ces étiquettes ne sont que le reflet d'un certain concept, qui ne peut pas représenter à lui seul ce qu'est ou n'est pas la personne (surtout que les humains sont bien plus compliqués que des objets, car chaque humain, bien que regroupant des caractéristiques similaires aux autres, est différent, de par sa psychologie, sa vie, et son karma).

 

à suivre...

09/01/2015

Selon le Bouddhisme...(1)

bouddhisme,lumière,vie,choses,ikeda,du rocher,écrivain,japonais,réflexions,comprendre,savoir,connaîtreSelon le Bouddhisme, toutes les choses qui se trouvent dans l'univers sont transitoires, mais elles s'agencent de manière harmonieuse en tant que résultat de causes et de conditions. Dans le cas des êtres sensibles, qui comprennent les humains, chaque individu est considéré comme étant une fusion des Cinq Agrégats, à savoir : la forme, la perception, la conception, la volonté et la conscience. Ceux-ci changent constamment, se re-fondant ensuite à certaines causes et conditions.

 

(Extrait de "La Vie à la lumière du Bouddhisme" de Daisaku Ikeda - Ed. "Du Rocher" - 2003)

à suivre...

06/10/2014

Trois maîtres de vie... (29)

Unknown.jpegC'est essentiellement à partir de ces matériaux qui ont été élaborée les "vies du Bouddha", genre littéraire à part entière qui a fleuri à partir des IIe ou IIIe siècles de notre ère, mais qui n'est intégré au canon d'aucune école du bouddhisme comme le sont les Evangiles dans le christianisme. La raison de cette absence, que l'on ne retrouve dans aucune autre tradition religieuse, est la mise en garde réitérée du Bouddha contre le culte de la personnalité. Les anecdotes concernant sa vie, rapportes dans le Canon bouddhiste, figurent à titre d'exemples, mais sont chronologiquement citées dans le désordres, les biographes ayant par la suite reconstitué la vie du Bouddha à partir de ses sources dispersées. Se sont-ils aussi fondés sur un récit établi lors du deuxième concile et dont on aurait perdu la trace, comme l'affirme la tradition ? De cela nous n'avons aucune preuve. Consacrées dans un premier temps au parcours du Bouddha jusqu'à son Eveil et son premier sermon, les "vies du Bouddha" ont, au fil des siècles, évoqué les quarante-cinq années de sa vie de prédicateur. Elles ont aussi, de toute évidence, systématiquement intégré une part de merveilleux, mêlant les miracles et les prouesses surhumaines au récit du parcours d'un homme qui, un jour, décida de tout abandonner pour partir en quête de la vérité.

 

(extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)

 

Suite & Fin

24/04/2014

Le dharma...

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Dharma signifie « protection ». En pratiquant les enseignements de Bouddha, nous nous protégeons contre la souffrance et les problèmes. Toutes les difficultés rencontrées dans notre vie quotidienne ont l’ignorance pour origine, et la méthode pour éliminer l’ignorance est la pratique du dharma.

Pratiquer le dharma est la méthode suprême pour améliorer la qualité de notre vie humaine. La qualité de la vie ne dépend pas du développement extérieur ou du progrès matériel, mais du développement intérieur de la paix et du bonheur.

Autrefois par exemple, de nombreux bouddhistes vivaient dans des pays pauvres et sous-développés, mais ils ont pu trouver un bonheur pur et durable en pratiquant ce que Bouddha a enseigné.

Si nous intégrons les enseignements de Bouddha dans notre vie de tous les jours, nous pourrons résoudre tous nos problèmes intérieurs et avoir véritablement un esprit en paix. Sans paix intérieure, la paix extérieure est impossible.

Si nous établissons d’abord la paix dans notre esprit en nous entraînant aux voies spirituelles, la paix extérieure viendra naturellement, mais si nous ne le faisons pas, le monde ne connaîtra jamais la paix, quel que soit le nombre de personnes qui militent en sa faveur.

Une présentation complète du dharma se trouve dans La voie joyeuse.

 

Source : Le bouddhisme kadampa.

05/12/2013

Le Miracle de la Pleine Conscience... (3)

Laver la vaisselle pour laver la vaisselle :

 

Nhat hanh,conscience,miracle,comprendre,savoir,intelligence,bien-être,réflexions,philosophie,écrivain,zen,vietnamien,maître,bouddhisme,calme,paix,nature profonde,émerveillement,vie,beautéIl y a trente ans, alors que j'étais novice à la pagode. Tu Hieu, laver la vaisselle était une tâche difficilement plaisante. Lors de la saison de retraite, quand tous les moines revenaient au monastère, deux novices devaient cuisiner et faire la vaisselle parfois pour plus de cent moines. Il n'y avait pas de savon, seulement des cendres, de la balle de riz et de noix de coco, c'était tout. Nettoyer une telle pile de bols était une vraie corvée, surtout l'hiver lorsque l'eau était glacée. Il fallait alors faire chauffer une grosse marmite d'eau avant de pouvoir commencer à récurer.

De nos jours, faire la vaisselle est infiniment plus plaisant. Les cuisines sont équipées de savon liquide, de brosses à récurer et même d'eau chaude courante qui rendent les choses tellement plus agréables. N'importe qui peut la faire en un rien de temps, puis s'asseoir pour boire tranquillement une tasse de thé. Bien que je lave mes vêtements à la main, je conçois parfaitement l'utilité d'une machine à laver le linge, mais je trouve qu'une machine à laver la vaisselle, c'est aller un peu trop loin.

Lorsque nous lavons les assiettes, lavons les assiettes. C'est tout. Cela signifie que nous devons être complètement conscients du fait que nous sommes en train de laver des assiettes. A première vue, cela paraît un peu idiot. Pourquoi accorder autant d'importance à une chose aussi évidente ? Mais tout est précisément là, ainsi qu'il est expliqué dans le Satipatthana Sutta, le Soutra de l'Etablissement de la Conscience.

Le fait même que je sois là, debout près de l'évier, à laver ces assiettes, est tout simplement merveilleux. Je suis entièrement moi-même, en harmonie avec ma respiration, conscient de mon corps, de mes pensées et de mes gestes. Je suis fermement présent et non pas distrait, dispersé, semblable à une bouteille ballottée à la crête des vagues sur une mer agitée.

 

(Extrait de "Le Miracle de la Pleine Conscience " de Thich Nhat Hanh - Ed. "J'ai Lu" - 2008)

à suivre...