Allez les yeux invisibles vers le beau.

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13/01/2013

Trois maîtres de vie... (5)

Etre ou avoir ?

 

Essai,lenoir,philosophe,philosophie,réflexion,livre,écrivain,comprendre,savoirLa question est aussi vieille que l'histoire de la pensée. Et pourtant elle se pose aujourd'hui avec une acuité toute particulière. Nous sommes en effet plongés dans une crise économique d'une ampleur rare, qui devrait remettre en cause notre modèle de développement fondé sur une croissance permanente de la production et de la consommation. n'étant pas économiste, je ne saurais me prononcer sur les tenants et les aboutissants de la situation actuelle. Mais, d'un point de vue philosophique, je pressens qu'elle peut avoir un effet positif, et ce malgré des conséquences sociales dramatiques que beaucoup subissent et que nous observons tous.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir -Ed. "Fayard" - 2009)

12/01/2013

Espoir du Jour... (5)

Hier, Aujourd'hui et demain



pensée,espoir,anoyme,littérature,écrivain,réflexion,comprendre,savoir,hier,aujourd'hui,demainChaque semaine compte deux jours pour lesquels nous ne devrions pas nous faire de souci, deux jours où il ne nous faudrait connaître ni crainte, ni appréhension.

Le premier jour, c'est hier, qui porte le fardeau de ses soucis, de ses erreurs, de ses fautes, de ses bévues, de ses souffrances et de ses chagrins. Hier nous a échappé à tout jamais. Tout l'or du monde ne pourrait le faire renaître. Nous ne pouvons défaire les actes accomplis, les paroles prononcées. Hier est un jour révolu.

L'autre jour qu'il convient de mettre à l'abri des soucis, c'est demain, plein de grandes promesses, de piètres résultats, de malheurs possibles et de fardeaux. Demain échappe à notre emprise. Le soleil se lèvera inexorablement dans la splendeur ou derrière un voile de nuages. Jusqu'à son lever, nous ne pouvons miser sur rien, puisque demain n'a pas vu le jour.

Il ne nous reste donc qu'aujourd'hui. Tous nous pouvons livrer bataille pendant une petite journée. Nous ne faiblissons et ne chavirons que si le poids d'hier et de demain - ces deux terribles éternités - s'ajoutent aux inquiétudes d'aujourd'hui.

Ce ne sont pas les expériences d'aujourd'hui qui nous désespèrent, c'est l'amertume du remords de la veille et la crainte de demain.

À CHAQUE JOUR SUFFIT SA PEINE !

Anonyme

09/01/2013

Poème du jour...

poème,baudelaire,l'horloge,réflexion,poète,L’HORLOGE



Les Chinois voient l’heure dans l’œil des chats.

Un jour un missionnaire, se promenant dans la banlieue de Nankin, s’aperçut qu’il avait oublié sa montre, et demanda à un petit garçon quelle heure il était.

Le gamin du céleste Empire hésita d’abord ; puis, se ravisant, il répondit : « Je vais vous le dire ». Peu d’instants après, il reparut, tenant dans ses bras un fort gros chat, et le regardant, comme on dit, dans le blanc des yeux, il affirma sans hésiter : « Il n’est pas encore tout à fait midi. » Ce qui était vrai.

Pour moi, si je me penche vers la belle Féline, la si bien nommée, qui est à la fois l’honneur de son sexe, l’orgueil de mon cœur et le parfum de mon esprit, que ce soit la nuit, que ce soit le jour, dans la pleine lumière ou dans l’ombre opaque, au fond de ses yeux adorables je vois toujours l’heure distinctement, toujours la même, une heure vaste, solennelle, grande comme l’espace, sans divisions de minutes ni de secondes, — une heure immobile qui n’est pas marquée sur les horloges, et cependant légère comme un soupir, rapide comme un coup d’œil.

Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque Génie malhonnête et intolérant, quelque Démon du contre-temps venait me dire : « Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l’heure, mortel prodigue et fainéant ? » je répondrais sans hésiter : « Oui, je vois l’heure ; il est l’Éternité ! »

N’est-ce pas, madame, que voici un madrigal vraiment méritoire, et aussi emphatique que vous-même ? En vérité, j’ai eu tant de plaisir à broder cette prétentieuse galanterie, que je ne vous demanderai rien en échange.


 
 
(Poème de Charles Baudelaire)

07/01/2013

Poème du jour...

Unknown.jpegSi Nous abolissions le Gel

L'Eté ne cesserait pas -

Que les Saisons meurent ou règnent

Est à Notre choix -

 

(Poème de Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" -Ed. Poésie/Gallimard - 2011)

01/01/2013

Poème du jour...

images-2.jpegAvenir.

Sonnet.


Les coquelicots noirs et les bleuets fanés 
Dans le foin capiteux qui réjouit l'étable, 
La lettre jaunie où mon aïeul respectable 
À mon aïeule fit des serments surannés,

La tabatière où mon grand-oncle a mis le nez,
Le trictrac incrusté sur la petite table 
Me ravissent. Ainsi dans un temps supputable 
Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés.

Or, je suis très vivant. Le vent qui vient m'envoie 
Une odeur d'aubépine en fleur et de lilas, 
Le bruit de mes baisers couvre le bruit des glas.

Ô lecteurs à venir, qui vivez dans la joie 
Des seize ans, des lilas et des premiers baisers, 
Vos amours font jouir mes os décomposés.



Charles Cros.

24/12/2012

Noël...

Texte de François Villon...


poème,villon,noël,poète,réflexion,comprendreTant gratte chèvre que mal gît,
Tant va le pot à l'eau qu'il brise,
Tant chauffe-on le fer qu'il rougit,
Tant le maille-on qu'il se débrise,
Tant vaut l'homme comme on le prise,
Tant s'élogne-il qu'il n'en souvient,
Tant mauvais est qu'on le déprise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant parle-on qu'on se contredit,
Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
Tant promet-on qu'on s'en dédit,
Tant prie-on que chose est acquise,
Tant plus est chère et plus est quise,
Tant la quiert-on qu'on y parvient,
Tant plus commune et moins requise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant aime-on chien qu'on le nourrit,
Tant court chanson qu'elle est apprise,
Tant garde-on fruit qu'il se pourrit,
Tant bat-on place qu'elle est prise,
Tant tarde-on que faut l'entreprise,
Tant se hâte-on que mal advient,
Tant embrasse-on que chet la prise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant raille-on que plus on n'en rit,
Tant dépent-on qu'on n'a chemise,
Tant est-on franc que tout y frit,
Tant vaut "Tiens !" que chose promise,
Tant aime-on Dieu qu'on fuit l'Eglise,
Tant donne-on qu'emprunter convient,
Tant tourne vent qu'il chet en bise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Prince, tant vit fol qu'il s'avise,
Tant va-il qu'après il revient,
Tant le mate-on qu'il se ravise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

 

21/12/2012

Poème du jour...

Unknown.jpegSoir d'hiver  

Dans la brume et la tempête,
Parmi les tourbillons blancs,
Le vent hurle ainsi qu’une bête,
Ou sanglote ainsi qu’un enfant.
On peut craindre qu’il m’emporte.
Notre vieux toit secoue.
Il vient frapper a notre porte
Tel un voyageur égaré.

Pouchkine