26/07/2013
Poème du jour...
Si l'on s'échoue sur le Banc de la Pensée
Qu'en est-il en Mer ?
Le seul Vaisseau que l'on évite
Est sûr - la Simplicité -
(Poème de Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" - Ed. Poésie/Gallimard - 2011)
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25/07/2013
Les grands auteurs... (5)
« (...) La bonne allume les lampes : il est à peine deux heures, mais le ciel est tout noir, elle n'y voit plus assez pour coudre. Douce lumière ; les gens sont dans les maisons, ils ont allumé aussi, sans doute. Ils lisent, ils regardent le ciel par la fenêtre. Pour eux... c'est autre chose. Ils ont vieilli autrement. Ils vivent au milieu des legs, des cadeaux et chacun de leurs meubles est un souvenir. Pendulettes, médailles, portraits, coquillages, presse-papiers, paravents, châles. Ils ont des armoires pleines de bouteilles, d'étoffes, de vieux vêtements, de journaux ; ils ont tout gardé. Le passé, c'est un luxe de propriétaire.
Où donc conserverais-je le mien ? On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger. Je ne possède que mon corps ; un homme tout seul, avec son seul corps, ne peut pas arrêter les souvenirs ; ils lui passent au travers. Je ne devrais pas me plaindre : je n'ai voulu qu'être libre.(...) »
« C'est par paresse, je suppose, que le monde se ressemble d'un jour à l'autre. Aujourd'hui, il avait l'air de vouloir changer. Et alors tout, tout pouvait arriver. »
« Je pris ma plume et j'essayai de me remettre au travail ; j'en avais par-dessus la tête, de ces réflexions sur le passé, sur le présent, sur le monde. Je ne demandais qu'une chose : qu'on me laisse tranquillement achever mon livre.
Mais comme mes regards tombaient sur le bloc de feuilles blanches, je fus saisi par son aspect et je restai, la plume en l'air, à contempler ce papier éblouissant : comme il était dur et voyant, comme il était présent. Il n'y avait rien en lui que du présent. Les lettres que je venais d'y tracer n'étaient pas encore sèches et déjà elles ne m'appartenaient plus.
« On avait pris soin de répandre les bruits les plus sinistres... »
Cette phrase, je l'avais pensée, elle avait d'abord été un peu de moi-même. A présent, elle s'était gravée dans le papier, elle faisait bloc contre moi. Je ne la reconnaissais plus. Je ne pouvais même plus la repenser. Elle était là, en face de moi ; en vain y aurais-je cherché une marque d'origine. N'importe qui d'autre avait pu l'écrire. Mais moi, moi je n'étais pas sûr de l'avoir écrite. Les lettres, maintenant, ne brillaient plus, elles étaient sèches. Cela aussi avait disparu : il ne restait plus rien de leur éphémère éclat.
Je jetais un regard anxieux autour de moi : du présent, rien d'autre que du présent. Des meubles légers et solides, encroûtés dans leur présent, une table, un lit, une armoire à glace – et moi-même. La vraie nature du présent se dévoilait : il était ce qui existe, et tout ce qui n'étais pas présent n'existait pas. Le passé n'existait pas. Pas du tout. Ni dans les choses, ni même dans ma pensée. Certes, depuis longtemps, j'avais compris que le mien m'avait échappé. Mais je croyais, jusqu'alors, qu'il s'était simplement retiré hors de ma portée. Pour moi le passé n'était qu'une mise à la retraite : c'était une autre manière d'exister, un état de vacance et d'inaction ; chaque événement, quand son rôle avait pris fin, se rangeait sagement, de lui-même, dans une boîte et devenait événement honoraire : tant on a de la peine à imaginer le néant. Maintenant, je savais : les choses sont tout entières ce qu'elles paraissent – et derrières elles... il n'y a rien. »
« Mais devant cette grosse patte rugueuse, ni l'ignorance ni le savoir n'avaient d'importance : le monde des explications et des raisons n'est pas celui de l'existence. »
« Exister, c'est être là, simplement ; les existants apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire. Il y a des gens, je crois, qui ont compris ça. Seulement ils ont essayé de surmonter cette contingence en inventant un être nécessaire et cause de soi. Or aucun être nécessaire ne peut expliquer l'existence : la contingence n'est pas un faux-semblant, une apparence qu'on peut dissiper ; c'est l'absolu, par conséquent la gratuité parfaite. Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même. Quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le coeur et tout se met à flotter, comme l'autre soir, au Rendez-vous des Cheminots : voilà la Nausée ; voilà ce que les Salauds – ceux du Coteau Vert et les autres – essaient de se cacher avec leur idée de droit. Mais quel pauvre mensonge : personne n'a le droit ; ils sont entièrement gratuits, comme les autres hommes, ils n'arrivent pas à ne pas se sentir de trop. Et en eux-mêmes, secrètement, ils sont trop, c'est-à-dire amorphes et vagues, tristes. »
« L'existence n'est pas quelque chose qui se laisse penser de loin : il faut que ça vous envahisse brusquement, que ça arrête sur vous, que ça pèse lourd sur votre coeur comme une grosse bête immobile – ou alors il n'y a plus rien du tout. »
« Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre. Je me laissai aller en arrière et je fermai les paupières. Mais les images, aussitôt alertées, bondirent et vinrent remplir d'existences mes yeux clos : l'existence est un plein que l'homme ne peut quitter. »
(Extrait de "La Nausée" de Jean-Paul Sartre)
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21/07/2013
Chemins escarpés... (15)
À Jodie Foster
Son étoile brille au firmament de tous les cosmos, comme pour mieux nous éclairer de sa splendeur universelle. De l’intérieur de son cerveau, communique les petites lumières lumineuses de celles dont les consciences s’éveillent dans les existences de nous les terriens, pulsions souveraines des corps divins, distinction dans un univers offert. De son cheminement éclate un soleil à nos cœurs ébouriffés et tumultueux. Fille de l’amour, elle inspecte nos âmes pour en retirer le miel, sage et bonne fée, elle veille sur nous par sa compassion. Paisible, je la regarde nourrir mes pensées les plus diverses pour fortifier mon mental. Star unique étoile du refuge des luminosités de la claire sagesse, elle étonne de grâce par sa beauté naturelle par son cœur pur, comprendre pleinement sa puissance cela est sa force, et sa véritable lumière. De la réalité absolue, elle en fait son honneur, de sa présence intrinsèque, son humanité, vraiment extraordinaire de la connaître par nos sens libérés, elle incarne la jeunesse de l’esprit aux actions positives. Pour moi, sa simple vue est libératrice !
(Poème inédit de Pôl Kraly (alias Franck Roy) in "Chemins escarpés" - à paraître)
à suivre..
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20/07/2013
Trois maîtres de vie... (11)
Depuis plus de vingt-cinq ans, le Bouddha, Socrate et Jésus sont mes maîtres de vie. j'ai appris à les fréquenter, à me frotter à leur pensée, à méditer leurs actes, leurs différences et leurs convergences. Ces dernières m'apparaissent finalement plus importantes. Car, malgré la distance géographique, temporelle et culturelle qui les sépare, leurs vies et leurs enseugnements se recoupent sur les points essentiels. ce témoignage et ce message, qui m'aident à vivre depuis tant d'années, j'ai eu envie de les faire partager. Je suis convaincu qu'ils répondent aux questions et aux besoins les plus profonds de la crise planétaire que nous traversons.
(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)
à suivre...
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17/07/2013
Chemins escarpés... (14)
Fuyant l’emprise de la peur, l’esprit atteint avec discernement les phases essentielles de son développement naturel. Confiant, l’esprit se campe et se métamorphose dans de sublimes connaissances, où se conçoivent ses réalisations qui éveilleront les âmes prêtes à se formuler et à vivre. Pour seule raison et face aux préceptes d’une habileté dialectique cela va engendrer et surtout faire émerger les conduites de l’existence livrée à elle-même. Prélude aux exigences à venir d’un monde prompt aux comportements les plus utiles et nécessaire à sa survie. La libération à ce moment-là sera au maximum de ses possibilités dont une perfection unique viendra parachever son œuvre d’un délitement spontané dont se profilera des parfums multiples au service de l’inconscient. Il sera nécessaire alors d’un laps de temps minimum pour parfaire les sentiers de l’intelligence. De cette maturation, la méditation épousera en des phases de respiration tout le corps pour faire son travail salutaire au fond de la conscience. Ainsi la conscience délivrée de ses doutes réveillera ses instincts les plus féconds pour asseoir une plénitude heureuse à l’esprit de celui qui aura compris cet enseignement de libertés aux choses de la vie.
(Poème inédit de Franck Roy in "Chemins escarpés" à paraître)
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15/07/2013
Poème du jour...
Foule d'un pas léger ce lieu étroit -
La plus vaste Terre en culture
N'est pas aussi ample que le Coeur
Enclos dans ces plis d'Emeraude -
(Poème de Emily Dickinson - extrait de "Quatrains" - Poésie/Gallimard - 2011)
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08/07/2013
Trois maîtres de vie... (10)
La question du bonheur véritable, de la vie juste, du sens de l'existence, s'est posée pour moi assez tôt. J'étais adolescent. La lecture des dialogue de Platon fut une véritable révélation. Socrate y parlait de la connaissance de soi, de la recherche du vrai, du beau, du bien, de l'immortalité de l'âme. Il abordait sans détours des questions qui me paraissait convaincante, à l'inverse des réponses toutes faites et insatisfaisantes du catéchisme de mon enfance. Et puis, quelques années plus tard, je devais avoir seize ans, ce fut la découverte de l'Inde et particulièrement du Bouddha. Divers ouvrages initiatiques et romanesques - siddharta de Herman Hesse ou Le Troisiéme Oeil de Lobsang Rampa - me conduisirent à un remarquable petit ouvrage : L'Enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens, de Walpola Rahula. Nouveau déclic : le message du Bouddha me parlait autant que celui de Socrate par sa justesse, sa profonde cohérence, sa rationalité, son exigence pleine de douceur. J'aurais pu en rester là, tant que ces deux maîtres nourrissaient mon esprit. Pourtant, j'allais bientôt faire une troisième rencontre décisive : à dix-neuf ans j'ouvris les Evangiles pour la première fois. Je tombai par hasard sur l'Evangile de Jean, et ce fut un choc profond. Non seulement les paroles de Jésus s'adressaient à mon intelligence, mais elles touchaient aussi mon coeur. Je mesurai alors le décalage parfois abyssal entre ses paroles d'une incroyable audace qui libèrent l'individu en le responsabilisant et le discours moralisateur de tant de chrétiens qui enferment l'individu en le culpabilisant.
(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)
à Suivre...
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