Allez les yeux invisibles vers le beau.

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05/10/2013

Trois maîtres de vie... (15)

images-2.jpegC'est à partir de ces textes les plus anciens que j'ai tenté de retranscrire ici la vie et la pensée de nos trois sages. J'ai cherché à citer autant que possible ces textes qui permettent d'entendre la voix lointaine de Socrate, de Jésus et du Bouddha. Le lecteur qui n'a pas encore eu le loisir les sutras bouddhistes, les dialogues de Platon ou les Evangiles pourra ainsi se confronter aux textes eux-mêmes et, par là, aux paroles qui leur sont attribuées et qui résonnent encore si fort à nos oreilles, pour peu que l'on sache les écouter.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)

 

à suivre...

02/10/2013

Poème du jour...

poésie,le cam,détente,réflexion,poésie,littérature,écarte-toi des branches
alourdies de peines
ici 
est un jour nouveau
pour le jeûne 
de l'enfant

nous parions de verre
je taquine ton pied

sous la table.



emmanuelle le cam

29/09/2013

Chemins escarpés... (24)

 images-2.jpegTout est question de transes pour se projeter dans l’au-delà. Nos consciences, ainsi, vont dans le sens même de la création. Tout s’explore par la reconnaissance, de notre propre regard sur nous ;  de ces effervescences jaillissantes toujours dans le rythme et l’impulsion à exister en dehors de soi-même. C’est l’unique force conjuguée au recueillement méditatif que nous faisons à l’intérieur de soi, ici commence la visualisation de tous les rituels que fabrique notre imagination. L’importante phase initiale et tellement exigeante de concentration de nous et de ceux qui pratiquent cette transe secrète et essentielle. C’est la renaissance qui s’évapore lorsque le corps le demande de s’extirper toute cette accumulation profonde et motivante. Nourriture d’une recherche intime avec soi, tu dois en connaître la saveur extrême et pouvoir l’expliquer à ta conscience. Nul doute que cela sera persuasif à ton être, car elle saura à l’origine d’une métamorphose intelligente de ton esprit ouvert. Ne cherche pas à la comprendre, laisse là te guider instinctivement dans les pulsions qu’elle veut bien te donner. Les influences que tu vivras auront des effets bénéfiques à ton intelligence, car ce mysticisme en favorisera la personnification narcissique, tu t’en trouveras tristement exclu, mais sache que cette transe sera le feu qui t’anime.

 

(Pensée philosophique et spirituelle inédite de Pôl Kraly in "Chemins escarpés" - à paraître)


à suivre...

 

 

28/09/2013

Poème du jour...

images-2.jpegSi l'on s'échoue sur le Banc de la pensée

Qu'en est-il en Mer ?

Le seul vaisseau que l'on évite

Est sûr - la Simplicité -

 

(extrait de "Quatrains" - Poème de Emily Dickinson- Ed. "Gallimard" - 2011 -réédition)

22/09/2013

Trois maîtres de vie... (14)

images-2.jpegParmi les points communs de leur vie, l'un d'entre eux est assez singulier et mérite d'emblée d'être souligné : le Bouddha, Socrate et Jésus n'ont laissé aucune trace écrite. Pourtant, tous trois savaient très probablement lire et écrire, ainsi qu'il fut d'usage pour les jeunes gens de leur époque et de leur milieu - même si, dans l'Inde du Bouddha, au Vème siècle avant notre ère, l'usage de l'écriture était réduit, se limitant aux échanges commerciaux et administratifs. Leur désir de se limiter à un enseignement oral n'est sans doute pas anodin. L'enseignement qu'ils transmettent est une sagesse de vie. Celle-ci se transmet de manière vivante, par la force de l'exemple, la justesse du geste, la parole vive, l'intonation de la voix. Elle se transmet avant tout à un cercle étroit de disciples, même si Jésus aimait aussi parler aux foules. A des hommes et des femmes qui ont parfois tout quitté pour mettre leurs pas dans les traces de ceux qu'ils considèrent comme des maîtres de sagesse, et qui auront à coeur de transmettre leur vie et leur parole. Certains de ces disciples ont écrit, d'autres ont continué de transmettre un enseignement oral avant que de plus lointains disciples ne consignent leur témoignage.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" -2009)


à suivre...

14/09/2013

Chemins escarpés... (22)

poésie,kraly,poème,inédit,chemins,escarpés,beauté,spiritualité,poèteAppliquez énergiquement les méthodes destinées à affranchir nos instincts les plus enfouis, chercher l’autre dans son cœur. Alors les signes essentiels et vertueux viendront à nous comme de jolis papillons de couleurs à nos âmes en confiance. Le transfert sera adéquat avec les consciences, nos consciences  seront ainsi en parfaite harmonie, elles organiseront le travail dans l’immédiateté et avec force. Tous ceux qui auront acquis ces petites flammes vivantes dans leur esprit verront le jour nouveau comme récompense, les autres seront en attente du même émerveillement. Tout sera beau à nos yeux indéfectibles, à ce moment précis la nature émergera d’une nouvelle étoffe étincelante. Le cycle de l’existence sera ainsi renouvelé pour un temps bien déterminé et sera avide de nos vies. On pourra se dire enfin : « À l’intérieur de nos lymphes, un sang neuf vient à couler en nos veines, nos corps en connaissent la saveur ». Offrez toutes vos envies au chant spirituel qui s’offre à nous, la proximité de nos langages ainsi libérés dans l’expression de nos sens nous ouvre la porte à la présence mentale d’une voix unique.


(Poème inédit de Pôl Kraly (alias Franck Roy) in "Chemins escarpés" - à paraître)


à suivre...

09/09/2013

Poème du jour...

LE VIEUX SALTIMBANQUE

images-2.jpeg

Partout s’étalait, se répandait, s’ébaudissait le peuple en vacances. C’était une de ces solennités sur lesquelles, pendant un long temps, comptent les saltimbanques, les faiseurs de tours, les montreurs d’animaux et les boutiquiers ambulants, pour compenser les mauvais temps de l’année.

En ces jours-là il me semble que le peuple oublie tout, la douleur et le travail ; il devient pareil aux enfants. Pour les petits c’est un jour de congé, c’est l’horreur de l’école renvoyée à vingt-quatre heures. Pour les grands c’est un armistice conclu avec les puissances malfaisantes de la vie, un répit dans la contention et la lutte universelles.

L’homme du monde lui-même et l’homme occupé de travaux spirituels échappent difficilement à l’influence de ce jubilé populaire. Ils absorbent, sans le vouloir, leur part de cette atmosphère d’insouciance. Pour moi, je ne manque jamais, en vrai Parisien, de passer la revue de toutes les baraques qui se pavanent à ces époques solennelles. 

Elles se faisaient, en vérité, une concurrence formidable : elles piaillaient, beuglaient, hurlaient. C’était un mélange de cris, de détonations de cuivre et d’explosions de fusées. Les queues-rouges et les Jocrisses convulsaient les traits de leurs visages basanés, racornis par le vent, la pluie et le soleil ; ils lançaient, avec l’aplomb des comédiens sûrs de leurs effets, des bons mots et des plaisanteries d’un comique solide et lourd comme celui de Molière. Les Hercules, fiers de l’énormité de leurs membres, sans front et sans crâne, comme les orang-outangs, se prélassaient majestueusement sous les maillots lavés la veille pour la circonstance. Les danseuses, belles comme des fées ou des princesses, sautaient et cabriolaient sous le feu des lanternes qui remplissaient leurs jupes d’étincelles.

Tout n’était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte ; les uns dépensaient, les autres gagnaient, les uns et les autres également joyeux. Les enfants se suspendaient aux jupons de leurs mères pour obtenir quelque bâton de sucre, ou montaient sur les épaules de leurs pères pour mieux voir un escamoteur éblouissant comme un dieu. Et partout circulait, dominant tous les parfums, une odeur de friture qui était comme l’encens de cette fête.

Au bout, à l’extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s’était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d’homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute ; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse.

Partout la joie, le gain, la débauche ; partout la certitude du pain pour les lendemains ; partout l’explosion frénétique de la vitalité. Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d’horreur, de haillons comiques, où la nécessité, bien plus que l’art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable ! Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas ; il ne chantait aucune chanson, ni gaie ni lamentable, il n’implorait pas. Il était muet et immobile. Il avait renoncé, il avait abdiqué. Sa destinée était faite.

Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières, dont le flot mouvant s’arrêtait à quelques pas de sa répulsive misère ! Je sentis ma gorge serrée par la main terrible de l’hystérie, et il me sembla que mes regards étaient offusqués par ces larmes rebelles qui ne veulent pas tomber.

Que faire ? À quoi bon demander à l’infortuné quelle curiosité, quelle merveille il avait à montrer dans ces ténèbres puantes, derrière son rideau déchiqueté ? En vérité, je n’osais ; et, dût la raison de ma timidité vous faire rire, j’avouerai que je craignais de l’humilier. Enfin, je venais de me résoudre à déposer en passant quelque argent sur une de ses planches, espérant qu’il devinerait mon intention, quand un grand reflux de peuple, causé par je ne sais quel trouble, m’entraîna loin de lui.

Et, m’en retournant, obsédé par cette vision, je cherchai à analyser ma soudaine douleur, et je me dis : Je viens de voir l’image du vieil homme de lettres qui a survécu à la génération dont il fut le brillant amuseur ; du vieux poëte sans amis, sans famille, sans enfants, dégradé par sa misère et par l’ingratitude publique, et dans la baraque de qui le monde oublieux ne veut plus entrer !


(Extrait de "Petits poèmes en prose" de Charles Baudelaire)