Allez les yeux invisibles vers le beau.

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04/02/2014

Qu'est-ce qu'un songe...

songe,définition,philosophe,rêve,réflexion,robert,définition,comprendre,savoir,citation 1   ou . Rêve.  Rêve (1., REM. ) — Faire un songe (→ Concordance, cit. 2). Le sommeil et les songes (→ Dissoudre, cit. 4; inconnu, cit. 22). Le pays des songes : le sommeil, l'inconscience. Un coup violent l'envoya au pays des songes. Le songe et la réalité (→ Approche, cit. 21). Songes considérés comme prophétiques, comme des avertissements (cit. 4) divins, comme susceptibles d'une interprétation (cit. 5). Divination (cit. 2), onirocritique, oniromancie (et → Entrebâiller, cit. 5; explication, cit. 2; expliquer, cit. 6; passer, cit. 84). Au théâtre, les songes de Darius, de Calpurnia, de Pauline, d'Athalie… CLEF DES SONGES : système d'interprétation traditionnel des rêves, de leurs images. — EN SONGE. Voir qqn, qqch. en songe (→ Échelle, cit. 7; frapper, cit. 17). «  Le laboureur m'a dit en songe…  » (→ Semer, cit. 1).
 1  Je tâche en m'éveillant à rappeler les songes
Que j'ai fait (sic) en dormant,
Et dans le souvenir de leurs plaisants mensonges
Je revois mon amant.
Théophile de Viau, Pour Mademoiselle de M…
 2  (…) je tiens que, pour l'ordinaire, c'est notre nature sincère qui s'exprime dans les songes; et songe n'est point mensonge, sinon en ce sens qu'il représente ce qu'on voudrait, non ce qui est.
Alain, Propos, 3 déc. 1921, Persuasion.
 (Fin XVIIe). Mythol. Les Songes, fils du Sommeil (→ Excepté, cit. 12). —  Songe, mensonge.
 2   Fiction, illusion*. La vie n'est qu'un songe, tout n'est ici-bas que songe(→ Assimilation, cit. 2; dieu, cit. 18; erreur, cit. 18; réveil, cit. 8). La vie est un songe, pièce de Calderon. Le Songe d'une nuit d'été, titre français d'une comédie de Shakespeare.S'évanouir (cit. 8) comme un songe. Mal passé n'est qu'un songe.
 3  Enfin, comme on rêve souvent qu'on rêve, entassant un songe sur l'autre, la vie n'est elle-même qu'un songe, sur lequel les autres sont entés, dont nous nous éveillons à la mort.
Pascal, Pensées, vii, 434.
 4  Rien n'est vrai, rien n'est faux; tout est songe et mensonge.
Illusion du cœur qu'un vain espoir prolonge.
Lamartine, Harmonies…, III, xxxi.
 3  (V. 1220).  ou  Construction de l'imagination à l'état de veille.  Chimère,illusion, imagination, fantasme, rêve. La réalité était triste auprès (cit. 26) de mon songe.Ce nom éveille (cit. 13) en moi des mondes de songes. Nous poursuivons des songes(→ 1. Ombre, cit. 45), de vains songes. Le monde mobile des songes (→ Rêverie, cit. 16).«  Je dicte (cit. 1), en me promenant, mes songes que voici  » (Montaigne). — Le songe, le domaine du songe : le rêve (supra cit. 18).
 5  Ici a commencé pour moi ce que j'appellerai l'épanchement du songe dans la vie réelle. À dater de ce moment, tout prenait parfois un aspect double — et cela, sans que le raisonnement, manquât jamais de logique, sans que la mémoire perdit les plus légers détails de ce qui m'arrivait. Seulement, mes actions, insensées en apparence, étaient soumises à ce que l'on appelle illusion, selon la raison humaine (…)
Nerval, Aurélia, I, iii.
 6  Il faut qu'il y ait dans le poète un philosophe, et autre chose. Qui n'a pas cette quantité céleste de songe n'est qu'un philosophe.
Hugo, Post-Scriptum de ma vie, Promontorium somnii, i.
 

26/01/2014

Trois maîtres de vie... (20)

lenoir,socrate,jésus,bouddha,écrivain,philosophe,essai,réflexions,comprendre,savoirQu'il n'existe pas de traces archéologiques directes de l'existence de ces trois personnages s'explique par le fait qu'aucun ne détenait de pouvoir politique. Dans cette lointaine Antiquité, seuls les monarques et les gouvernants pouvaient laisser une trace à la postérité en faisant graver des monnaies à leur effigie, ou des décrets dans la pierre, et en édifiant d'imposants monuments funéraires. L'histoire immédiate était celle des puissants de ce monde. Or ni le Bouddha, ni Socrate, ni Jésus n'étaient puissants, loin de là. Ils ont vécu simplement, ont connu de leur vivant un rayonnement relativement limité, et n'ont laissé aucune oeuvre écrite de leur main. Les autorités publiques de l'époque n'avaient guère de raison de transcrire dans les annales officielles le nom et la vie de cet ascète qui prêchait l'extinction du désir, de ce philosophe provocateur et de ce jeune juif qui annonçait l'avènement du royaume de Dieu. Tous trois enseignaient le renoncement aux illusions de ce monde, et leur rôle dans la cité était secondaire. Compte tenu de leurs faibles moyens financiers et de leur influence politique dérisoire, leurs disciples, quoique convaincus de la grandeur morale et spirituelle de leur maître, n'étaient guère en mesure de leur édifier des monuments. La seule manière de transmettre leur mémoire fut la transmission orale, puis écrite. Ces témoignages, qui n'ont cessé de s'étendre à des cercles de plus en plus larges, ont fait, au fil des siècles, l'incroyable renommée de Socrate, de Jésus et du Bouddha. On pourrait dire que leur succès, comme aujourd'hui celui d'un film de cinéma, ne s'est pas fait par un gros lancement médiatique, mais par la force, lente et efficace, du bouche-à-oreille. C'est parce que leur vie et leurs paroles ont fortement impressionné ceux qui les ont côtoyés qu'elles n'ont cessé d'être transmises avec ferveur pour parvenir jusqu'à nous. C'est finalement le meilleur indice de la réalité de leur existence. Par quelles sources et par quels témoignages leur vie et leur message sont passés à la postérité, voilà ce qu'il convient maintenant de considérer.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)

 

à suivre...

25/01/2014

Pensée du Jour...

pensée,amour,mort,vie,sauver,fort,kraly,philosophe,philosophie,réflexions,comprendre,savoirIl faut que l'amour soit plus fort que la mort pour sauver la vie.

 

Franck Roy

19/01/2014

Pensée du Jour...

Bouddha

17/01/2014

Toute conscience est conscience de quelque chose...

Toute conscience est conscience de quelque chose, Husserl

 

images-2.jpegHusserl est le philosophe marquant de la philosophie contemporaine. Il rénova complètement la philosophie à son époque et introduisit des idées qui furent très fécondes et qui influencèrent les philosophes postérieurs comme Sartre, Heidegger ou Lévinas pour ne citer qu'eux. La première de toutes ces découvertes, celle qui nous intéresse ici, s'appelle l'intentionnalité. Elle est un point central dans la doctrine de Husserl, et est souvent exprimée de manière très laconique par l'expression : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Cette formule lapidaire, exprimant l'intentionnalité chez Husserl, fera date car elle brise avec la tradition philosophique dominante jusqu'alors, sur le sujet de la perception.

La perception des objets matériels, la façon pour nous de les voir, était habituellement expliquée, par la philosophie, de la sorte : l'oeil de l'observateur percevait un objet extérieur, dans le monde et, lors de cette vision, une image de l'objet-vu s'imprimait dans la mémoire de l'observateur. La compréhension de la perception était donc très basique, et n'allait pas chercher très loin. Il y avait un homme, un objet dans le monde et une image de ce dernier qui était « captée » par l'homme.

Comment Husserl a-t-il pu expliquer la perception d'une autre manière ? Pourquoi cette explication « évidente » jusqu'à lui ne la satisfaisait-il pas ? Le problème avec cette compréhension, pour Husserl, est qu'elle ne rend pas compte de la réalité. Cette compréhension de la perception ne rendait pas adéquatement l'intimité de la relation entre l'objet et le sujet, entre la chose-vue et l'observateur. Pour elle, il y avait deux objets, l'objet-vu réel et l'objet représenté dans l'esprit, l'image de l'objet réel. La conscience était donc vue comme un réceptacle que des images venaient simplement remplir. La conscience n'était pas assez vivante, elle était passive, elle se contentait de recevoir ce qui se présentait à elle.

Husserl va faire remarquer qu'en fait, il n'y a pas deux objets dans la perception, mais bien un seul ! Il n'y a pas d'une part l'objet dans la réalité, et d'autre part l'objet dans notre esprit. Il n'y a qu'un seul objet, ce qu'il appelle l'objet intentionnel. L'objet perçu n'est rien d'autre que l'objet vu par une conscience. L'observateur n'aperçoit pas un objet pur, nu, pour le stocker ensuite dans sa mémoire sous forme d'image. La perception est toujours empreinte d'intentionnalité. L'objet dans l'esprit n'est en aucun cas, comme la tradition voulait le croire, l'image dégradée d'un objet existant réellement, d'un objet objectif. Au contraire, l'objet est toujours et déjà appréhendé par la conscience. La conscience pour percevoir s'élance vers un objet, elle se projette vers lui, elle le vise. La conscience est active, la perception n'est pas une réception d'image ; elle est toujours emprunte d'une intention. Si elle voit l'objet perçu, c'est parce qu'elle s'élance vers lui avec une intention préalable.

Husserl dit qu'il y a une intention de signification au départ de toute visée, de toute perception. En ce sens, il affirme que toute conscience est conscience de quelque chose d'autre. Autrement dit, la conscience n'est pas un réceptacle, elle ne reçoit rien. Elle n'est que la projection d'une intention sur un objet visé. Et c'est cette projection seule, cette intention, qui confère une première signification à l'objet visé. Il n'y a pas de conscience seule, il n'y a pas d'objet seul, pur. La conscience est d'emblée portée sur un objet, et l'objet n'est jamais appréhendé sans intention de la part de la conscience.

 

11/01/2014

Le Miracle de la Pleine Conscience... (4)

La tasse entre vos mains :

 

images-2.jpegJ'ai un ami très proche aux Etats-Unis qui s'appelle Jim Forest. Lorsque je l'ai rencontré, il y a huit ans, il travaillait avec l'Association catholique pour la paix (Catholic Peace Fellowship). L'hiver dernier, Jim m'a rendu visite. D'habitude, je fais la vaisselle juste après le dîner pour ensuite m'asseoir et prendre le thé avec mes invités. Un soir, Jim m'a demandé s'il pouvait laver la vaisselle. Je lui ai dit : "C'est d'accord, mais il faut le faire selon les règles de l'art." Jim a répliqué : "Allons, pensez-vous que je ne sois pas capable de le faire correctement ?" Je lui ai répondu : "Il y a deux manières de laver la vaisselle : la première, c'est laver la vaisselle pour avoir des assiettes propres ; la seconde, c'est laver la vaisselle pour laver la vaisselle. " En entendant cela, Jim s'est réjoui : "Eh bien, je préfère nettement la deuxième solution : laver la vaisselle pour laver la vaisselle !" Ce jour-là, je lui en ai transmis la responsabilité pour la semaine. Depuis, Jim sait faire la vaisselle.

Lorsque nous nettoyons les assiettes, si nous pensons uniquement à ce qui nous attend - une tasse de thé par exemple - nous allons tenter de nous débarrasser de la vaisselle au plus vite. Celle-ci devient une véritable corvée, un moment franchement déplaisant. Ce n'est pas laver la vaisselle pour laver la vaisselle.  De plus, pendant tout ce temps, nous ne sommes pas vraiment vivants car complètement ignorants du fait que c'est un authentique miracle de la vie que d'être debout, là près de l'évier ! Le problème est le suivant : si nous ne savons pas faire la vaisselle, il y a fort à parier que nous ne saurons pas non plus apprécier notre tasse de thé. Quand nous boirons notre thé, nous penserons à tes tas d'autres choses, remarquant à peine la tasse entre nos mains. Nous nous trouvons constamment aspirés par le futur, totalement incapables de réellement vivre la moindre minute de notre vie. Le miracle, c'est de vivre profondément le moment présent.

 

(Extrait de "Le Miracle de la Pleine Conscience " de Thich Nhat Hanh - Ed. "J'ai lu" - 2008)


à suivre...

04/01/2014

Trois maîtres de vie... (19)

lenoir,jésus,socrate,bouddha,livre,écrivain,philosophe,essai,réflexions,comprendre,savoir... L'hypothèse de leur non-existence historique pose en effet davantage de problèmes que celle de la réalité de leur existence. C'est donc surtout en raisonnant par l'absurde que les historiens sont arrivés à la conviction que ces trois personnages ont bel et bien existé. S'ils étaient des mythes, comment expliquer que ceux qui ont transmis leur message aient été si imprégnés par leur personnalité, parfois au point de sacrifier leur vie, comme ce fut le cas de la plupart des apôtres de Jésus ? On donne moins aisément sa vie pour un mythe que pour un personnage bien réel avec qui on a entretenu des liens affectifs à toute épreuve. Les Evangiles, qui racontent la vie de Jésus, manifestent l'amour et l'admiration puissante de ses disciples à son égard. On ressent aussi dans les écrits de Platon, le principal disciple de Socrate, tout l'amour qu'il portait à son maître. Ses écrits ne sont en rien désincarnés, mais témoignent d'une émotion très humaine, d'une sympathie presque palpable. Ecrites plusieurs siècles après la mort du maître, les vies du Bouddha n'ont guère cette saveur et ce parfum d'authenticité du témoignage direct. Mais la même question se pose à l'historien : comment expliquer que des générations d'hommes et de femmes aient entièrement consacré leur vie à suivre les pas d'un homme qui n'aurait pas existé ? Il y a indiscutablement eu un événement majeur qui a bouleversé Pierre, Platon, Ananda et tant d'autres à leur suite. Ces proches ou lointains disciples nomment cet événement "Jésus", "Socrate" et "Bouddha". Qu'ils aient fidèlement retransmis la vie et les paroles de leurs maîtres est un autre problème, sur lequel je reviendrai. Mais nul doute que leur vie a été marquée par quelque chose de tangible, par une voix, par un discours, par des gestes qui émanaient de "quelqu'un". C'est la mémoire orale tout d'abord, puis l'écrit, qui nous ont légué le nom de ce "quelqu'un".

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)


à suivre...