18/06/2011
Poème du Jour...
Je traverse
cette rue qui n'a pas de nom
dans une ville
loin de ma mémoire
je lève les yeux
espérant te voir
à une fenêtre
je marche
pour te trouver
je sais
qu'il n'existe
nulle adresse
à notre amour.
(Poème de Franck Roy in "Textos" aux Editions "Echo Optique" - 2002)
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15/06/2011
Poème du Jour...
La Fiancée aux mains parfaites
Tout est brisé
avec les migrations
venues des climats sans totem
Je me redécouvre
plus libre
plus abandonné
que si rien d'illusoire n'était advenu
depuis les premiers cimetières de sable blanc
depuis les bouquets mauves des nuits calcinées
depuis l'âge d'or d'une première grève de la faim
O que la fille aux jupons de lumière
que la gamine aux lèvres neuves
que la très pure aventurière
que la femme lavée des neiges
se couche dans la vie
du plus timide
de plus pauvre
du plus maladroit
du plus déshérité
et l'assassine si cela lui chante.
(Poème de Achille Chavée) - Surréaliste.
04:29 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, chavée, surréalisme, recueil, littérature
26/05/2011
Poème du Jour...
Dans la barque, au ras des eaux, qui s'assoupit,
La voile large tendue parmi l'espace et blanche,
Tandis que le jour décroît, que le soir penche,
Le bon rocher vogue sur le fleuve infini.
A pleine voile, aussi, le soir, l'idée luit,
Au-dessus de la vie et du tourbillon de l'avalanche,
Blanche en un encadrement de sombres branches,
Là-bas à l'horizon vague de l'esprit
Maître,
Sur la rive d'où je vois votre voile apparaître
Et dans mon âme que réconforte la clarté.
Je regarde et j'adore
Le rayonnement argenté
Qui dans le crépuscule semble une aurore.
(Poème de Edouard Dujardin -1861-1949)
Fils unique du capitaine de marine marchande Théophile Dujardin, il fit ses études au lycée Corneille à Rouen, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1886, il devint rédacteur de la Revue Indépendante où il publia son premier roman, Les Lauriers sont coupés.
Après la mort de ses parents, il hérita de leur fortune qu'il dépensa en partie pour financer la mise en scène de ses pièces de théâtre, Le Chevalier du passé en 1882 et Antonia en 1891.
Dujardin avait des goûts de luxe en matière vestimentaire et comptait au nombre des dandys et des noctambules parisiens de l'époque. Ses nombreuses liaisons étaient notoires, notamment avec des actrices, des mannequins et autres femmes séduisantes. Il avait plusieurs amies qui faisaient carrière dans les arts et il les a parfois aidées financièrement. Ayant dilapidé sa fortune dans ce train de vie frivole, il dut se lancer dans les entreprises lucratives tels que le jeu et l'immobilier. Il mit aussi ses talents littéraires au service des journaux en rédigeant des annonces publicitaires. C'est dans un de ces journaux que la police trouva un article compilé par Dujardin pour lequel il fut condamné à une peine de prison qui fut commuée plus tard.
En 1885, Dujardin et Téodor de Wyzewa1 fondent la Revue Wagnérienne, après la Revue Indépendante de Félix Fénéon créée l'année précédente. L'une des innovations du journal consistait à organiser des expositions dans ses locaux.
En 1893, Dujardin épousa la belle Germaine dont il se sépara en 1901. Le couple ne divorça qu'en 1924, date à laquelle Dujardin épousa en secondes noces Marie Chenou, de trente ans plus jeune que lui. Il eut deux enfants, vécut une vieillesse paisible et mourut à l'âge de 87 ans.
Ses œuvres sont variées et incluent un grand nombre des pièces de théâtre, des poèmes et des romans. Dujardin a aussi laissé des essais de critique littéraire et sociale et des souvenirs. James Joyce reconnaissait l'influence des œuvres de Dujardin sur ses propres recherches littéraires, notamment le monologue intérieur. LeHarry Ransom Humanities Research Center parle de Dujardin comme d'« une voix importante pour les symbolistes2 ».
Ses écrits sur la religion soutiennent l'inexistence de Jésus 3,4.
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12/05/2011
Poème du Jour...
FUMEES
Et tandis que la guerre
Ensanglante la terre
Je hausse les odeurs
Près des couleurs-saveurs
Et je fu
me
du
ta
bac
de
Zone
Des fleurs à ras du sol regardent par bouffées
Les boucles des odeurs par tes mains décoiffées
Mais je connais aussi les grottes parfumées
Où gravite l'azur unique des fumées
Où plus doux que la nuit et plus pur que le jour
Tu t'étends comme un dieu fatigué par l'amour
Tu fascines les flammes
Elles rampent à tes pieds
Ces nonchalantes femmes
Tes feuilles de papier.
(Poème de Guillaume Apollinaire - "Calligrammes")
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19/04/2011
Poème du Jour...
MA BOHEME
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberges était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes ombres blessés, un pied près de mon coeur !
(Poème d'Arthur Rimbaud (Fantaisie) in "Poésies")
06:59 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, rimbaud, fantaisie, ma bohème, plaisir, recueil, littérature, poète
23/11/2010
Poème du Jour...
RAHAT-LOUKOUMS
J'ai des misères en pentes raides et nues,
Les ricochets sans jupes contemplent la mer
Pour m'embrasser voluptueusement comme un bouquet
C'est endormir mes petites larmes d'opium
La science infinie, personnage mandarin de la lune
Voilà mon vêtement en cerf-volant de miel glacé.
Je l'ai écrit sur le lit transformé de la belle saison
Que se câliner plusieurs fois les seins
Dans le musée fermé
Sous des vêtements en boule
Devient du fard sur une pendule.
La croix de l'alcool au menton bleu poétique
Me révèle une barrière de lanternes,
Redoutable volte-face
Du danseur sur la piste plate-forme
Dans l'imprévu silencieux d'une allée vide
Je suis sur la montagne des femmes fières
Sculptées jusqu'au cou.
(Poème de Francis Picabia)
05:14 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, picabia, surréalisme, recueil
18/10/2010
Poème du Jour...
POETE NOIR
Antonin Artaud
Poète noir, un sein de pucelle
te hante,
poète aigri, la vie bout
et la ville brûle,
et le ciel se résorbe en pluie,
ta plume gratte au coeur de la vie.
Forêt, forêt, des yeux fourmillent
sur les pignons multipliés ;
cheveux d'orage, les poètes
enfourchent des chevaux, des chiens.
Les yeux ragent, les langues tournent
le ciel afflue dans les narines
comme un lait nourricier et bleu ;
je suis suspendu à vos bouches
femmes, coeurs de vinaigre durs.
(Extrait du recueil "L'Ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud/Gallimard - 1925)
04:16 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : posie, l'ombilic, limbes, artaud, recueil, gallimard