Allez les yeux invisibles vers le beau.

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/11/2011

Poème du Jour...

LE BAISER

 

Comme une ville qui s'allume

Et que le vent vient embraser,

Tout mon coeur brûle et se consume,

J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.

 

Baiser de la bouche et des lèvres

Où notre amour vient se poser,

Plein de délices et de fièvres,

Ah ! j'ai soif, j'ai soif d'un baiser !

 

Baiser multiplié que l'homme

Ne pourra jamais épuiser,

Ô toi, que tout mon être nomme,

J'ai soif, oui, j'ai soif d'un baiser

 

Fruit doux où la lèvre s'amuse,

Beau fruit qui rit de s'écraser,

Qu'il se donne ou qu'il se refuse,

Je veux vivre pour ce baiser.

 

Baiser d'amour qui règne et sonne

Au coeur battant à se briser,

Qu'il se refuse ou qu'il se donne,

Je veux mourir de ce baiser.

 

(Poème de Germain Nouveau - extrait de  "La doctrine de l'amour" - Ed. Poésie/Gallimard)Unknown.jpeg

06/11/2011

Pensée du Jour...

La jeunesse est le temps

d'étudier la sagesse,

la vieillesse est le temps 

de la pratiquer.

 

(Jean-Jacques Rousseau - écrivain & philosophe)pensée, philosophe, philosophie, réflexion, sagesse, vieillesse, jeunesse, écrivain, rousseau

29/10/2011

Proses des ivresses... (19)


images.jpeg


Venait le moment de rentrer, de choisir parmi les herbes séchées, celles dont il allait préparer l'infusion. Il connaissait les herbes médicinales. Il aimait celles qui avaient poussé là où toutes les autres renoncent, sur des terres rocailleuses et arides où se perpétuent comme en osmose minérale des plantes ingrates et noueuses. L'hiver, il ranimait une grosse bûche, il faisait chauffer l'eau à même le feu. Souvent, il oubliait, s'absorbait dans la flamme, se posait la question du premier homme qui avait vu le feu mais il ne savait plus si cela était folie ou histoire. La flamme qui dansait, la braise qui rougeoyait, lui penché sur le foyer, la chaleur sur ses cuisses. Il retardait, refusait tout mouvement. Il restait là à regarder des villes étagées et monumentales bâties comme des temples au centre d'invisibles empires et qui s'effondraient, s'éboulaient, se délitaient presque, gagnaient la cendre, déclinaient, s'éteignaient comme des îles lointaines, océanes ou cosmiques. Le bruit de l'eau l'éveillait alors et il se secouait, perplexe.

 

(Prose de Yves Buin extrait de Maël - Ed. Christian Bougois - 1938)

12/10/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (10)

Chapitre 2 "Y retourner"... (10)

 

 

Je me trouvais dans l’estomac d’où je sortais péniblement, puis je tombai, malgré moi, dans le rectum, zut! me disais-je vexé. Je me couchai pour me reposer un peu lorsqu’un grand fracas se fit entendre. J’étais encore une nouvelle fois extirpé de ce corps par la faute d’un énorme pet, j’étais dans le néant. Ma détermination était, elle, intacte; je retournerai dans ce corps, je voulais savoir, explorer, comprendre cette anatomie si riche, si passionnante à découvrir. Une main secourable (la main du néant, le néant possède une invisibilité parfois palpable qui vous fait sortir, parfois, du vide pour vous y remettre). Combien de fois le vide se confie lorsque l’on sait l’écouter, je dressai une oreille attentive, il me glissa : « Veux-tu que je vienne avec toi? », sa question me laissait perplexe . Je lui répondis : « Pour quelle raison? », sa réponse fut étonnante : « Pour voir s'il y a du vide en elle ». Je lui fis cette proposition : « Entre dans ma besace », et nous partîmes à la recherche d'une pharmacie. Une pharmacie, il n'y en a pas à chaque coin de rue, même dans le néant où je n'avais pas envie de passer une journée entière à me morfondre. J'avais donc pensé à utiliser le même moyen de locomotion que pour le voyage précédent pour atteindre les régions hostiles de ce monde décidément récalcitrant à ma venue.

 

 

("D'un corps à l'autre"  de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

10/10/2011

Poème du Jour...

 

POETES

 

La tristesse des illetrés dans les ténèbres des bouteilles

L'inquiétude imperceptible des charrons

Les pièces de monnaie dans la vase profonde

Vit le poète solitaire

Grande brouette des marécages.

 

( Poème de René Char)

09/10/2011

Pensée du Jour...

On voyage

autour du monde

à la recherche

de quelque chose

et on rentre chez soi

pour le trouver.

 

(George Moore - écrivain irlandais)Unknown.jpeg

28/09/2011

Proses des ivresses... (15)

 

images.jpeg

 

Venait le moment de rentrer, de choisir parmi les herbes séchées, celles dont il allait préparer l'infusion. Il connaissait les herbes médicinales. Il aimait celles qui avaient poussé là où toutes les autres renoncent, sur des terres rocailleuses et arides où se perpétuent comme en osmose minérale des plantes ingrates et noueuses. L'hiver, il ranimait une grosse bûche, faisait chauffer l'eau à même le feu. Souvent, il oubliait, s'absorbait dans la flamme, se posait la question du premier homme qui avait vu le feu mais il ne savait plus si cela était folie ou histoire. La flamme qui dansait, la braise qui rougeoyait, lui penché sur le foyer, la chaleur sur ses cuisses. Il retardait, refusait tout mouvement. Il restait là à regarder des villes étagées et momunentales bâties comme des temples au centre d'invisibles empires et qui s'effondraient, s'éboulaient, se délitaient presque, gagnaient la cendre, déclinaient, s'éteignaient comme des îles lointaines, océanes ou cosmiques. Le bruit de l'eau l'éveillait alors et il se secouait, perplexe.

(Prose de Yves Buin - extrait de "Maël" - Ed. Christian Bourgois - 1938)Unknown.jpeg