Allez les yeux invisibles vers le beau.

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22/06/2011

Pensée du Jour...

Quand on porte

un chagrin, il faut

le porter loin

pour le laisser

un peu s'égrener

sur la route.

 

(Maurice Magre - écrivain français)               images-3.jpeg

13/06/2011

Proses des ivresses... (7)

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Même après trois semaines sous méthedrine, la descente n'est pas forcément si terrible. Cela peut aller, suivant l'état d'âme du protagoniste, du simple épuisement physique au désespoir suicidaire avec entre les deux des centaines de variantes plus exécrables les unes que les autres. Je savais que ça allait être terriblement dur pour moi, et j'allai m'asseoir sous un arbre, au bord de la route, en priant pour que le temps s'arrête et que je me fige sur place, en suspens, au milieu de nulle part. Ah  si je pouvais rester là une bonne fois pour toutes au bord de cette route, me disais-je, et envoyer balader toute cette merde ! Si j'avais eu un flingue, je m'en serais servis avec joie, et j'aurais sali ce bel arbre des débris de ma triste cervelle.

Mais nous avons repris la route. Vers sept heures, j'étais en train de regarder des rangées de poteaux qui défilaient à toute allure sur le bas-côté, quand soudain les larmes me montèrent aux yeux avec une force tellement irrésistible que je fus obligé de les laisser jaillir, avec de grands hoquets rageurs. Je me détournai et j'enfouis mon visage dans le petit espace entre la portière et le dossier de mon siège. Tout en me couvrant les yeux de la main droite, j'agrippais de toutes mes forces le col de ma chemise, derrière ma nuque. Tout ce que je désirais, c'est absorber un peu de speed. Physiquement, je me sentais bien ; toute l'horreur était dans ma tête. J'aurais dû pouvoir y faire face, mais je n'y arrivais pas, et je trouvais que c'était injuste. Pourquoi fallait-il que j'aie à me collecter avec toute cette chiennerie ? Pourquoi moi, et pas eux ? Pourquoi moi, et pas vous ?

 

("Speed" de Burroughs Jr. - Editions "Olympia" - 1947)

26/05/2011

Poème du Jour...

 

 

 

220px-Édouard_Dujardin_by_Vallotton.jpg

 

 

Dans la barque, au ras des eaux, qui s'assoupit,

La voile large tendue parmi l'espace et blanche,

Tandis que le jour décroît, que le soir penche,

Le bon rocher vogue sur le fleuve infini.

 

A pleine voile, aussi, le soir, l'idée luit,

Au-dessus de la vie et du tourbillon de l'avalanche,

Blanche en un encadrement de sombres branches,

Là-bas à l'horizon vague de l'esprit

 

Maître,

Sur la rive d'où je vois votre voile apparaître

Et dans mon âme que réconforte la clarté.

 

Je regarde et j'adore

Le rayonnement argenté

Qui dans le crépuscule semble une aurore.

 

 

(Poème de Edouard Dujardin -1861-1949)

 

 

Fils unique du capitaine de marine marchande Théophile Dujardin, il fit ses études au lycée Corneille à Rouen, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1886, il devint rédacteur de la Revue Indépendante où il publia son premier roman, Les Lauriers sont coupés.

Après la mort de ses parents, il hérita de leur fortune qu'il dépensa en partie pour financer la mise en scène de ses pièces de théâtre, Le Chevalier du passé en 1882 et Antonia en 1891.

Dujardin avait des goûts de luxe en matière vestimentaire et comptait au nombre des dandys et des noctambules parisiens de l'époque. Ses nombreuses liaisons étaient notoires, notamment avec des actrices, des mannequins et autres femmes séduisantes. Il avait plusieurs amies qui faisaient carrière dans les arts et il les a parfois aidées financièrement. Ayant dilapidé sa fortune dans ce train de vie frivole, il dut se lancer dans les entreprises lucratives tels que le jeu et l'immobilier. Il mit aussi ses talents littéraires au service des journaux en rédigeant des annonces publicitaires. C'est dans un de ces journaux que la police trouva un article compilé par Dujardin pour lequel il fut condamné à une peine de prison qui fut commuée plus tard.

En 1885, Dujardin et Téodor de Wyzewa1 fondent la Revue Wagnérienne, après la Revue Indépendante de Félix Fénéon créée l'année précédente. L'une des innovations du journal consistait à organiser des expositions dans ses locaux.

En 1893, Dujardin épousa la belle Germaine dont il se sépara en 1901. Le couple ne divorça qu'en 1924, date à laquelle Dujardin épousa en secondes noces Marie Chenou, de trente ans plus jeune que lui. Il eut deux enfants, vécut une vieillesse paisible et mourut à l'âge de 87 ans.

Ses œuvres sont variées et incluent un grand nombre des pièces de théâtre, des poèmes et des romans. Dujardin a aussi laissé des essais de critique littéraire et sociale et des souvenirs. James Joyce reconnaissait l'influence des œuvres de Dujardin sur ses propres recherches littéraires, notamment le monologue intérieur. LeHarry Ransom Humanities Research Center parle de Dujardin comme d'« une voix importante pour les symbolistes2 ».

Ses écrits sur la religion soutiennent l'inexistence de Jésus 3,4.

25/05/2011

Pensée du Jour...

La perplexité

est le début de

la connaissance.

 

(Khalil Gibran - Poète et peintre libanais)images-1.jpeg

09/05/2011

La lumière sur le sentier... (4)

5. Tue tout sentiment de séparativité.

6. Tue le désir de la sensation.

7. Tue la faim de la croissance.

 

8. Néanmoins reste seul et isolé parce que rien de ce qui a corps, rien de ce qui a conscience de la séparation, rien de ce qui est hors de l'éternel ne peut venir à ton aide. Laisse-toi instruire par la sensation et observe-la, parce qu'ainsi seulement tu peux débuter dans la science de la Soi-connaissance et poser ton pied sur le premier échelon de l'échelle. Croîs comme croît la fleur, inconsciente, mais ardemment désireuse d'ouvrir son âme à l'atmosphère. C'est ainsi que tu dois hâter l'éclosion de ton âme à l'éternel. Mais il faut que ce soit l'éternel qui sollicite l'épanouissement de ta force et de ta beauté et non le désir de croître, car, dans le premier cas, tu te développes dans toute la splendeur de ta pureté ; dans l'autre, tu ne fais que t'endurcir par l'inévitable passion de ta stature personnelle.

(Extrait de ""La lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")

06/05/2011

Christian Bobin et la foi poétique...



03/05/2011

Pensée du Jour...

Qui se connaît,

connaît aussi les autres,

car chaque homme porte

la forme entière

de l'humaine condition.

 

(Michel Eyquem de Montaigne - Ecrivain)images-1.jpeg