Allez les yeux invisibles vers le beau.

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05/09/2013

Trois maîtres de vie... (13)

lenoir,écrivain,philosophe,socrate,jésus,bouddha,connaissance,réflexion,comprendre,savoir,livre,essai,fayardSocrate, Jésus et Bouddha nous apprennent à vivre. Le témoignage de leur vie et l'enseignement qu'ils proposent est, me semble-t-il, universel et d'une étonnante modernité. Leur message est centré sur l'être individuel et sa croissance, sans jamais nier sa nécessaire inscription dans le corps social. Il propose un savant dosage de liberté et d'amour, de connaissance de soi et de respect d'autrui. Même s'il s'enracine diversement dans un fonds de croyances religieuses, il n'est jamais froidement dogmatique : il donne toujours du sens et fait appel à la raison. Il parle aussi au coeur.

 

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. Fayard - 2009)

 

à suivre...

15/08/2013

Les grands auteurs... (6)

Chapitre 1.

[…] En dépit des fatigues de tous genres, et sous tous les climats, la constitution de Fergusson résistait merveilleusement ; il vivait à son aise au milieu des plus complètes privations ; c'était le type du parfait voyageur, dont l'estomac se resserre ou se dilate à volonté, dont les jambes s'allongent ou se raccourcissent suivant la couche improvisée, qui s'endort à toute heure du jour et se réveille à toute heure de la nuit. […]

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Chapitre 2.

[…] « Cet intrépide découvreur (discoverer) se propose de traverser en ballon toute l'Afrique de l'est à l'ouest. Si nous sommes bien informés, le point de départ de ce surprenant voyage serait l'île de Zanzibar sur la côte orientale. Quant au point d'arrivée, à la Providence seule il est réservé de le connaître. »
« La proposition de cette exploration scientifique a été faite hier officiellement à la Société Royale de Géographie ; une somme de deux mille cinq cents livres est votée pour subvenir aux frais de l'entreprise. »
« Nous tiendrons nos lecteurs au courant de cette tentative, qui est sans précédents dans les fastes géographiques. »
Comme on le pense, cet article eut un énorme retentissement ; il souleva d'abord les tempêtes de l'incrédulité, le docteur Fergusson passa pour un être purement chimérique, de l'invention de M. Barnum, qui, après avoir travaillé aux États-Unis, s'apprêtait à « faire » les Iles Britanniques.[…]


Chapitre 5.

[…] Le pauvre Écossais était réellement à plaindre ; il ne considérait plus la voûte azurée sans de sombres terreurs ; il éprouvait, en dormant, des balancements vertigineux, et chaque nuit il se sentait choir d'incommensurables hauteurs.
Nous devons ajouter que, pendant ces terribles cauchemars, il tomba de son lit une fois ou deux. Son premier soin fut de montrer à Fergusson une forte contusion qu'il se fit à la tête.
« Et pourtant, ajouta-t-il avec bonhomie, trois pieds de hauteur ! pas plus ! et une bosse pareille ! Juge donc ! »
Cette insinuation, pleine de mélancolie, n'émût pas le docteur.
« Nous ne tomberons pas, fit-il.
— Mais enfin, si nous tombons ?
— Nous ne tomberons pas. » […]


(Extrait de "Cinq semaines en ballon" de Jules Vernes)

20/07/2013

Trois maîtres de vie... (11)

images-1.jpegDepuis plus de vingt-cinq ans, le Bouddha, Socrate et Jésus sont mes maîtres de vie. j'ai appris à les fréquenter, à me frotter à leur pensée, à méditer leurs actes, leurs différences et leurs convergences. Ces dernières m'apparaissent finalement plus importantes. Car, malgré la distance géographique, temporelle et culturelle qui les sépare, leurs vies et leurs enseugnements se recoupent sur les points essentiels. ce témoignage et ce message, qui m'aident à vivre depuis tant d'années, j'ai eu envie de les faire partager. Je suis convaincu qu'ils répondent aux questions et aux besoins les plus profonds de la crise planétaire que nous traversons.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)


à suivre...

08/07/2013

Trois maîtres de vie... (10)

images-1.jpegLa question du bonheur véritable, de la vie juste, du sens de l'existence, s'est posée pour moi assez tôt. J'étais adolescent. La lecture des dialogue de Platon fut une véritable révélation. Socrate y parlait de la connaissance de soi, de la recherche du vrai, du beau, du bien, de l'immortalité de l'âme. Il abordait sans détours des questions qui me paraissait convaincante, à l'inverse des réponses toutes faites et insatisfaisantes du catéchisme de mon enfance. Et puis, quelques années plus tard, je devais avoir seize ans, ce fut la découverte de l'Inde et particulièrement du Bouddha. Divers ouvrages initiatiques et romanesques - siddharta de Herman Hesse ou Le Troisiéme Oeil de Lobsang Rampa - me conduisirent à un remarquable petit ouvrage : L'Enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens, de Walpola Rahula. Nouveau déclic : le message du Bouddha me parlait autant que celui de Socrate par sa justesse, sa profonde cohérence, sa rationalité, son exigence pleine de douceur. J'aurais pu en rester là, tant que ces deux maîtres nourrissaient mon esprit. Pourtant, j'allais bientôt faire une troisième rencontre décisive : à dix-neuf ans j'ouvris les Evangiles pour la première fois. Je tombai par hasard sur l'Evangile de Jean, et ce fut un choc profond. Non seulement les paroles de Jésus s'adressaient à mon intelligence, mais elles touchaient aussi mon coeur. Je mesurai alors le décalage parfois abyssal entre ses paroles d'une incroyable audace qui libèrent l'individu en le responsabilisant et le discours moralisateur de tant de chrétiens qui enferment l'individu en le culpabilisant.

 

(Extrait de "Socrate, Jésus, Bouddha" de Frédéric Lenoir - Ed. "Fayard" - 2009)


à Suivre...

25/04/2013

Les grands auteurs... (3)

images-1.jpeg Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.

           Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu

07/03/2013

Petit traité de vie intérieure... (6)

lenoir,réflexion,philosophie,comprendre,savoir,âmes,intelligence,coeur,livreCe petit traité est donc le fruit d'une réflexion personnelle élaborée à partir des courants de sagesse philosophiques d'Orient et d'Occident, de la spiritualité chrétienne libérée de sa gangue normative et de la psychologie des profondeurs. Je n'ai pas d'autre ambition que d'offrir ce qui m'a aidé à vivre et à ma construire. Afin de rendre la lecture de ce livre accessible au plus grand nombre, j'ai choisi de l'élaborer en deux temps. Il est né sous forme d'un enseignement oral, puis j'ai retravaillé le texte qui conserve néanmoins la trace de cette oralité. Ce que je transmets ici relève davantage de l'expérience :

celle tout d'abord des sages dont je m'inspire et que je cite souvent, la mienne ensuite, que, malgré bien des réticences, il m'était difficile de ne pas exposer. Car, comment parler de vie intérieure en évitant de parler de soi ? Qu'il soit clair cependant que je ne me considère en rien comme un modèle : je conserve des parts d'ombre et je ne parviens pas toujours à mettre en pratique les enseignements que j'évoque ici. Ce qui est certain, c'est que je suis aujourd'hui beaucoup plus lucide, apaisé et, tout compte fait, plus heureux que je ne l'ai été dans le passé. Puisse ce petit livre aider d'autres âmes en peine et en quête de lumière à comprendre que l'amour est proche, que la liberté intérieure peut advenir, que la joie est là. Il suffit d'ouvrir les yeux de l'intelligence et du coeur pour les découvrir.

 

(Extrait de "Petit traité de vie intérieure" de Frédéric Lenoir - Ed. "Plon" - 2010)

 

à suivre...

23/02/2013

Petit traité de vie intérieure... (5)

images-3.jpegDans mon cheminement personnel, mes lectures m'ont confronté dès l'adolescence à ces maîtres de sagesse de l'humanité. Ce sont eux qui m'ont donné le goût du beau, du vrai, du bien, pour reprendre les grands archétypes de Platon. Mes études de philosophie m'ont ensuite permis d'approfondir mes connaissances, mais j'ai aussi enrichi mon propre parcours intérieur de deux autres sources, de nature assez différentes : la spirualité et la psychologie des profondeurs. J'ai découvert le bouddhisme à l'âge de seize ans et les enseignements du Bouddha m'ont tout suite touché par leur justesse et leur caractère pragmatique. Je les ai approfondis lors d'un long séjour en Inde par des rencontres avec des lamas tibétains auprès desquels j'ai aussi appris les bases de la méditation. A l'âge de dix-neuf ans, la lecture des Evangiles a été également un choc profond. Ma découverte du Christ, non seulement comme enseignant du passé, mais aussi comme personne vivante à laquelle on peut se relier par la prière, a marqué ma vie et m'a fait accéder à une compréhension du christianisme fort différente des souvenirs du catéchisme de mon enfance. La découverte, ensuite, de la psychanalyse freudienne et jungienne ainsi que de diverses méthodes thérapeutiques issues du développement personnel (sophrologie, Gestalt, Rebirth...) m'a aidé à prendre davantage conscience de mes failles et à guérir de certaines blessures profondes qui parasitaient ma vie et me faisaient retomber dans des scénarios névrotiques récurrents.

 

(Extrait de "Petit traité de vie intérieure" de Frédéric Lenoir - Ed. "Plon" - 2010)


à suivre...