Allez les yeux invisibles vers le beau.

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03/08/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (6)

Chapitre 1 - "Le saut de l'ange" (suite)...

 

Je m’approchai vers un endroit où il aurait fallu une lampe torche pour distinguer où je mettais les pieds. Je ne savais pas où j’étais. J’avais perdu ma besace; sans chaussure et besace, je n’étais pas rassuré du tout. Il était, aussi, l’heure de s’arrêter pour dormir, aucune idée de l’endroit où j’étais, il faisait noir comme chez les loups, et surtout cela ne sentait pas bon. Il était tard, il fallait bien se coucher. Je m’allongeai, à même le sol, en chien de fusil et je regardai une dernière fois autour de moi comme si cela était nécessaire dans cette obscurité. Peu à peu, je glissai dans les bras de Morphée, « ça ne sent vraiment pas bon par ici »... disais-je dans un soupir.

 

— J’ai une question à vous poser.

— Posez là...

— Pourquoi les femmes font-elles des bébés ?

 — C’est vrai que j’y avais fait allusion. Certes j’ai de plusieurs raisons, bien entendu, toutes respectables, ce qui me gêne en premier lieu, et chez quelques hommes aussi, c’était l’entêtement à infantiliser son comportement. Ce besoin permanent, pour certaines personnes (et elles sont nombreuses à redevenir en quelque sorte « bébé », à sucer le sein de sa mère, et à jouer à « la maman »). Il y a même des femmes qui sont mères et qui jouent encore à la « maman » tout en pensant à l’enfant qu’elles étaient lorsqu’elles jouaient à « la maman », cela paraît d’une absurdité totale. Quand deviendra-t-on, une bonne fois pour toutes, des adultes responsables ? Quand, dans cette société (dite moderne), cesserons-nous chaque jour d’abêtir les gens, de les rendre plus idiots qu’ils ne sont en vérité ? par la pub, les « sermons » de niaiseries télévisuelles, les faux prédicateurs, par des politiciens véreux qui ne pensent plus à leur image personnelle et leur avenir politique qu’à celui de leurs concitoyens... quand cessera-t-on de jouer à l’enfant?

 

 ("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy - Ed. "Pays d'herbes" - 2006)

19/07/2011

Proses des ivresses... (10)

 

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Je cherchais dans mes pensées corporelles le besoin de comprendre mon corps, d’une pensée conceptuelle je réduisais mon corps à ses simples expressions, un grand vide se creusait ainsi entre mon esprit et celui-ci. À cet instant, je comprenais que ce qui se formulait dans ma tête était un corps qui n’était pas le mien et qui en était le noeud extrême de sa complexité et de son néant intérieur avec la crainte de le voir s’enfuir. C’est alors que je me tournais vers mon coeur dans sa vitalité et son accroissement, car celui-ci donnait des signes extérieurs de richesses pures. Ses pulsations rythmaient mon être dans l’obtention de son pouvoir à atteindre la lumineuse conscience par la libération naturelle de la peur et de repousser les limites de l’échéance fatale. Une naissance concrète prenait place à travers mon esprit par la méditation profonde, de la réalité émergente d’une respiration saine d’un vrai souffle ordinaire et de bonne qualité. Mon corps et mes pensées eurent consciences de ce souffle, essence claire et vive, clarté absolue de la sagesse éveillée, respiration maintenant externe qui éleva mon corps au-dessus de lui-même. État intermédiaire de l’âme exaltée et vivante, obtenu par la seule grâce d’un grand besoin d’altitude qu’implorait la lumière intérieure que diffusait mon corps. Un recueillement méditatif s’ensuivit par voie naturelle et écoute des sens, je venais de comprendre que le cycle de l’existence se rattachait au déplacement de mon corps avec ses pensées dans le désir de celui-ci. Corps éveillé au sein de l’espace lumineux qui lui était réservé, agrégat des sensations dans sa perfection intrinsèque de son jeu corporel, de l’éclat créer par lui sous l’emprise de ses plaisirs. Nécessaire épanouissement programmé au sein de la confiance la plus humaine par la délivrance de la lumière, du renouveau de celle-ci, de sa force à engendrer des rayons intelligents vers la compassion et la vie à travers le corps et l’esprit.

 

 

 

(Texte inédit de Franck Roy à paraître dans "Chemins escarpés")

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18/07/2011

La Lumière sur le Sentier... (8)

Ces trois mots : " Cherche la Voie ", sembleront peut-être de bien petite importance pour former une règle à eux seuls. Le disciple dira : " Approfondirais-je toutes ces pensées si je ne cherchais pas la voie ? " Cependant ne passe pas trop rapidement. Arrête-toi, et réfléchis un moment. Est-ce bien la voie que tu désires ? Ou y aurait-il dans ta vision une vague perspective de grandes hauteurs à escalader, d'un grand avenir à réaliser ?... Prends garde. La voie doit être cherchée pour elle-même et non par égard à tes pieds qui la fouleront.

Il y a un rapport entre cette règle et la dix-septième de la seconde série. Lorsque après des siècles de luttes et de nombreuses victoires, tu auras gagné la dernière bataille et demandé le secret final, alors tu seras prêt à aller plus loin. Lorsque le secret final de cette grande leçon aura été révélé, c'est en lui que se découvrira le mystère du Sentier nouveau - voie qui conduit au-delà de toute expérience humaine, et qui entièrement au-dessus de toute perception et de toute imagination humaines.

A chacune de ces étapes, il est nécessaire de s'arrêter longtemps et bien réfléchir.

A chacune de ces étapes, il est nécessaire de s'assurer que la Voie a été choisie pour elle-même.

La Voie et la Vérité se montrent d'abord. La Vie vient ensuite.

 

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier " de Mabel Collins - Ed. Adyar)

13/07/2011

Proses des ivresses... (9)

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Frères, vous pullulez, vous vous entroupez, vous vous encroûtez. Bientôt les caves seront à sec et que deviendrons-nous ? Les uns crèveront lamentablement, les autres se mettront à boire d'infâmes potions chimiques. On verra des hommes s'entretuer pour une goutte de teinture d'iode. On verra des femmes se prostituer pour une bouteille d'eau de Javel. On verra des mères distiller leurs enfants pour en extraire des liqueurs innommables. Cela durera sept années. Pendant les sept années suivantes, on boira du sang. D'abord le sang des cadavres, pendant un an. Puis le sang des malades, pendant deux ans. Puis chacun boira son propre sang, pendant quatre ans.  Pendant les sept années suivantes, on ne boira que des larmes et les enfants inventeront des machines à faire pleurer leurs parents pour se désaltérer. Alors il n'y aura plus rien à boire et chacun criera à son dieu : " rends-moi mes vignes ! " et chaque dieu répondra : " rends-moi mon soleil ! ", mais il n'y aura plus de soleils, ni de vignes, et plus moyens de s'entendre. 

Des soleils et des vignes, il y en a encore. Mais sans soif, on ne fait plus de vin. Plus de vin, on ne cultive plus les vignes. Plus de vignes, les soleils s'en vont : ils ont autre chose à faire que de chauffer les terres sans buveurs, ils se diront : allons maintenant vivre pour nous. Cela, le voulez-vous ?

- Non ! gronda l'auditoire.

- Avez-vous soif ?

- Oui ! confessa l'auditoire.

- Eh bien, allons aux vignes ! Mais pour cela, il faut partir comme moi, en délaissant tous les biens de ce monde, en n'emportant que le strict nécessaire. Qui a soif me suive !

(" La Grande Beuverie " de René Daumal - Ed. Gallimard)

04/07/2011

La Lumière sur le sentier... (7)

- Cherche la Voie.

- Cherche la Voie en te retirant à l'intérieur.

- Cherche la Voie en avançant hardiment au-dehors.

 

... Ne te contente pas de la chercher par une seule route. Il y a pour chaque tempérament un chemin qui semble plus spécialement attrayant. Mais la Voie ne peut être trouvée au moyen de la dévotion seule, ni par la contemplation religieuse seule, ni par le progrès ardent, ni par l'observation studieuse de la vie. Aucune de ces routes ne peut, à elle seule, aider le disciple à franchir plus d'un échelon. Or tous les échelons sont nécessaires pour former l'échelle. Les vices de l'homme deviennent des échelons, un à un, à mesure qu'ils sont surmontés. Les vertus de l'homme, elles aussi, sont des échelons nécessaires et dont, en aucune manière, il ne peut se passer. Cependant, bien qu'elles créent une atmosphère favorable et un avenir heureux, elles sont sans utilité si elles existent seules. La nature entière de l'homme doit être sagement mise à profit par celui qui désire entrer dans la Voie. Chaque homme est pour lui-même, d'une manière absolue, la Voie, la Vérité et la Vie. Mais il n'est tout cela, effectivement, que lorsqu'il saisit don individualité tout entière, et que, par la force de sa volonté spirituelle éveillée, il reconnaît cette individualité comme étant non pas lui-même, mais cette chose qu'il a créée laborieusement pour son propre usage et au moyen de laquelle il se propose, à mesure que sa croissance développe lentement son intelligence d'atteindre la Vie qui se trouve au-delà de l'individualité. Lorsqu'il sait que pour cette raison sa vie existe, cette vie séparée, étonnante et complexe, alors, en vérité, et alors seulement, il est sur la Voie.

Cherche-la en te plongeant dans les profondeurs mystérieuses et glorieuses de être intérieur.

Cherche-la en analysant toute expérience, en utilisant tes sens afin de comprendre la croissance et la signification de l'individualité, ainsi que la beauté et l'obscurité de ces autres fragments divins qui peinent côte à côte avec toi et qui forment la race à laquelle tu appartiens.

Cherche-la par l'étude des lois de l'existence, des lois de la nature et des lois du surnaturel ; et cherche-la par la soumission profonde de ton âme à l'étoile vacillante qui brûle à l'intérieur. Par degrés, à mesure que tu veilleras et que tu adoreras, sa lumière deviendra plus intense. Tu sauras alors que tu as trouvé le commencement de la voie. Et quand tu en auras atteint le terme, sa lumière deviendra soudainement la lumière infinie.

 

("La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Ed. Adyar)

à suivre...

28/06/2011

Proses des ivresses... (8)

 

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L'herbe du diable n'est qu'un chemin parmi des millions d'autres. N'importe quoi peut servir de chemin. C'est pourquoi il ne faut jamais oublier qu'un chemin est seulement un chemin ; si tu sens que tu ne dois pas le suivre, alors sous aucun prétexte ne continue d'y avancer. Pour obtenir une telle lucidité d'esprit il faut discipliner sa vie. Alors, seulement, tu pourras comprendre que tout chemin n'est chemin auquel tu peux renoncer si ton coeur le désire sans faire affront à personne, ni à toi ni aux autres. Mais ta décision de poursuivre sur un chemin ou l'abandonner doit être libre de peur ou d'ambition. Je te préviens, considère chaque chemin en toute liberté et avec une grande attention. Essaie-le autant de fois que le jugeras nécessaire. Puis pose-toi, et à toi seul, une question ; une question que seul un vieil homme peut se poser. Lorsque mon benefactor m'en parla j'étais bien trop jeune et mon sang était trop ardent pour que je puisse la saisir. A présent, je comprends la question et je vais te la dire " ce chemin a-t-il un coeur ?" Tous les chemins sont les mêmes, ils ne conduisent nulle part. Il y a des chemins qui traversent la forêt, d'autres qui vont dans la forêt. Dans ma propre vie, je puis dire que j'ai parcouru de longs, longs chemins, mais je suis arrivé quelque part. Et maintenant la question de mon benefactor a pris tout son sens. Ce chemin a-t-il un coeur ? Si oui, le chemin est bon, sinon il est inutile. Ces deux chemins ne conduisent nulle part, mais l'un d'entre eux a un coeur et l'autre n'en a pas. L'un est propice à un merveilleux voyage ; aussi longtemps que tu le suis, tu ne fais qu'un avec lui. L'autre te fera maudire ta vie. L'un rend fort, l'autre t'affaiblit. 

 

("L'herbe du diable et la petite fumée" de Carlos Castaneda - 1935 - Ed. du Soleil noir)

23/06/2011

La Lumière sur le sentier... (6)

 - Ne désire que ce qui est en toi.

- Ne désire que ce qui est au-delà de toi.

- Ne désire que ce qui est hors d'atteinte.

 

...Car en toi se trouve la lumière du monde, l'unique Lumière qui puisse être répandue sur le Sentier. Si tu es incapable de la percevoir en toi-même, inutile de la chercher ailleurs. Elle est au-delà de toi parce qu'en la rejoignant tu as perdu ton moi. elle est hors d'atteinte parce que qu'elle recule indéfiniment. Tu entreras dans la lumière, mais jamais tu ne toucheras la flamme.

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")

à suivre... 

( Par ce texte et d'autres, ne voyez pas de prosélytisme dans une religion quelqu'une, je suis agnostique et en recherche de moi-même et dans les profondeurs de soi, mais j'aime bien avoir ce sentiment d'aller chercher quelque chose dans l'univers et dans moi-même, une sorte de road-movie initiatique à l'intérieur de l'être que je suis....  par des livres de certains auteurs qui me posent des questions, tout simplement.)

Note de Franck