Allez les yeux invisibles vers le beau.

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/11/2011

La Lumière sur le Sentier... (15)

Hors du silence qui est la paix, une voix  sonore s'élèvera.

Et cette voix dira

"Cela n'est pas assez ; tu as moissonné maintenant il te faut semer".

Et sachant que cette voix est le silence même, tu obéiras.

 

(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")

29/10/2011

Proses des ivresses... (19)


images.jpeg


Venait le moment de rentrer, de choisir parmi les herbes séchées, celles dont il allait préparer l'infusion. Il connaissait les herbes médicinales. Il aimait celles qui avaient poussé là où toutes les autres renoncent, sur des terres rocailleuses et arides où se perpétuent comme en osmose minérale des plantes ingrates et noueuses. L'hiver, il ranimait une grosse bûche, il faisait chauffer l'eau à même le feu. Souvent, il oubliait, s'absorbait dans la flamme, se posait la question du premier homme qui avait vu le feu mais il ne savait plus si cela était folie ou histoire. La flamme qui dansait, la braise qui rougeoyait, lui penché sur le foyer, la chaleur sur ses cuisses. Il retardait, refusait tout mouvement. Il restait là à regarder des villes étagées et monumentales bâties comme des temples au centre d'invisibles empires et qui s'effondraient, s'éboulaient, se délitaient presque, gagnaient la cendre, déclinaient, s'éteignaient comme des îles lointaines, océanes ou cosmiques. Le bruit de l'eau l'éveillait alors et il se secouait, perplexe.

 

(Prose de Yves Buin extrait de Maël - Ed. Christian Bougois - 1938)

18/10/2011

La Lumière sur le Sentier... (13)

L'intellect peut reconnaître la vérité, mais l'esprit ne peut la recevoir. Pour qui a traversé l'orage et trouvé la paix, il est désormais toujours possible d'apprendre, lors même que le disciple irrésolu fléchirait et quitterait le droit chemin. La voix du silence demeure en lui, et même s'il abandonne totalement le Sentier, un jour viendra où elle résonnera et le déchirera, séparant ses passions de ses possibilités divines. Alors, malgré la souffrance et les cris désespérés du soi inférieur abandonné, le disciple reprendra le Sentier. C'est pourquoi je dis : la paix soit avec vous. "Je vous donne ma paix" ne peut être dit que par le Maître aux disciples bien-aimés qui sont comme Lui-même. Il y en a aussi, parmi ceux qui ne connaissent point la Sagesse orientale, à qui ces mots peuvent être dits et répétés journellement d'une manière plus complète. 

 

(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")

12/10/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (10)

Chapitre 2 "Y retourner"... (10)

 

 

Je me trouvais dans l’estomac d’où je sortais péniblement, puis je tombai, malgré moi, dans le rectum, zut! me disais-je vexé. Je me couchai pour me reposer un peu lorsqu’un grand fracas se fit entendre. J’étais encore une nouvelle fois extirpé de ce corps par la faute d’un énorme pet, j’étais dans le néant. Ma détermination était, elle, intacte; je retournerai dans ce corps, je voulais savoir, explorer, comprendre cette anatomie si riche, si passionnante à découvrir. Une main secourable (la main du néant, le néant possède une invisibilité parfois palpable qui vous fait sortir, parfois, du vide pour vous y remettre). Combien de fois le vide se confie lorsque l’on sait l’écouter, je dressai une oreille attentive, il me glissa : « Veux-tu que je vienne avec toi? », sa question me laissait perplexe . Je lui répondis : « Pour quelle raison? », sa réponse fut étonnante : « Pour voir s'il y a du vide en elle ». Je lui fis cette proposition : « Entre dans ma besace », et nous partîmes à la recherche d'une pharmacie. Une pharmacie, il n'y en a pas à chaque coin de rue, même dans le néant où je n'avais pas envie de passer une journée entière à me morfondre. J'avais donc pensé à utiliser le même moyen de locomotion que pour le voyage précédent pour atteindre les régions hostiles de ce monde décidément récalcitrant à ma venue.

 

 

("D'un corps à l'autre"  de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

06/10/2011

La Lumière sur le Sentier... (12)

Lire, dans les sens occulte du mot, c'est lire avec les yeux de l'esprit. Demander, c'est éprouver la faim intérieure, le besoin passionné des aspirations spirituelles. etre capable de lire signifie avoir obtenu, à un faible degré, le pouvoir de satisfaire cette faim : lorsque le disciple est prêt à apprendre, alors il est accepté, reçu, reconnu. Il doit en être ainsi, car il a allumé sa lampe, laquelle ne peut cachée. Mais il est impossible d'apprendre avant que la première grande bataille ait été gagnée.

 

(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. Adyar)

02/10/2011

Rentrée Littéraire... Philip Roth

Pour le plaisir la première page du roman de Philip Roth "Le Rabaissement" chez Gallimard rentrée littéraire oblige...

 

" Il avait perdu sa magie. L'élan n'était plus là. Au théâtre, il n'avait jamais connu l'échec, ce qu'il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s'était produit cette chose terrible : il s'était soudain retrouvé incapable de jouer. Monter sur scène était devenu un calvaire. au lieu d'être certain qu'il allait être extraordinaire, il savait qu'il allait à l'échec. Cela se produisait trois fois de suite et, à la troisième, cela n'intéressait plus personne, personne n'était venu. Il m'arrivait plus à atteintre le public. Son talent était mort.

Bien sûr, si on en a eu, il vous reste toujours quelque chose que personne d'autre ne possède. Je serai toujours différent de tous les autres, se rassurait Axler, parce que je suis qui je suis. J'ai cela en moi, et les gens s'en souviendront toujours. Mais le charisme qui avait été le sien, toute son originalité, ses singularités, ses traits distinctifs, tout ce qui avait fonctionné pour Falstaff, Peer Gynt et Oncle Vania, et qui avait valu à Simon Axler d'être reconnu comme le dernier des meilleurs comédiens américains du répertoire classique, rien de tout cela ne marchait plus, quel fût le rôle."

 

19/09/2011

La Lumière sur le Sentier... (11)

L'éclosion de la fleur est le moment glorieux où la perception s'éveille ; à sa suite viennent la confiance, la connaissance, la certitude. L'instant où l'âme demeure en suspens est un instant d'étonnement. la satisfaction lui succède. C'est le silence.

Sache, Ô disciple, que ceux qui ont passé par le silence, qui ont éprouvé sa paix et retenu sa force, ceux-là souhaitent ardemment que tu y entres aussi. C'est pourquoi, lorsque le disciple est capable d'entrer dans le Temple de l'Enseignement, il y trouve toujours son Maître.

Ceux qui demandent recevront. Mais la voix de l'homme ordinaire a beau demander sans cesse, elle n'est pas entendue. Car il ne demande qu'avec son intellect et la voix de l'intellect n'est entendue que sur le plan de l'intellect.

Aussi ai-je attendu que les vingt et une premières règles fussent dépassées avant de dire : Ceux qui demandent recevront.

 

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")