Allez les yeux invisibles vers le beau.

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13/06/2011

Proses des ivresses... (7)

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Même après trois semaines sous méthedrine, la descente n'est pas forcément si terrible. Cela peut aller, suivant l'état d'âme du protagoniste, du simple épuisement physique au désespoir suicidaire avec entre les deux des centaines de variantes plus exécrables les unes que les autres. Je savais que ça allait être terriblement dur pour moi, et j'allai m'asseoir sous un arbre, au bord de la route, en priant pour que le temps s'arrête et que je me fige sur place, en suspens, au milieu de nulle part. Ah  si je pouvais rester là une bonne fois pour toutes au bord de cette route, me disais-je, et envoyer balader toute cette merde ! Si j'avais eu un flingue, je m'en serais servis avec joie, et j'aurais sali ce bel arbre des débris de ma triste cervelle.

Mais nous avons repris la route. Vers sept heures, j'étais en train de regarder des rangées de poteaux qui défilaient à toute allure sur le bas-côté, quand soudain les larmes me montèrent aux yeux avec une force tellement irrésistible que je fus obligé de les laisser jaillir, avec de grands hoquets rageurs. Je me détournai et j'enfouis mon visage dans le petit espace entre la portière et le dossier de mon siège. Tout en me couvrant les yeux de la main droite, j'agrippais de toutes mes forces le col de ma chemise, derrière ma nuque. Tout ce que je désirais, c'est absorber un peu de speed. Physiquement, je me sentais bien ; toute l'horreur était dans ma tête. J'aurais dû pouvoir y faire face, mais je n'y arrivais pas, et je trouvais que c'était injuste. Pourquoi fallait-il que j'aie à me collecter avec toute cette chiennerie ? Pourquoi moi, et pas eux ? Pourquoi moi, et pas vous ?

 

("Speed" de Burroughs Jr. - Editions "Olympia" - 1947)

10/06/2011

D'un Corps à l'Autre (Prologue)... (2)

Sommes-nous génétiquement compatibles?

 

 

« Je me souviens » aurait sûrement, pensé, le grand Georges Perec, je me souviens de ces premiers vers extraits du poème d’Arthur Rimbaud « Le Bateau ivre » :

 

« Comme je descendais des fleuves impassibles,

je me sentis plus guidé par les haleurs :

Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles

Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs »

 

Qui sont ces « Peaux-Rouges » que Rimbaud a pris pour cibles, les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs? La question reste entière ?... Ce sont peut-être des hommes et des femmes ou ses rêves à lui, perdus dans la folle errance, la fulgurance de ce « Bateau ivre », descendant ces fleuves impassibles pour se jeter dans ces mers tumultueuses où fermentent les pensées les plus mystérieuses. Le plus mystérieux chez l’homme et la femme c’est leur corps. Corps que l’on hérite de son père et de sa mère. Patrimoine cellulaire et génétique qui fait la fierté du genre humain. Corps peint, sculpté, vénéré, et porté aux nues, on le caresse aussi... qu’on tue! Car on le tue d’une manière ou d’une autre et on le cache sous un amas de terre.

 

Quand je vois ce que Michel-Ange a fait de son Apollon, où des millions de paires d’yeux se sont usées à en percer le mystère, sans y déceler le moindre élément susceptible de nous informer sur cette « cartographie » anatomique, sur cette perfection troublante à jamais inégalée et qui laisse pantois ce visiteur incongru, parfois naïf, pris au piège par la magie qu’engendre ce spectacle inouï. J’aurais aimé que la belle Aphrodite me dévoile un plus d’elle même, la femme ne cache-t-elle pas plus de secrets que bien des Apollon réunis?

Son corps, vous envoûte, vous attire comme un aimant pour mieux vous capturer et vous faire abdiquer aux seuls effluves émanant de la plus complexe des anatomies de la race humaine. Et que dire de son esprit? Je donnerai tout l’argent du monde pour entrer dans ce cerveau énigmatique et étrange ; pour y déceler une des questions qui me taraudent : « Pourquoi les femmes veulent-elles donner le jour à des bébés ». À cette question bien précise, et à d’autres aussi, je tenterai d’y répondre, j’ai ma petite idée, mais je vous en ferais part ultérieurement.

 

Et si maintenant on faisait le saut de l’ange à l’intérieur de ce corps d’une manière poétique…

 

 

(Extrait du livre « D’un Corps à l’autre » de Franck Roy aux Éditions « Pays d’herbes » - 2006)

à suivre...

06/06/2011

D'un Corps à l'Autre (Postface)... (1)

 

Voici la postface d'un récit que j'ai écrit en Mai 2006, vous aurez la version intégrale de ce livre au sujet, "volontairement" délicat. 

 

 

 

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D'UN CORPS A L'AUTRE

 

Ce soir là, les yeux rivés sur la TV, je tombai sur une curieuse émission d'Arte, malheureusement elle était déjà bien entamée, l'homme et la femme ne sont pas faits pour vivre ensemble (je résume).

Génétiquement pas pareil semblait dire le contenu, du fait de leurs chromosomes, XY pour l'homme et XX pour la femme. Des chercheurs émettent l'hypothèse selon laquelle il existe une évaluation de distance entre l'ADN de l'homme et de la femme. Alors que le génome humain est totalement décrypté, il s'avère que 300 gènes séparent la fille du garçon, soit 1 % de leur patrimoine héréditaire. L'écart peu paraître minime, mais selon les chercheurs, il est presque aussi grand que celui qui sépare le genre humain des grands singes, soit 1,5%. Il aurait donc autant de distance, génétiquement parlant, entre la femme et l'homme qu'entre les primates et Homo sapiens.

L'émission terminée et encore sous le choc, je me glissai sous les draps et plongeai dans une réflexion, qui au bénéfice de la nuit, allait se montrer constructive puisqu'elle déboucha sur ce récit. Réflexion qui se veut une sorte de voyage allégorique, fantastique et poétique à l'intérieur du corps de la FEMME.

 

 (Postface de Franck Roy de son livre "D'UN CORPS A L'AUTRE" aux Editions "Pays d'Herbes" - Mai 2006)

à suivre... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

03/06/2011

La Lumière sur le sentier... (5)

 

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Ne t'imagine pas que tu puisses t'isoler du méchant ou de l'homme insensé. Ils sont toi-même, quoique à un moindre degré que ton ami ou que ton Maître. Mais si tu laisses grandir en toi l'idée que tu n'es pas solidaire d'une personne ou d'une chose mauvaise, tu créeras, par ce fait, un Karma qui te liera à cette personne ou à cette chose jusqu'au jour où ton âme aura reconnu qu'elle ne peut être isolée. Rappelle-toi que le péché et ton opprobre, car tu fais partie du monde. Ton Karma est inextricablement tissé avec le grand Karma. Et avant que tu puisses atteindre la connaissance, il te faut avoir traversé tous les endroits, qu'ils soient impurs ou nets. Rappelle-toi que le vêtement souillé dont le contact te répugne peut t'avoir appartenu hier, peut t'appartenir demain. Et si tu t'en détournes avec dégoût, il t'enserrera d'autant plus étroitement, lorsqu'il sera jeté sur tes épaules. L'homme qui s'enorgueillit de sa vertu se prépare un lit de fange. Abstiens-toi parce qu'il est bon de t'abstenir, non pas afin de garder ta pureté personnelle.

 

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")

26/05/2011

Poème du Jour...

 

 

 

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Dans la barque, au ras des eaux, qui s'assoupit,

La voile large tendue parmi l'espace et blanche,

Tandis que le jour décroît, que le soir penche,

Le bon rocher vogue sur le fleuve infini.

 

A pleine voile, aussi, le soir, l'idée luit,

Au-dessus de la vie et du tourbillon de l'avalanche,

Blanche en un encadrement de sombres branches,

Là-bas à l'horizon vague de l'esprit

 

Maître,

Sur la rive d'où je vois votre voile apparaître

Et dans mon âme que réconforte la clarté.

 

Je regarde et j'adore

Le rayonnement argenté

Qui dans le crépuscule semble une aurore.

 

 

(Poème de Edouard Dujardin -1861-1949)

 

 

Fils unique du capitaine de marine marchande Théophile Dujardin, il fit ses études au lycée Corneille à Rouen, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1886, il devint rédacteur de la Revue Indépendante où il publia son premier roman, Les Lauriers sont coupés.

Après la mort de ses parents, il hérita de leur fortune qu'il dépensa en partie pour financer la mise en scène de ses pièces de théâtre, Le Chevalier du passé en 1882 et Antonia en 1891.

Dujardin avait des goûts de luxe en matière vestimentaire et comptait au nombre des dandys et des noctambules parisiens de l'époque. Ses nombreuses liaisons étaient notoires, notamment avec des actrices, des mannequins et autres femmes séduisantes. Il avait plusieurs amies qui faisaient carrière dans les arts et il les a parfois aidées financièrement. Ayant dilapidé sa fortune dans ce train de vie frivole, il dut se lancer dans les entreprises lucratives tels que le jeu et l'immobilier. Il mit aussi ses talents littéraires au service des journaux en rédigeant des annonces publicitaires. C'est dans un de ces journaux que la police trouva un article compilé par Dujardin pour lequel il fut condamné à une peine de prison qui fut commuée plus tard.

En 1885, Dujardin et Téodor de Wyzewa1 fondent la Revue Wagnérienne, après la Revue Indépendante de Félix Fénéon créée l'année précédente. L'une des innovations du journal consistait à organiser des expositions dans ses locaux.

En 1893, Dujardin épousa la belle Germaine dont il se sépara en 1901. Le couple ne divorça qu'en 1924, date à laquelle Dujardin épousa en secondes noces Marie Chenou, de trente ans plus jeune que lui. Il eut deux enfants, vécut une vieillesse paisible et mourut à l'âge de 87 ans.

Ses œuvres sont variées et incluent un grand nombre des pièces de théâtre, des poèmes et des romans. Dujardin a aussi laissé des essais de critique littéraire et sociale et des souvenirs. James Joyce reconnaissait l'influence des œuvres de Dujardin sur ses propres recherches littéraires, notamment le monologue intérieur. LeHarry Ransom Humanities Research Center parle de Dujardin comme d'« une voix importante pour les symbolistes2 ».

Ses écrits sur la religion soutiennent l'inexistence de Jésus 3,4.

23/05/2011

L'écologie en bas de chez moi... suite et fin.

Je viens de voir et de recevoir (pas encore lu) le livre de Igeor Gran "L'écologie en bas de chez moi" dans l'émission "dans le texte" (Arrêt sur images) sur Internet, désopilant et jubilatoire. Moi, qui me sentais un peu écolo sur les bords, voilà le genre d'émission (qu'il faut voir) qui vous remet en cause et qui est bon de voir. Surtout pour avoir une bonne analyse et de vous ouvrir les yeux sur l'écologie, pour ne pas "tomber" dans le panneau de la bonne conscience. J'ai hâte de lire ce texte qui se veut avant tout littéraire (pur texte d'auto-fiction), Igeor Gran  est quelqu'un de tout à fait respectable et qui me donne une envie aussi prompt que nécessaire de lire, avec un certain intérêt, ses livres ! Je ne connaissais pas cet auteur mais je crois qu'il gagne que l'on s'intéresse à lui, voyez la vidéo, ci-dessous, d'un critique littéraire sur son livre...


12/05/2011

Poème du Jour...

 

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FUMEES

 

Et tandis que la guerre

Ensanglante la terre

Je hausse les odeurs

Près des couleurs-saveurs

 

Et je fu

        me

du

ta

bac

de 

Zone

 

Des fleurs à ras du sol regardent par bouffées

Les boucles des odeurs par tes mains décoiffées

Mais je connais aussi les grottes parfumées

Où gravite l'azur unique des fumées

Où plus doux que la nuit et plus pur que le jour

Tu t'étends comme un dieu fatigué par l'amour

Tu fascines les flammes

Elles rampent à tes pieds

Ces nonchalantes femmes

Tes feuilles de papier.

 

(Poème de Guillaume Apollinaire - "Calligrammes")