Allez les yeux invisibles vers le beau.

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22/03/2012

La Lumière sur le sentier... (21)


collins,écrivaine,littérature,livre,philosophie,lumière,sentierObserve avec attention toute la vie qui t'environne.

Apprends à regarder avec intelligence dans le coeur des hommes.

Observe avec une attention suprême ton propre coeur.

Car ton coeur est la voie par où jaillira l'unique lumière capable d'illuminer la vie et la rendre claire à tes yeux.

Etudie le coeur humain, afin de comprendre ce qu'est le monde dans lequel tu vis et dont tu viens faire consciemment partie. Considère la vie sans cesse mouvante et changeante qui t'environne, car elle est constituée par les coeurs des hommes, et, à mesure que tu comprendras leur constitution et leur signification, tu deviendras capable, par degrés, de percevoir le sens le plus large de la vie.

 

(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar" -2001)

05/03/2012

Poème du jour...

POETE NOIR

 

Poète noir, un sein de pucelle

te hante,

poète aigri, la vie bout

et la ville brûle,

et le ciel se résorbe en pluie,

ta plume gratte au coeur de la vie.

 

Forêt, forêt, des yeux fourmillent

sur les pignons multipliés ;

cheveux d'orage, les poète

enfourchent des chevaux, des chiens.

 

Les yeux ragent, les langues tournent

le ciel afflue dans les narines

comme un lait nourricier et bleu ;

je suis suspendu à vos bouches

femmes, coeurs de vinaigre durs.

 

(Poème de Antonin Artaud - "L'Ombilic des Limbes"/ Gallimard - 1921)images-1.jpeg

27/02/2012

Le roi n'a pas sommeil...


41x7KmYPI0L._SL500_AA300_.jpg"Ce que personne n'a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hots-dogs vendus avant les concerts ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n'a pu savoir, c'est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras lui avait passé les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise."

 

La sobriété du style de Cécile Coulon - où explosent soudain les métaphores - magnifie l'âpreté des jours, communique une sensation de paix, de beauté indomptable, d'indicible mélancolie.images-1.jpeg

Méfiez-vous des enfants sages, écrit par une jeune fille de vingt ans, avait plus impressionné les lecteurs. Ils seronent éblouis par "Le roi n'a pas sommeil".

 
 
(Roman de Cécile Coulon - Ed. Viviane Hamy - 2012)... Vient de Paraître.

18/02/2012

D'un corps à l'autre... (Chapitre 3... 16)

Chapitre 3 "Au coeur des choses"... (16)

 

Me voici, j’y étais dans l’antre de cet organe central de l’appareil circulatoire, muscle situé entre les deux poumons. La forme était à peu près celle d’une pyramide triangulaire ;  où circulait le sang veineux et artériel ? Celui-ci, ce cœur précisément avait des battements de beauté sans cesse répétés, il voulait me parler, j’entendais sa clameur : « J’ai des choses à vous dire… » Je lui répondis par ces mots : « Quelles sont ces réalités ». J’étais tout à fait perplexe et interrogateur, je voulais aller au fond de celui-ci pour en retirer le nectar suprême, découvrir la texture, la nature, dont ces fibres émotionnelles et sensorielles me dévoileraient les choses à savoir.

Au milieu de cet organe palpitant et à chaque battement me voici ballotter, cela finissait par m’agacer puis j’en venais à me calmer, à être à son écoute, à entendre chacun de ses mots, de ses plaintes, de ses sentiments, de ses émotions. Je voulais le comprendre pour mieux l’apprivoiser et être indulgent avec lui. Je décidais de mettre toute ma confiance à lui répondre intelligemment. De cela naîtrait une conversation saine et enrichissante. Le sang, couleur rouge vif, affluait au niveau du ventricule gauche et je crus entendre une plainte, un long râle, un gémissement venir du plus profond. Pour moi, il n’y avait aucun doute, cela était de l’anxiété, une anxiété tellement communicative qu’elle m’interpella. J’essayai, dans un premier temps, de l’analyser, de prendre un certain recul, d’être le plus objectif pour déchiffrer le fond de sa pensée, mais je restai impuissant à sa plainte. Interpréter et définir une plainte ne se révélait pas à une quelconque pathologie, l’ampleur que celle-ci déployait m’inquiétait. Tout au plus, compatir et se montrer magnanime, on ne vit pas dans la plainte. Le cœur était si complexe, et celui-ci si étranger. Je me posais la question suivante : « Est-ce que les cellules de la femme étaient les mêmes que celles de l'homme ? » La réponse me paraissait évidente, c’était certain qu’elles étaient identiques, mais moi j’y voyais une petite différence. La cellule (ou bien les cellules) était l’unité fondamentale, morphologique et fonctionnelle de l’organisme humain, elle (ou elles) générait l’activité biologique et interne de notre corps, partant de là toutes les informations centralisées, par le cerveau, arrivaient pêle-mêle à ce pauvre cœur, qui ne savait que dire.

 

("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)

à suivre...

15/02/2012

Poème du jour...

Le manteau d'Arlequin

 

images-1.jpegEux dans la bouffée des rampes, nous dans leur pénombre. Eux dans le tréfonds, nous dans la plaie. Ensemble dans l'espace masqué du réel. Dans la nargue de son spectacle. Eux dans leurs métamorphoses, nous dans nos figures de terre. Ensemble dans les creux du monde.

Comme échoué au milieu des vies mortes, on sait le lieu trompeur, estomac de velours capable de nous avaler tout cru dans le maelström de sa langue. Et c'est cette probable succion qui nous attire, nous soude coudes à coudes suspendus à la mastication du Temps.

Eux dans les ficelles des cintres, nous sur leur grill. Eux dans le puits du corps. Nous dans leur cordée de voix. Ensemble dans l'espace retourné du réel. Dans les bris de son spectacle. Eux dans leurs manteaux d'Arlequin, nous dans nos plis de terre. Ensemble dans la barque du présent.

 

(Extrait du recueil "Les Dérives Immobiles" de Jean-Pierre Sautreau - Ed. "Soc & Foc" - 2011)

08/02/2012

Pensée du Jour...

Veux-tu vivre

heureux ?

Chemine avec

deux sacs, l'un

pour donner, l'autre

pour recevoir.

 

(Johann Wolfgang von Goethe - écrivain allemand)images-1.jpeg

24/01/2012

Poème du jour...

Londonienne

 

images-1.jpegFoin des bocks, on n'a plus dix-sept ans le long des docks. Bien secoué le sablier, écrasée la boîte de Campbell's soup. Ca fait une éternité tous ces jours qui ont roulé leurs os comme des pierres. Pop'art et pop'rock, on remonte à pattes d'éph et sous-marin jaune dans les dernières seventies. Vintage psychédélique. On repique de fleurs nos squelettiques ready-made. Quelle mousse s'est amassée au noir sabbat des vinyles ?

Londres fume et crie. Ô quelle ville de bible chantait Verlaine dans d'autres seventies de la machine à débobiner l'underground avec Rimbaud, refaisant la Commune dans les pubs de Leicester square. Le révolvérisé Arthur plus tard 178 Stanford street avec Germain Nouveau, son goût pour la flâne, son amour par les rues des réclames des murs fardés de couleurs crues.

Le coeur fou Robinsonne à travers les romans. Ce soir là... vous rentrez aux cafés éclatants. Ô papier bible qu'on humecte à travers les vapeurs de malt, ces lignes imaginaires d'une constellation poétique dans le brouillard du temps. Ô choc des vers dans nos nuits londoniennes à ces spectres nouveaux roulant à travers l'épaisse et éternelle fumée de charbon.


(Poème de Jean-Pierre Sautreau extrait de "Les Dérivres Immobiles" - Ed. "Soc & Foc" - 2011)