Allez les yeux invisibles vers le beau.

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05/12/2011

La Lumière sur le sentier... (16)

Etre capable de se tenir de pied ferme veut dire avoir confiance ; être capable d'entendre, c'est avoir ouvert les portes de l'âme ; être capable de voir, c'est avoir acquis la faculté de percevoir ; être capable de parler, c'est avoir gagné le pouvoir d'aider les autres ; avoir vaincu le désir, c'est avoir appris à maîtriser et à utiliser la personnalité ; avoir atteint la connaissance de Soi, c'est s'être retiré dans l'intérieur de la forteresse, là où la personnalité de l'homme peut être jugée avec un esprit d'impartialité ; avoir vu ton âme dans sa fleur, c'est avoir obtenu, en toi-même, une vision momentanée de sa transfiguration qui fera de toi, un jour, plus qu'un homme ; reconnaître, c'est accomplir la grande tâche de regarder en face la lumière étincelante, sans baisser les yeux et sans reculer d'épouvante, comme devant quelque fantôme effroyable. C'est ce qui arrive à quelques-uns, et la victoire est ainsi perdue au moment où elle allait être remportée. Entendre la voix du silence, c'est comprendre que la seule direction véritable vient de l'intérieur ; entrer dans le Temple de l'Enseignement, c'est arriver à un état dans lequel le savoir devient possible. Tu trouveras alors bien des paroles écrites en lettres flamboyantes et qui, pour toi, seront faciles à déchiffrer, car lorsque le disciple est prêt, le Maître l'est également.

 

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")

01/12/2011

Proses des Ivresses... (21)


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LE CAFE

 

C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur,

Sans altérer la tête épanouit le coeur !

Ainsi, quand mon palais est émoussé par l'âge

Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.

Que j'aime à préparer ton nectar précieux,

Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.

Sur le réchaud brûlant, moi seul, tournant la graine,

A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;

Moi seul, contre la noix qu'arment ses dents de fer, 

Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,

Chargé de ton parfum, c'est toi seul qui, dans l'onde,

Infuses à mon foyer ta poussière féconde ;

Oui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,

Suis, d'un oeil attentif tes légers tourbillons.

Enfin, de ta liqueur, lentement reposée,

Dans la vase fumant, la lie est déposée ;

Ma coupe, ton nectar, le miel américain,

Que du suc des roseaux exprima l'Africain,

Tout est prêt ; du Japon, l'émail reçoit tes ondes

Et, seul, tu réunis les tribus des deux mondes.

Viens donc, divin nectar ! viens donc, inspire-moi :

Je ne veux qu'un désert, mon Antigone, et toi !

A peine j'ai senti ta vapeur odorante,  

Soudain de ton climat la chaleur pénétrante

Réveille tous mes sens, sans trouble, sans chaos,

Mes pensers plus nombreux, accourent à grands flots,

Mon idée était triste, aride, dépouillée ;

Elle rit, elle sort richement habillée,

Et je crois, du génie éprouvant le réveil,

Boire dans chaque goutte un rayon de soleil.

 

(Poème de Jacques Delille - extrait de "Oeuvres" - 1738-1813)

30/11/2011

Poème du jour...

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tu reposes

endormie

nue

les questions viennent

sans véritables réponses

je vois 


la fragilité d'un lit

 

suis-je pour elle.

 

(Poème de Franck ROY - extrait de "Textos" - Ed. "Echo Optique" - 2002)

17/11/2011

Poème du Jour...

LE BAISER

 

Comme une ville qui s'allume

Et que le vent vient embraser,

Tout mon coeur brûle et se consume,

J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.

 

Baiser de la bouche et des lèvres

Où notre amour vient se poser,

Plein de délices et de fièvres,

Ah ! j'ai soif, j'ai soif d'un baiser !

 

Baiser multiplié que l'homme

Ne pourra jamais épuiser,

Ô toi, que tout mon être nomme,

J'ai soif, oui, j'ai soif d'un baiser

 

Fruit doux où la lèvre s'amuse,

Beau fruit qui rit de s'écraser,

Qu'il se donne ou qu'il se refuse,

Je veux vivre pour ce baiser.

 

Baiser d'amour qui règne et sonne

Au coeur battant à se briser,

Qu'il se refuse ou qu'il se donne,

Je veux mourir de ce baiser.

 

(Poème de Germain Nouveau - extrait de  "La doctrine de l'amour" - Ed. Poésie/Gallimard)Unknown.jpeg

10/11/2011

Poème du Jour...

Une branche bat devant le mur blanc

 

neuve antériorité surgissante

parmi les embus de son cri

 

un grand corps machinal bouge

fleuve aux membres séparés

à la musculature jaune prisonnière

comme des noeuds vieux dans le bois

 

un enchevêtrement de lettres

en filigrane dans ses eaux.

 

(Poème de Jacques Dupin - extrait de "L'issue dérobée" - Ed. Gallimard 1999)images-1.jpeg

07/11/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 2)... (11)

Chapitre 2 "Y retourner" (11)


Je me trouvais devant cette enseigne tellement précieuse, avec la même gentille personne qui me fit une nouvelle ordonnance et me fit patienter dans une salle d’attente. Le scénario fut identique, la conclusion fut la même. J’étais à l’intérieur de la capsule pour un second voyage à l’intérieur de ce corps. Je fis le même itinéraire et le trajet fut très sensiblement moins long que le précédent, je me dis : « Que ce corps était bien malade, pour que je fasse ce parcours identique ». Atterrissage tout en douceur, pour retomber encore, une nouvelle fois, dans cet endroit si peu recommandable. J’avais emporté une lampe-torche dans cette « caverne préhistorique », ce canal excrémentiel et ce passage obligatoire, naturel que l’humain honore depuis le début de toute civilisation. Où ? Toute déjection humaine fait que quelque part de ce passage le fondement (c’est bien de le dire) de la race humaine. J’avais eu l’idée d’avoir avec moi une paire de jumelles. Tracer sa route pour voir où je mettais les pieds me semblait important. Quelle direction prendre ? Je n’avais nulle envie de passer par l’intestin grêle pour retomber, peut-être encore, dans l’estomac. J’avais ma petite idée...



("D'un corps à l'autre" de Franck Roy - Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

04/11/2011

La Lumière sur le Sentier... (14)

Considère les trois vérités. Elles sont égales.

 

L'âme de l'homme est immortelle, et son avenir est celui d'une chose dont le développement et la splendeur n'ont pas de limites.

Le principe qui donne la vie habite en nous et hors de nous ; il ne meurt jamais, il est éternellement bienfaisant ; il ne peut être vu, ni entendu, ni senti, mais il est perçu par l'homme qui désire la perception.

Chaque homme est à lui-meme, absolument, son propre législateur, le dispensateur de sa gloire ou de son obscurité, l'arbitre de sa vie, de sa récompense, de son châtiment.

Ces vérités, qui sont grandes comme la vie elle-même, sont aussi simples que l'esprit humain le plus simple. Fais-en la nourriture des affamés.


(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")