Allez les yeux invisibles vers le beau.

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19/07/2011

Proses des ivresses... (10)

 

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Je cherchais dans mes pensées corporelles le besoin de comprendre mon corps, d’une pensée conceptuelle je réduisais mon corps à ses simples expressions, un grand vide se creusait ainsi entre mon esprit et celui-ci. À cet instant, je comprenais que ce qui se formulait dans ma tête était un corps qui n’était pas le mien et qui en était le noeud extrême de sa complexité et de son néant intérieur avec la crainte de le voir s’enfuir. C’est alors que je me tournais vers mon coeur dans sa vitalité et son accroissement, car celui-ci donnait des signes extérieurs de richesses pures. Ses pulsations rythmaient mon être dans l’obtention de son pouvoir à atteindre la lumineuse conscience par la libération naturelle de la peur et de repousser les limites de l’échéance fatale. Une naissance concrète prenait place à travers mon esprit par la méditation profonde, de la réalité émergente d’une respiration saine d’un vrai souffle ordinaire et de bonne qualité. Mon corps et mes pensées eurent consciences de ce souffle, essence claire et vive, clarté absolue de la sagesse éveillée, respiration maintenant externe qui éleva mon corps au-dessus de lui-même. État intermédiaire de l’âme exaltée et vivante, obtenu par la seule grâce d’un grand besoin d’altitude qu’implorait la lumière intérieure que diffusait mon corps. Un recueillement méditatif s’ensuivit par voie naturelle et écoute des sens, je venais de comprendre que le cycle de l’existence se rattachait au déplacement de mon corps avec ses pensées dans le désir de celui-ci. Corps éveillé au sein de l’espace lumineux qui lui était réservé, agrégat des sensations dans sa perfection intrinsèque de son jeu corporel, de l’éclat créer par lui sous l’emprise de ses plaisirs. Nécessaire épanouissement programmé au sein de la confiance la plus humaine par la délivrance de la lumière, du renouveau de celle-ci, de sa force à engendrer des rayons intelligents vers la compassion et la vie à travers le corps et l’esprit.

 

 

 

(Texte inédit de Franck Roy à paraître dans "Chemins escarpés")

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13/07/2011

Proses des ivresses... (9)

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Frères, vous pullulez, vous vous entroupez, vous vous encroûtez. Bientôt les caves seront à sec et que deviendrons-nous ? Les uns crèveront lamentablement, les autres se mettront à boire d'infâmes potions chimiques. On verra des hommes s'entretuer pour une goutte de teinture d'iode. On verra des femmes se prostituer pour une bouteille d'eau de Javel. On verra des mères distiller leurs enfants pour en extraire des liqueurs innommables. Cela durera sept années. Pendant les sept années suivantes, on boira du sang. D'abord le sang des cadavres, pendant un an. Puis le sang des malades, pendant deux ans. Puis chacun boira son propre sang, pendant quatre ans.  Pendant les sept années suivantes, on ne boira que des larmes et les enfants inventeront des machines à faire pleurer leurs parents pour se désaltérer. Alors il n'y aura plus rien à boire et chacun criera à son dieu : " rends-moi mes vignes ! " et chaque dieu répondra : " rends-moi mon soleil ! ", mais il n'y aura plus de soleils, ni de vignes, et plus moyens de s'entendre. 

Des soleils et des vignes, il y en a encore. Mais sans soif, on ne fait plus de vin. Plus de vin, on ne cultive plus les vignes. Plus de vignes, les soleils s'en vont : ils ont autre chose à faire que de chauffer les terres sans buveurs, ils se diront : allons maintenant vivre pour nous. Cela, le voulez-vous ?

- Non ! gronda l'auditoire.

- Avez-vous soif ?

- Oui ! confessa l'auditoire.

- Eh bien, allons aux vignes ! Mais pour cela, il faut partir comme moi, en délaissant tous les biens de ce monde, en n'emportant que le strict nécessaire. Qui a soif me suive !

(" La Grande Beuverie " de René Daumal - Ed. Gallimard)

08/07/2011

D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (4)

 

Chapitre 1 - "Le saut de l'ange". (suite)...


 Une voix douce, une voix à peine perceptible, on aurait dit celle d’un enfant;  non... c’était le chant d’une jeune naïade, grande et belle. Elle était vêtue d’une tunique blanche nouée d’un cordon rose autour de sa taille. Elle avait les cheveux mi-longs et bouclés d’une blondeur germanique et cela laissait en deviner un visage fin aux traits réguliers et d’une pureté sublime, un visage d’ange. Ses yeux étaient d’un bleu méthylène et vous guérissaient à distance de tous vos maux, même ceux du coeur, ceux de l’âme aussi; une beauté qui vous faisait voyager de l’Orient aux portes de l’Asie. 

 — Dis-moi encore, je veux... je veux ce « monde » !

— On y va, on plonge...

J’arpentai ce col de l’utérus à vitesse, grand V;  je ne me souciai pas de l’aridité de la pente, ni du charme du site. L’aspect du décor, j’y apportais peu d’attention, même si l’endroit apparaissait austère, mais douillet. Je ne songeais pas à ce lieu-là éternellement, mais y venir de temps en temps ne me déplairait pas. Songez, braves gens, que bien des hommes n'auront aucune chance d’avoir ce privilège de séjourner ici, à un prix raisonnable défiant toute concurrence; car un tel paradis existe. J’eus, jadis, le plaisir d’y prolonger longuement un séjour, j’en ai gardé que de bons souvenirs. À vrai dire, les hommes se plaignent, alors qu’ils se voilent la face refusant ces petits à côté qui sont pour moi les meilleurs moments de la vie. J’avais certainement vécu, dans une autre vie, la même expérience ponctuée d’anecdotes tout aussi croustillantes, comme celles de gravir ce « col » en kilt ou d’apercevoir PPDA le redescendre, lui aussi, à vitesse, grand V. Mais cela était maintenant loin ; mon bonheur, c’est que ça reste un vrai bonheur. Certes, les femmes ne sauront jamais arpenter d’une façon agile une telle montagne, d’ailleurs, elles n’y ont pas accès. Tout cela me permet de penser : « Ah! le plaisir d’être un homme au sommet de l’Everest ». 

 

 

("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy aux Editions "Pays d'Herbes" - 2006)

 

à suivre...

05/07/2011

Poème du Jour...

POETES

 

La tristesse des illettrés dans les ténèbres des bouteilles

L'inquiétude imperceptible des charrons

Les pièces de monnaie dans la vase profonde

Dans les nacelles de l'enclume

Vit le poète solitaire

Grande brouette des marécages.

 

(Poème de René Char)images-3.jpeg

23/06/2011

La Lumière sur le sentier... (6)

 - Ne désire que ce qui est en toi.

- Ne désire que ce qui est au-delà de toi.

- Ne désire que ce qui est hors d'atteinte.

 

...Car en toi se trouve la lumière du monde, l'unique Lumière qui puisse être répandue sur le Sentier. Si tu es incapable de la percevoir en toi-même, inutile de la chercher ailleurs. Elle est au-delà de toi parce qu'en la rejoignant tu as perdu ton moi. elle est hors d'atteinte parce que qu'elle recule indéfiniment. Tu entreras dans la lumière, mais jamais tu ne toucheras la flamme.

(Extrait de "La Lumière sur le Sentier" de Mabel Collins - Editions "Adyar")

à suivre... 

( Par ce texte et d'autres, ne voyez pas de prosélytisme dans une religion quelqu'une, je suis agnostique et en recherche de moi-même et dans les profondeurs de soi, mais j'aime bien avoir ce sentiment d'aller chercher quelque chose dans l'univers et dans moi-même, une sorte de road-movie initiatique à l'intérieur de l'être que je suis....  par des livres de certains auteurs qui me posent des questions, tout simplement.)

Note de Franck

18/06/2011

Poème du Jour...

Je traverse

cette rue qui n'a pas de nom

dans une ville

loin de ma mémoire

je lève les yeuxpoésie, roy, poème, amour, tristesse, recueil, littérature, écho optique

espérant te voir

à une fenêtre

je marche

pour te trouver

je sais

qu'il n'existe

nulle adresse

à notre amour.

 

(Poème de Franck Roy in "Textos" aux Editions "Echo Optique" - 2002)

15/06/2011

Poème du Jour...

La Fiancée aux mains parfaites

 

Tout est brisé

avec les migrations

venues des climats sans totem

 

Je me redécouvre

plus libre

plus abandonné

que si rien d'illusoire n'était advenu

depuis les premiers cimetières de sable blanc

depuis les bouquets mauves des nuits calcinées

depuis l'âge d'or d'une première grève de la faim

 

O que la fille aux jupons de lumière

que la gamine aux lèvres neuves

que la très pure aventurière

que la femme lavée des neigesimages-2.jpeg

se couche dans la vie

du plus timide

de plus pauvre

du plus maladroit

du plus déshérité

et l'assassine si cela lui chante.

 

(Poème de Achille Chavée) - Surréaliste.