01/09/2011
Poème du Jour...
APRES-DEMAIN
(Fragment)
Quand je serai caillou
j'irai dormir la huit dans les soupières
et le jour dans les sacs à main
Quand je serai porte de prison
je pêcherai à la dynamite
Quand je serai planche à pain
je téléphonerai à mes amis
Quans je serai couteau
j'apprivoiserai la dentelle
Quand je serai enclume
je laverai mon linge à la rivière
Quand je serai plat à barbe
je mordrai les chiens
(Extrait de "Ma tête à couper" de Jehan Mayoux - 1939)
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31/08/2011
La Lumière sur le Sentier... (10)
Sois prêt à voir s'épanouir la fleur dans le silence qui suivra l'orage, pas avant.
Elle croîtra, elle s'élèra, elle produira des branches et des feuilles et formera des bourgeons au sein même de la tempête et pendant toute la durée de la lutte. Mais sa fleur ne s'ouvrira pas avant que la personnalité entière de l'homme soit dissoute et détruite ; pas avant qu'elle soit tenue, par le fragment divin qui l'a créée, comme un simple sujet d'épreuve et de grave expérience ; pas avant la nature entière ait cédé au Soi supérieur et lui soit devenue soumise. Un calme alors surviendra, semblable à celui qui se répand sur les contrées tropicales après une pluie d'orage, calme où la nature opère avec une telle rapidité que son action devient visible. C'est ainsi que la paix descendra sur l'esprit harassé. Et dans le silence profond surviendra l'événement mystérieux qui fera connaître à l'âme qu'elle a trouvé la Voie. Donne-lui le nom qu'il te plaira : c'est une voix qui parle là où il n'y a nul être pour parler ; - c'est un messager qui vient, messager sans forme ni substance ; - ou c'est encore la fleur de l'âme qui s'est ouverte. Il ne peut être décrit par aucune métaphore. Mais on peut aller à sa rencontre, le désirer, le chercher, alors même que la tourmente fait rage. Le silence peut durer un moment ou un millier d'années. Mais il prendra fin. Cependant tu emporteras sa force en toi. A maintes reprises la bataille doit être engagée et gagnée. Pour un intervalle seulement, la nature peut être tranquille.
Les règles ci-dessus sont les premières qui sont écrites sur les murailles du Temple de l'Enseignement :
Ceux qui demandent recevront.
Ceux qui désirent lire, liront.
Ceux qui désirent apprendre, apprendront.
LA PAIX SOIT AVEC VOUS
(Extrait de "La lumière sur le sentier" de Mabel Collins - Ed. "Adyar")
à suivre...
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27/08/2011
Proses des ivresses... (13)
Dans l’espace primordial, il y a ma place, significative, droite dans l’emplacement de tout être du réel. Le rappel de soi aux autres est une libération intemporelle de l’âme vers la conscience, essence du beau vers le divin. Ici, passe le rayon lumineux de l’invisible clarté vers les flots du corps, de la parole et de l’esprit lavant toutes les souillures engendrées par le négatif d'une imagination morbide. La purification et la contemplation sont les liens originaux vers une solide reconstruction aux forces pénétrantes et réactivent du naturel. L’énergie en visualise la fonction par sa phase de développement ; l’âme parvient ainsi à une réalité où elle se reflète avec soi. À ce moment-là, commence et défile la concentration des visions du vécu déployé, variable selon les assises du temps. Le féminin accompagne ces territoires bien délimités tributaires de ces traditions millénaires où les différences se destinent aux phases ultimes de la connaissance et de l’intelligence au service de mon moi intérieur. La pensée principale se libère par l’écoute et le don de soi à travers les sons mélodieux des voix intimes, celles qui se diffusent à l’intérieur du corps. Transparence totale et compréhension des individus par l’expérience essentielle de l’expérience directe qui émergent à la spiritualité naissante. Clarification et représentation manifestent comme une respiration externe et lente de nous-mêmes vers la sagesse de canaux de dérivation de nos intelligences unifiées...
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26/08/2011
Proses des ivresses... (12)
Ni l'univers et une fièvre sans ciel, les robes d'aurore, et un sang suspendu entre les tessons de la bouche et les dérives de la mort. Le gant étranglé de la langue.
Ombre orange des nerfs, la mort-nombril sertie d'une rosée mordue. Les tempes de pupilles, les langues de violons. Les cernes aimantées des artères de mixages.
L'éclair moite, l'hostie amphétaminique, la scie du sang à la perforation consumée de la veine. Les soucoupes habillées de délires givrés, ici sous la peau de la peau. D'autres mondes devant les yeux d'aquarium.
Le murmure éternel d'un parfum de ciseaux.
Sur le Pacifique de ma détresse. Les vagues éclatent comme les veines bleues de l'insuffisance. Le soda de mon sang. Le sable, l'écrin de mes poignets.
Mes yeux aux cils de vagues.
Sur les draps brodés, mon enfance endormie dans un berceau de jade.La plage tranchée au rasoir de l'arc-en-ciel. Tapis à l'épée de mes colliers sans Immobile.
Mon miroir triste miroir, l'océan. Fondre mes poignets hisés de brumes divines au Château de la Maladie. Le coffret où l'Antérieur grima mon visage de fée.
(Prose extrait de "L'aiguille de diamant de l'anéantissement" de Michel Bulteau - Ed. du Soleil noir - 1949)
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18/08/2011
D'un Corps à l'Autre (Chapitre 1)... (7)
Chapitre 1 - "Le Saut de l'ange" (fin du chapitre)
Je crois que ce qui anime tout cela et qui est à l’origine de tous nos maux, c’est la PEUR ; la peur d’être adulte, la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la peur des religions, la peur des obèses, la peur des chiens, la peur d’une pantoufle. Cela devient ridicule et dangereux, la peur freine nos élans, la peur nous empêche de voir plus loin en toute sérénité, et pour finir la peur est castratrice. J’en arrive même à me demander, si, dans le couple, on n’a pas peur de l’autre.
— Est-ce que je t’ai apporté une réponse à ta question, monsieur l’intervieweur ?
— Oui... en partie
— Je reviendrai sur quelques sujets abordés ici.
— Monsieur l’Auteur, j’aimerais retourner dans ce corps.
— On y va....
Au matin, si peu parler ainsi, au matin, je m’éveillai dans le noir. Mon excitation était extrême, jamais je n’avais connu de telles fourmis dans les jambes. Mon appétit de curiosité était insatiable, mon envie d’aller « explorer » ce coeur, et toutes les régions de ce corps me donnaient une pêche d’enfer. Je pris mon bagage, peu de choses en l’occurrence (je n’avais pas toujours trouvé ma besace, qui me manquait beaucoup). Je commençai une longue marche en avant. Je n’avais pas fait vingt mètres lorsque je fus projeté à l’extérieur de ce corps comme si une bombe avait explosé. Je me retrouvais dans le « néant », ce qui était le plus désagréable qui soit. J’étais dans un état de léthargie complète, le sentiment de n’être plus au monde, de n’être plus qu’un esprit ; je me croyais mort. Mais surtout, une odeur de puanteur se collait à moi, je compris à la seconde d’où je sortais.
("D'un corps à l'autre" - récit de Franck Roy - Ed. "Pays d'Herbes" - 2006)
à suivre...
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16/08/2011
Poème du Jour...
J'ensemence
une terre aride
je veux croire
qu'un peu d'humus
l'éveillera
lui donneras corps
j'arroserai de baisers
sa bouche
tout juste éclose
elle dira
ce que la mort
ne sait dire
je t'aime.
(Poème de Franck Roy - extrait de "Textos" - Ed. " Echo Optique" -2002)
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12/08/2011
Poème du Jour...
L'OUBLI DU MAIL
Le rite et parc hagard
L'air sérieux
Conjurent les omnibus.
Loin les sonneries sont perdues
Pour ma plus grande résolution et la gorge de fauvette
Votive au milieu du vent.
Carême au marché qui bruit des mots à dire
Aux plis d'une soie tremblante.
Le toit recru délaissé
Au deuxième silence d'une seule heure sans escorte
Porteur du signe de reconnaissance.
(Poème de Vincent Bounoure - extrait de "La Voix des éléments" - 1974)
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